« Monsieur le Président, j’aimerais que vous expliquiez à ma fille de 5 ans pourquoi maman ne met pas le chauffage partout dans la maison ? (…) Comment fait maman pour rester digne et humble quand les préoccupations du peuple vous passent au-dessus de la tête. Une maman comme les autres »
Cette lettre, vos conseillers parlementaires l’ont peut être lue. C’est une des centaines de milliers de doléances qui ont fait suite aux Gilets Jaunes, au Grand Débat, une parmi des centaines de milliers que vous n’avez jamais voulu restituer et publier.
Comment fait maman pour rester digne et humble quand les préoccupations du peuple vous passent au-dessus de la tête.
Cette question que pose cette maman, elle me torture depuis 6 ans. 6 ans que ces promesses non-tenues, que ce mépris, ont commencé à devenir une politique. Votre politique. Malgré vos discours, vous n’écoutez rien, ni les doléances, ni personne ici. De vous, nous n’avons vu que le mépris, les 49.3, les mensonges, les louvoiements devant Le Pen. Pourtant, sur les prix rémunérateurs, sur les déserts médicaux, sur le remboursement intégral des fauteuils roulants encore hier : des propositions, nous en avons, nous savons légiférer, trouver des compromis.
Monsieur le Premier Ministre, si vous aviez tendu l’oreille, vous auriez entendu comment ces coupes budgétaires non-assumées pour éponger une dette que vos soutiens ont créé, fragilisent déjà les milliers de victimes des plans sociaux, de la vente à perte et de la vie indigne. Cette maman, comme tant d’autres…
Dans la Drôme d’où je viens, c’est un projet de Territoire Zéro Chômeurs de Longue Durée, de ceux dont vous avez vanté les mérites, qui perd tous ses financements, du fait de la soi-disant “responsabilité” de votre budget.
Cette censure, je ne la voterai pas de gaieté de cœur. Je la voterai car vous n’avez décidément rien écouté et rien compris.
Monsieur le Premier Ministre, je ne peux plus rien vous demander aujourd’hui. Mais à toutes et tous, vous qui avez manifesté, qui avez voté, vous qui restez dignes et humbles quand ces dirigeants fabriquent le chaos, nous vous disons que notre seul cap reste et restera celui de l’écoute, du dialogue, de la recherche de majorités, et de l’apaisement.
Là résident vos espoirs.
Là, chers collègues, repose notre responsabilité.