Bonjour à toutes et à tous,
L’examen de la proposition de loi dite “Duplomb”, visant à lever les contraintes au métier d’agriculteur, avait lieu en commission ces deux dernières semaines. En commission développement durable, nous avions réussi à repousser les dispositions les plus dangereuses du texte. Mais il en a pas été de même en commission des affaires économiques la semaine dernière, et de loin… Le texte qui ressort de commission est une attaque frontale inédite contre la science, contre la santé, contre la biodiversité, contre la sécurité alimentaire.
Alors que les populations de pollinisateurs s’effondrent de 80 %, il menace directement les cultures qui en dépendent. Le retour des néonicotinoïdes, soutenu par les groupes EPR, DR, Horizons, UDR et RN contre l’avis de 83% des Français, représente aussi un danger pour la santé humaine, notamment des enfants, avec l’autorisation de substances neurotoxiques comme l’acétamipride.
Il faut arrêter de raconter que ce texte changera en mieux quoique ce soit à la vie des agriculteurs, qu’il les libérera des contraintes, quand il est en fait une menace pour des filières toute entières, et pour notre capacité à produire demain, en enfermant notre agriculture dans la dépendance aux pesticides. Comment ce texte peut-il lever les entraves, quand tous nos amendements sur le revenu ont été jugés irrecevables ?
Je continuerai d’affirmer mon soutien indéfectible à la science, au cap de santé humaine que nos politiques publiques devraient toujours fixer, et à une agriculture à taille humaine, rémunératrice, résiliente, autonome et qui nous permette de produire demain. Ce sera ma position lors de l’examen du texte en séance à partir du 26 mai.
Et mettre la science et l’intérêt général comme seul cap ce devrait être la position de tout un chacun, d’autant plus quand les médecins et scientifiques nous alertent : « Nous ne voulons plus servir de cobayes ». Il y a quelques jours, cette phrase était le cri d’alerte de plus de 1 200 médecins et scientifiques, à lire dans Le Monde.
Alors que ce texte est discuté à Paris, dans la Drôme, je suis allée à la rencontre de plusieurs acteurs du territoire qui expérimentent en agriculture. D’abord, sur la ferme expérimentale d’étoile sur Rhône 📍 aux côtés de Clément Bardon, chercheur en écologie qui souhaite appliquer la recherche sur le terrain au service de nos agricultrices et de nos agriculteurs. Le but : ne pas chercher à imposer un modèle aux paysannes et paysans mais leur proposer une diversité de cultures qui puissent s’adapter à leur territoire, à leur manière de cultiver ! Sur la plateforme TAB, 20ha sont dédiés à l’agriculture biologique où la ferme met en œuvre des expérimentations sur 10 ans notamment pour allier lutte contre l’érosion de la biodiversité et bon rendement des cultures !
Puis à Gotheron 📍 j’ai été reçue par Vincent Mercier, chercheur à l’INRAE qui m’a présenté leur expérimentation de verger circulaire ! Une plantation impressionnante en cercles concentriques avec une double haie extérieure, des pommiers pièges, une haie diversifiée et des spirales emboîtées qui font varier les espèces et les variétés ! À chaque arbre, une diversité nouvelle permet de bloquer presque tous les bio-agresseurs, ce qui limite quasiment toutes les pertes. Il nous faut soutenir ce type de projet de recherche publique, qui souffrent aujourd’hui de l’ignorance et des attaques du gouvernement. A l’heure de la loi Duplomb, nous continuons à nous battre pour soutenir ces expérimentations et tous ces organismes qui les portent pour nos paysans et pour notre santé !
En parallèle de ces débats, visant soit-disant à lever les entraves au métier d’agriculteur, je travaillais à en lever les véritables entraves : celles des prix des productions agricoles qui sont aujourd’hui injustes et ne permettent pas de rémunérer dignement les agriculteurs et agricultrices dans notre pays ! j’étais ravie de participer mardi dernier à mon premier comité de pilotage de l’Observatoire de la formation des prix et des marges à France AgriMer !
L’occasion de revenir sur les résultats des marges producteurs/industriels/grande distribution par filière agricole avant la finalisation de leur rapport annuel, qui sera remis devant le Parlement et ainsi rendu public. Une découverte à ce stade, mais que j’espère mettre à profit pour assurer la transparence des marges et leur régulation pour permettre des prix justes pour les producteurs et les consommateurs.
La suite au prochain comité de pilotage le 18 juin. Je vous tiendrai bien évidemment informé-es, mais d’ici là, n’hésitez pas à m’envoyer vos suggestions si vous en avez !
Le combat de la semaine : contre la banalisation de l’extrême-droite !
Le 12 mai, j’ai participé à une table-ronde à Grenoble, organisée par l’ANVITA, dans le cadre de la biennale des villes en transition.Aux côtés d’élus italiens (Turin, Livourne) et français, (Grenoble, Annecy, Chambéry), nous avons échangé sur le thème : « la montée en puissance et la banalisation des extrêmes droites : quelles mobilisations des collectivités accueillantes ? ». L’occasion pour moi de rappeler l’histoire de la Drôme, cette terre d’accueil (protestants, résistants, protection des juifs pendant la guerre, immigrés espagnols, arméniens, italiens…) qui n’est pas à l’abri de la montée de l’extrême droite comme le montrent les dynamiques électorales des dernières décennies.
L’occasion également de rappeler que le vote d’extrême-droite en milieu rural n’est pas une fatalité, qu’il est souvent le fruit d’une colère face à l’abandon et au déclassement des territoires ruraux. Face à cette dynamique, la lutte contre l’isolement, la mobilisation pour le retour des services publics et la lutte contre les fractures territoriales sont des leviers forts pour contenir les idées d’extrême-droite dans les territoires ruraux.
Le courrier de la semaine sur les dernières réformes fiscales
J’ai saisi la ministre déléguée Véronique Louwagie concernant les conséquences préoccupantes des réformes fiscales qui touchent les meublés de tourisme et les micro-entrepreneurs en milieu rural.Dans la Drôme comme ailleurs, de nombreux acteurs locaux – souvent seuls, sans aides, avec une activité raisonnée – subissent un véritable choc fiscal. La réduction des abattements et l’abaissement des seuils de TVA fragilisent leur équilibre économique et leur engagement.
Il est nécessaire de distinguer l’hébergement de proximité, structurant pour nos territoires, de la location intensive à visée spéculative. Une approche uniforme serait non seulement injuste, mais contre-productive pour l’aménagement du territoire et le logement accessible.
J’appelle à ouvrir un travail de fond pour une fiscalité adaptée, juste et différenciée, qui tienne compte des réalités rurales, protège nos petites entreprises qui font vivre nos territoires et combat efficacement les dérives liées à la spéculation !
La proposition de loi de la semaine : un moratoire contre la fermeture des maternités !
Face à la recrudescence de la mortalité infantile classant la France – avec 4,1 décès pour 1000 naissances – désormais à la 27e place du classement des pays de l’OCDE, l’Assemblée a adopté il y a deux semaines la proposition de loi du Groupe LIOT proposant un moratoire sur la fermeture de maternités !
Le risque de décès néonatal est multiplié par deux lorsque le trajet jusqu’à la maternité dépasse les 45 minutes. La détérioration de l’accès aux maternités – alors que près de 900 000 femmes résident à plus de 30 minutes d’une maternité et le nombre de femmes vivant à plus de 45 minutes a augmenté de 40 % depuis 2000 – constitue un facteur de risques immense, que nous ne pouvons accepter. L’assemblée a ainsi adopté :
👉 la mise en place d’un registre national des naissances, en intégrant au Système national des données de santé (SNDS) des informations aujourd’hui éparpillées ou non exploitées à des fins de pilotage
👉 un moratoire de trois ans sur les fermetures de maternités, afin de permettre une évaluation fine et territorialisée des établissements menacés.
👉 L’obligation de mise en place, dans chaque maternité, de formations régulières aux gestes d’urgence obstétrique.
Dans le Diois, nous restons marqué-es par la fermeture de la maternité, et les situations dramatiques que cela a amené. Ce texte, adopté contre l’avis des macronistes et du RN, en sauvera peut être bien d’autres, dans ce contexte difficile de restrictions budgétaires mettant à mal, bien souvent, l’accès aux soins pour tant de femmes rurales. On continue !
Une semaine dans la Drôme
J’étais le 15 mai au séminaire du Civam Drôme à Bourg-les-Valence📍 pour échanger sur le thème « Femmes au pouvoir ». Depuis mon petit village de la Drôme des Collines où j’ai grandi, jamais je n’aurais imaginé arriver à cette fonction, quand rien que partir à la grande ville où intégrer des études supérieures était déjà si lointain.
Et ce, encore plus en tant que femme, et c’est pour cela que je suis très reconnaissante des règles de parité ambitieuses que les Écologistes se donnent, tout comme je suis fière de siéger au sein du seul groupe parlementaire qui atteint cet objectif ! Et c’est pour cela que ce mandat, je le veux surtout au service du territoire, au service de la mise en lien, au service de la valorisation de toutes les initiatives qui se font dans ce coin de République qu’est la Drôme, et au service de toutes celles et ceux à qui un jour on a dit ou on a fait sentir qu’elles n’étaient pas capables, qu’elles n’étaient pas légitimes.
📣 Deux commissions importantes ont eu lieu dans la Drôme le 16 mai ! Le matin, je siégeais en tant que titulaire de la commission départementale du FDVA, le Fonds de Développement de la Vie associative. Nous avons pu échanger sur l’aide de l’État aux associations drômoises.
L’enveloppe du FDVA, ce sont 400 000 euros, au service du fonctionnement ou en soutien des projets innovants des associations. Cette année, plus de 300 dossiers ont été déposés dans la Drôme. Éducation populaire, culture, sport, avec un budget cumulé de 70 milliards d’euros, le secteur associatif représente environ 3,5% du PIB français.
C’est un rouage essentiel que nous devons soutenir, qui trop souvent vient pallier des manques de services publics, et ces fonds de l’État viennent sauver parfois les associations du désengagement des différents échelons, en l’occurrence, chez nous, du département.
L’après-midi, j’étais représentée à la commission DETR, qui permet d’arbitrer sur la répartition du DETR/DSIL et du Fonds Vert à destination des communes et intercommunalités. Au total, 17 000 000 d’euros seront distribués cette année, sous la forme de 80 projets présentés aux élus. Gestion de l’eau, performance environnementale, adaptation changement climatique , amélioration qualité et cadre de vie sont les axes prioritaires de ces aides. Grâce à ma collègue la sénatrice Marie Pierre Monier qui a pu porter ma voix lors de cette commission, j’ai pu soutenir les projets des communes qui m’avaient sollicitée. Pour des écoles, des aménagements de villages, des logements sociaux communaux… L’Etat doit rester au côté des communes, et notamment des plus petites communes rurales, pour permettre la concrétisation de leurs projets, maintenir des services publics de haute qualité auprès des habitant-es, et éviter la fracture territoriale.
J’avais ensuite le plaisir de rencontrer le syndicat du Tilleul des Baronnies ! La cueillette sauvage a longtemps été une activité familiale en parallèle d’autres cultures mais doit aujourd’hui pouvoir être soutenue notamment pour permettre d’avoir des salariés car c’est une cueillette qui a besoin d’énormément de temps et de main d’œuvre ! Nous avons également échangé sur la nécessité de prix rémunérateurs pour soutenir véritablement toutes ces productions ! Il faut valoriser nos savoir-faire locaux face à une concurrence déloyale à travers l’Europe et le monde, qui pourrait mettre à mal des producteurs vertueux pour qui le tilleul est aussi une façon de diversifier et de sécuriser les revenus, et de valoriser des productions ancestrales.
Puis j’étais très heureuse de revisiter le bâtiment d’Enertech que j’avais déjà visité en 2021 et qui fait toujours de Pont de Barret 📍la capitale drômoise, et nationale de la sobriété énergétique ! Enertech c’est un bureau d’étude qui agit pour le collectif et pour réduire notre facture environnementale, notamment à travers leur prototype de jaquette qui permettrait d’isoler les chauffes-eau, qui sont responsables de la moitié des dépenses énergétiques de nos logements. Entre la jaquette d’isolation, le boîtier de gestion de la température, le mousseur pour réduire le débit de la douche et un guide d’éco-gestes, ils estiment un gain d’économie de 150 euros par an et par logement avec un retour sur investissement en un peu moins de 2 ans ! En multipliant ce “pack” sur les 17 millions de foyers, cela équivaudrait à environ 6Twh d’économies !
Le soir, nous inaugurions la fin des travaux avec la réfection du rez-de-chaussée et l’agrandissement de la caserne de sapeurs-pompiers de La-Bégude-de-Mazenc 📍 ! Merci pour cette belle cérémonie 🚒 et merci aux sapeurs-pompiers pour leur engagement exceptionnel, leur motivation sans faille. Dans la période actuelle, leur humanisme est un gage profond d’espoir. Une réponse à la dureté du monde. Ils et elles incarnent l’exemplarité : celle de la générosité, de la solidarité, de l’engagement citoyen !
Le samedi 17 mai, j’étais présente à l’inauguration du centre d’incendie et de secours de Saint-Paul-Trois-Châteaux ! Une immense fierté et un tout aussi immense honneur. Cette nouvelle caserne changera l’engagement des sapeurs-pompiers pour le mieux, facilitera leurs opérations, assurera sans nul doute la sûreté de leurs missions si essentielles. En cela, c’est un soutien essentiel pour celles et ceux, qui, chaque jour, choisissent l’action plutôt que l’indifférence, le secours plutôt que l’attente, le courage plutôt que le confort.
C’est aussi un engagement concret envers les habitantes et les habitants du pays Tricastin !
Depuis 2022, les interventions des sapeurs-pompiers volontaires ici dépassent le millier chaque année. Déjà, 387 interventions ont été comptabilisées en 2025, dont 86 rien que sur le mois d’avril. La Baume de Transit, Clansayes, Saint Restitut, Solérieux, Suze la Rousse, Valaurie, Saint Paul bien évidemment : sur tout ce vaste territoire, une présence vitale de secours à la personne, de lutte contre les incendies ou d’interventions lors d’accidents de la route est assurée. Merci infiniment pour votre engagement exceptionnel !
Par la suite, je rejoignais la Foire Éco Biologique « Naturellement ! » sur la digue ensoleillée de Nyons📍L’occasion de valoriser producteurs, artisans, entrepreneurs et associations qui œuvrent à la protection de l’environnement et de la biodiversité, tout en visant pour toutes et tous le mieux vivre 🌞
Merci Hervé Jardin et tou-tes les artisan-nes de cet événement autour du Ceder qui permettent chaque année de mettre en avant l’urgence de prévoir demain dans nos décisions d’aujourd’hui. Quand aujourd’hui le gouvernement et la droite promeuvent le nivellement par le bas des prix et des coûts de production, réservant de fait le bio comme une « niche » pour celles et ceux qui en auraient les moyens, cela menace directement nos productions locales ici dans les Baronnies, dont la singularité est celle d’une agriculture familiale et de très haute qualité, en zone de montagne. C’est pour cela que je me bats pour reconnaître et protéger la singularité du pastoralisme et de l’élevage extensif, la filière lavande, tilleul, truffe, PPAM, abricots des Baronnies, viticole, et la production biologique…
…toutes les productions qui font notre honneur et notre fierté ! J’ai eu le plaisir de rencontrer également les bénévoles de la LPO, et ceux de la Ruche de Noé, qui font un travail incroyable pour protéger les pollinisateurs et les abeilles 🐝, en déployant des outils astucieux (et zéro phyto !) de lutte contre le frelon asiatique sur lequel nous légiférions il y a quelques semaines.
Mes prochaines permanences parlementaires
Voilà le calendrier de mes prochaines permanences parlementaires décentralisées ! Notez les dates et n’hésitez pas à prendre rendez-vous (créneau de 20 minutes) pour que nous nous rencontrions et que je puisse vous accompagner au mieux :
👉 Vendredi 13 juin de 10h00 à 12h00 à Bourdeaux📍
👉 Vendredi 20 juin de 9h30 à 11h30 à Crest📍
👉 Vendredi 27 juin de 10h00 à 12h00 à Luc-en-Diois📍
👉 Vendredi 04 juillet de 10h30 à 12h30 à Buis-les-Baronnies📍
👉 Vendredi 18 juillet de 10h00 à 12h00 à Saint-Paul-Trois-Châteaux📍
👉 Vendredi 25 juillet de 10h00 à 12h00 à Saint-Jean-en-Royans📍
Pour prendre rendez-vous, veuillez nous écrire à marie.pochon@assemblee-nationale.fr ou nous appeler au 06 65 82 25 99.
J’ai hâte de vous rencontrer !
L’agenda de la semaine 🗓️
Ce lundi, je serai à Paris pour le début de l’examen de la proposition de loi “Duplomb”. Je serai également en rendez-vous sur les forages d’eau et mon équipe me représentera dans la Drôme à la réunion organisée par la préfecture sur les déserts médicaux.
Mardi, je participerai au groupe de travail de l’Assemblée sur le développement durable avant d’échanger avec des agricultrices et agriculteurs qui seront présents à l’Assemblée. Je rencontrerai également le cabinet du ministère de l’enseignement supérieur sur les doléances, avant de retourner en séance pour le vote sur les projets de loi sur la fin de vie et les soins palliatifs et pour examiner la proposition de loi Duplomb (sous réserve que la motion de rejet ne soit pas adoptée). Le soir, je serai en commission des affaires sociales pour l’examen de la PPL visant à pérenniser l’expérimentation Territoires zéro chômeur longue durée, sur laquelle je suis cheffe de file pour mon groupe !
Mercredi, nous examinerons normalement la suite des amendements sur la PPL Duplomb et j’assisterai à la réunion du groupe de travail sur les déserts médicaux.
Au plaisir de vous (re)voir,
Votre députée,
Marie Pochon