Journal de Bord #50

Bonjour à toutes et à tous,

Être à l’écoute du mal-être et des drames qui se nouent dans les fermes. La semaine dernière, aux côtés de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) de la Drôme, je me rendais à Saint-Auban-sur-l’Ouvèze, Aouste-sur-Sye et Autichamp, à la rencontre d’arboriculteur-rices, lavandicultrices, éleveurs, vigneron-nes 🌾 Agriculteurs et éleveurs s’entraident face à des difficultés qui s’enchaînent. Pourtant, trop souvent, la solitude et la honte couvrent des situations difficiles, pouvant mener au pire. Les difficultés s’enchaînent : inflation sur l’énergie, sur l’eau et sur les prix au consommateur, sécheresses, maladies, gels tardifs, multiplication des ravageurs et des grêles… et de moins en moins, les assurances couvrent l’ensemble de ces risques. Pour beaucoup, ce ne sera pas possible de tenir ainsi très longtemps et les risques que de nombreuses exploitations mettent la clé sous la porte augmentent.

Alors que 22,7% des agriculteurs vivent sous le seuil de pauvreté (contre 10,2% pour la population générale), il est grand temps de renverser les politiques agricoles de ces dernières décennies qui nous ont mené vers toujours plus de dépendances aux intrants, aux machines, aux carburants, vers des surfaces cultivées toujours plus grandes, au détriment de la santé et de l’environnement. L’État se doit être aux côtés des agriculteurs-rices pour reconnaître les calamités agricoles et subvenir à leurs besoins immédiats de trésorerie suite à un défilé de très mauvaises années. Sur le long terme, il nous faut aussi revoir de fond en comble le régime assurantiel face à l’ampleur des changements climatiques : un monde à +3°C n’est tout simplement pas assurable par le secteur privé.

Notre modèle actuel est malade : 1/5 des Français-es ne mange pas à sa faim, et 1/5 vit sous le seuil de pauvreté, soit le double de la population générale. Les cours fluctuent, les prix s’effondrent, l’inflation frappe les budgets tandis que les catastrophes climatiques se multiplient et que les pollinisateurs s’effondrent. Nous sommes à un point de bascule : faisons le choix de politiques agricoles permettant la sécurité des revenus des paysans, par la régulation du foncier, essentielle pour permettre une installation durable et réussie dans nos champs, et par un accompagnement vers des pratiques agroécologiques. C’est d’autant plus primordial que d’ici 2050, il faudrait installer 40 000 paysans chaque année pour assurer la transition écologique de notre modèle agricole et préserver notre souveraineté alimentaire  👩‍🌾

 

Zoom sur les Universités des ruralités écologistes : du 6 au 8 octobre à Die !

Du vendredi 6 au dimanche 8 octobre 2023 à Dieje vous invite à la première édition des Universités des Ruralités Écologistes : ruralitesecologistes.fr ! Organisé par EELV, EELV Rhône-Alpes, Régions et Peuples Solidaires, Génération·s et la FEVE, cet événement sera l’occasion d’échanger et de débattre sur les multiples défis sociaux, environnementaux, démocratiques pour les ruralités, représentant près de 90% du territoire national et 1/3 de ses habitant·es.

 

Les ruralités sont des territoires d’écologie ! Au programme : une vingtaine d’ateliers, une centaine d’intervenant-es plus passionant-es les un-es que les autres, des plénières, des visites du territoire et des soirées endiablées 🥰.
Vous pouvez consulter le programme complet sur le site internet : https://ruralitesecologistes.fr/. Vous voulez être bénévole pour aider au bon déroulement de l’événement ? Inscrivez-vous sur ce formulaire.

 

Le combat de la semaine : pour la préservation du pastoralisme 🐑

Le pastoralisme est une richesse formidable de notre territoire et connaît des défis immenses pour sa préservation ! La semaine dernière, j’avais l’honneur d’accueillir dans notre circonscription les Rencontres Nationales du Pastoralisme, à la cave Maison Jaillance de Die et dans les alpages de Valdrôme 📍

Dans ces paysages majestueux et avec des acteurs et actrices engagé-es de toute la France, j’ai redit l’importance de la préservation du pastoralisme, une pratique qui redonne de l’espace aux paysages montagneux, garantit bien-être animal et préservation de la biodiversité, et fonde la relation si particulière de l’humain à la nature. Nous devons être à l’écoute des conditions de vie des éleveurs et bergers. Accords de libre échange injustes et portant atteinte à l’élevage pastoral sur nos territoires, PAC inégalitaire pour les plus petites fermes : c’est aujourd’hui les acteurs pastoraux qui sont les premières victimes d’un libéralisme délétère !

Quelques jours plus tard, le gouvernement annonçait son nouveau “Plan loup 2024-2029”. Résultat : personne n’est content, ni les représentant-es des éleveurs et éleveuses, ni les associations environnementales. Et pour cause : aucun bilan n’a été effectué du précédent « plan loup » et leur recette miracle consiste à dire “facilitons les tirs et révisons le statut d’espèce protégée du loup”, sans parler de protection des troupeaux, d’accompagnement humain et financier, des moyens l’OFB…

Nous appelons à un véritable “plan pastoralisme” pour venir en aide aux éleveurs face à leurs difficultés… Et non pas comme l’ont tranquillement fait le RN, LR et Renaissance au Parlement européen dans un avis de la commission agriculture, voter POUR l’accord de libre-échange UE-Nouvelle Zélande, ultra-dangereux pour les éleveurs français, tout en mettant toute la responsabilité des difficultés des éleveurs français sur… le loup 🐺

 

Une semaine dans la Drôme ⛰

Cette semaine drômoise était consacrée à l’agriculture et l’élevage pastoral. Après une journée de déplacement sur le mal-être paysan et les calamités agricoles lundi, j’étais présente jeudi aux Rencontres nationales des acteurs du pastoralisme à Die et en alpage à Valdrôme sur le thème de l’adaptation au changement climatique, et je participais à une rencontre entre parlementaires et la Chambre d’agriculture de la Drôme pour échanger sur le financement de ces dernières et sur les évolutions de la gestion de l’eau.

J’ai également pu rencontrer le nouveau Préfet de la Drôme, Thierry Devimeux, à ma permanence parlementaire pour échanger sur les défis de nos territoires ruraux et sur la place de l’Etat auprès de nos concitoyens et dans la lutte contre le changement climatique, et j’ai rencontré Ardèche Drôme Numérique (ADN), un syndicat chargé du déploiement de la fibre sur nos territoires ruraux pour échanger sur l’avancée des travaux et sur leurs difficultés. Spoiler : il reste du travail !

Samedi, j’ai eu l’honneur d’inaugurer les travaux du centre ville d’Aouste-sur-Sye, favorisant le dynamisme dans le centre-bourg, le retour des commerces de proximité et la convivialité. Enfin, j’étais présente dimanche au départ de la grande et belle course cycliste de la Drômoise 🚴‍♀, avant d’aller à Saint-Paul-Trois-Châteaux pour la reprise des mobilisations de la Déroute des routes avec militant-es et associations mobilisés contre le projet d’échangeur autoroutier de Drôme Sud Provence. Encore un grand projet inutile, consommateur d’hectares de terres agricoles, et qui ne facilitera en aucun cas la mobilité dans nos territoires ruraux 🚧

Et la suite ? 🗓

Cette semaine, à Paris, j’étais en soutien à Thomas Brail, en grève de la faim en face du Ministère de l’écologie depuis 22 jours contre le projet autoroutier absurde et inutile de l’A69. J’assistais hier à la visite du Roi Charles III au Sénat, avant de rentrer à Dieulefit, où j’ai participé à l’événement “Pour des politiques migratoires plus humaines”. Aujourd’hui, j’inaugure, en présence des élus locaux, la Maison de Santé Pluridisciplinaire de Montoison.

 

 

 

ABONNEZ-VOUSAU JOURNAL DE BORD !

ABONNEZ-VOUSAU JOURNAL DE BORD !

En vous inscrivant, vous recevrez chaque semaine le détail des actions et réalisations de Marie Pochon.

Merci, vous êtes bien inscrit.e !