Journal de Bord #62

Bonjour à toutes et à tous,

La nausée.

Un texte immigration adopté grâce aux votes de l’extrême droiteRétablissement du délit de séjour irrégulier, brèche au droit du sol, sur le durcissement de l’accueil des étudiant·es étranger·es, préférence nationale pour les APL, le droit opposable au logement, l’allocation d’autonomie. Des fondements de notre République qui s’érodent. C’est avec un sentiment de gueule de bois que je vous écris ce matin.

Les mesures du Projet de Loi Asile Immigration adoptées hier avec les voix des Républicains, de nombreux membres de la majorité présidentielle, et toutes les voix du Rassemblement National  sont des ruptures sur le plan des  principes avec les fondements de la Sécurité sociale, et empruntent à l’extrême-droite. Si les symboles sont primordiaux, leur portée est loin d’être simplement symbolique : le texte appauvrira délibérément de nombreuses familles et leurs enfants.

Le contexte de cette adoption est également inédit, et kafkaïen. Lundi dernier, la motion de rejet préalable du texte était adoptée à cinq voix à l’Assemblée nationale. Dans toute démocratie fonctionnelle, dans cette situation, le texte serait retiré, le Ministre démissionné. Il avait usé, les jours précédent le vote de cette motion, de tous les subterfuges et pressions pour obtenir les voix des Républicains, à coups de communication quotidienne sur les expulsés du territoire national, à coups de promesses d’ouverture de gendarmeries contre des soutiens au texte (et oui, cela s’apparente à de la corruption). Suite au vote de la motion, le gouvernement a fait le choix de convoquer, en force, une Commission Mixte Paritaire (CMP), pendant laquelle le Président de la République serait lui-même intervenu auprès de LR pour trouver un accord. La compromission s’est nouée là, dans ce courrier de la Première Ministre au groupe des Républicains pour promettre une révision de l’AME dès la rentrée afin d’obtenir leur soutien. La CMP s’est conclue quelques heures avant le vote, qui s’est déroulé hier soir, au Sénat et à l’Assemblée, sur un texte dont personne ne connaissait la teneur, finalement, dont le Ministre de l’Intérieur lui-même assumait que certains des articles étaient inconstitutionnels à la tribune !

Nous ne savons pas ce qu’il va advenir de ce texte désormais. A cette heure-ci, Emmanuel Macron et son cabinet prennent connaissance du texte, et prépareraient une saisine du conseil constitutionnel.

Je l’affirme, ici, fermement : La République, ça restera la Fraternité, toujours.

Nous étions plus de 380 élu-es écologistes à exhorter les parlementaires à dépasser leurs divergences et de rejeter une nouvelle fois le texte de la loi qui s’inscrit dans une dynamique de criminalisation et de stigmatisation des personnes en migration, en dehors de toute humanisme. A l’heure actuelle, 32 départements de gauche ont déjà affirmé refuser d’appliquer la préférence nationale dans l’accès aux aides, le Ministre de la Santé a remis sa démission. Dans les universités, les hôpitaux, les entreprises, les collectivités : nous aurons la responsabilité de proclamer haut et fort nos valeurs, qui ont fait la grandeur de la Résistance, qui font la grandeur de notre République. 186 député-es sur 573 ont refusé la victoire idéologique de l’extrême droite et la consécration de la préférence nationale. 186 députés qui honorent la République. Merci à elles et eux.

Nous resterons au rendez-vous de notre histoire. 

 

Le combat de la semaine : en soutien à la culture en milieu rural !

Vendredi, j’organisais une journée pour rencontrer des acteurs et actrices de la culture dans nos ruralités, dans le pays de Grignan et du Tricastin ! Les ruralités ne sont pas silencieuses ou coincées dans le misérabilisme que certains décrivent. Elles sont vivantes des initiatives citoyennes pour la culture pour tou-tes.

J’ai rencontré des acteurs culturels, associatifs, élu-es faisant vivre la culture sous toutes ses formes dans les villages drômois. Art contemporain, ciné-débats, concerts, festivals, théâtres, nos territoires ruraux regorgent d’imagination pour l’accès à la culture. Toutes ces initiatives rapprochent les habitants, tissent le lien entre les générations, font vivre nos traditions et animent les journées et les soirées d’hiver comme d’été. La ruralité n’est pas silencieuse ou coincée dans le misérabilisme comme certains l’affirment. Elle est emplie d’une multitude de nos concitoyens qui se battent tous les jours pour diffuser la culture au sens large, rapprocher l’ensemble des habitants des villages et faire vivre la solidarité.

La culture et tous les acteurs qui la font vivre doivent être accompagnés et soutenus par des politiques publiques ambitieuses. Cette même culture ne doit pas être restreinte aux grandes villes et aux métropoles. Nous devons créer des ponts entre les acteurs culturels urbains et ruraux et favoriser les échanges. Je me battrai en ce sens, pour que le Plan France Ruralités intègre ces enjeux et porte une ambition culturelle forte pour nos campagnes !

Merci à l’association du Bourg qui a créé le tiers-lieu-café et l’épicerie de Réauville, à la maison de la Tour de Valaurie pour sa programmation culturelle d’art contemporain, à l’Espace-Saint-Germain de Roussas et sa salle de spectacles proposant un projet complet de diffusion de la culture et de préservation du patrimoine et à l’association Culture et Loisirs à Montségur-sur-Lauzon qui favorise le lien intergénérationnel !

 

L’initiative parlementaire de la semaine : un colloque sur l’avenir de l’élevage au-delà des clivages !

L’élevage a toute sa place dans le monde que nous voulons, et devons, faire advenir ! 🐑 Jeudi dernier, j’avais le plaisir de marrainer avec la députée Laurence Maillart-Méhaignerie le colloque “L’avenir de l’élevage au-delà des clivages” : une initiative de la Fondation pour la Nature et l’Homme et le CIWF et un échange essentiel avant l’examen de la loi d’orientation agricole 👩‍🌾

La discussion, en matière d’élevage, elle est, disons-le nous, pas facile. Je le dis en tant qu’élue de la Drôme, haut lieu du pastoralisme, où j’ai grandi, d’une circonscription immense de 240 communes, en tant que fille et petite fille de vignerons. Et je le dis, aussi, en tant que députée et militante écologiste, l’une de celle qui a initié l’Affaire du Siècle, qui a fait condamner l’État en justice pour inaction climatique ! La question, elle est là, cassant toute possibilité de dialogue. L’action pour le climat, la transformation écologique radicale de notre société serait-elle incompatible avec l’élevage ? Je l’affirme : l’élevage a toute sa place dans le monde que nous voulons – et devons – faire advenir !

66 000 fermes ont mis la clé sous la porte ces 10 dernières années : après des années de politiques d’industrialisation, de financiarisation, de concentration des cheptels, la décroissance de l’élevage est en marche et on ne va pas vers le moins et mieux mais vers le moins et pire 🚨 L’effondrement du cheptel n’est aucunement planifié, mais subi. Dans cette hémorragie, ce sont les élevages paysans et vertueux qui disparaissent, sans même engendrer de réduction des émissions de GES puisque les élevages concentrent les têtes, qu’ils produisent de manière plus industrielle, et que la consommation totale de viande des Français-es continue d’augmenter (donc on importe).

Nous répondons, à tous ceux qui opposent écologie et élevage, que cette polarisation ne sert que ceux qui veulent maintenir le statu-quo, au détriment du nouveau contrat social qu’il nous faut fonder autour d’un élevage centré sur la digne rémunération & la protection du vivant. Nous défendons la définition de modèles d’élevage pertinents, la protection du revenu, l’accompagnement à la déspécialisation et la diversification, la protection contre les importations, une politique alimentaire volontariste ! #SurLeChamp

 

Le film de la semaine : Les Croquantes 🎥

Mercredi, je co-organisais, avec la députée Manon Meunier, la projection du film Les Croquantes à l’Assemblée ! 👩‍🌾 Ce film traite du sujet de la reconnaissance du travail des paysannes, dont on parle trop peu. C’est pourtant essentiel pour répondre au défi du renouvellement des générations agricoles et pour engager la transition agroécologique !

Malgré une féminisation de la profession, des inégalités structurelles persistent !

Les agricultrices gagnent en moyenne 29 % de moins que les hommes, environ 132 000 femmes d’exploitants n’ont pas de statut qui permette de visibiliser leur action directe ou indirecte sur l’exploitation, malgré leur rôle vital, et ces inégalités sont aggravées dans un contexte de changement climatique et d’effondrement de la population agricole. Pourtant, les femmes sont indispensables dans la transition du système agricole, elles sont davantage présentes dans les pratiques agricoles durables : bio (13% de plus que dans les filières non-bio) et les circuits courts, élevage extensif…

En tant que fille de vigneronne, c’est un honneur pour moi de porter ce combat ✊

 

La Drôme en images 📸

Chantemerle-lès-Grignan📍 vendredi, j’organisais une réunion publique ! Une soixantaine de personnes étaient rassemblées dans la salle des fêtes de ce village de 244 habitants. Les sujets abordés ont été nombreux : ruralités, services publics, doléances des gilets jaunes, agriculture, changement climatique et défense de l’environnement, loi asile et immigration… Un pot convivial a conclu une soirée d’échanges passionnants et enthousiasmants !

J’étais samedi à la fête de l’olive piquée de Nyons📍 Cela fait 23 saisons que les vallées et massifs des Baronnies nous offrent à découvrir, humer et goûter les magnifiques produits de leur terroir, et, bien sûr, le joyau de l’olive noire des Baronnies ! Quelle richesse sur nos territoires, que sont les olives de Nyons. Ici, on sait prendre soin de la nature qui nous nourrit de ces délices, on sait dessiner nos territoires de vignes, d’oliveraies et de lavandes, on sait ce qu’est le bien manger, et on le défend ardemment ! Merci aux organisateurs pour cette très belle fête de l’olive piquée ! C’était un honneur d’y participer.

 

Mon agenda cette semaine 🗓

Lundi, j’accueillais un stagiaire de 3ème, d’un collège drômois, pour un stage d’observation de trois jours à l’Assemblée nationale ! Mardi, après la réunion du groupe écologiste, j’étais en séance pour les questions au gouvernement et pour le vote sur le projet de loi asile et immigration.

Aujourd’hui mercredi, j’auditionnais ce matin en commission Agnès Pannier-Runacher, la Ministre de la transition énergétique, sur le bilan des négociations lors de la COP28 et assistais à la réunion de bureau de la commission. Enfin, j’organisais une rencontre avec des jeunes du quartier de la Monnaie de Romans-sur-Isère à l’Assemblée.

Jeudi, je participerai à la réunion du Comité national de l’eau concernant l’avis du comité sur la stratégie Ecophyto 2030. De retour dans la Drôme, je me rendrai à l’inauguration de la cuisine centrale intercommunale « Moun Païs » sur l’Ecosite du Val de Drôme à Eurre. Vendredi, je serai présente à la distribution alimentaire des Restos du cœur à Crest et rencontrerai divers acteurs de la solidarité, en cette période de fêtes, dans la Drôme.

 

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