Bonjour à toutes et à tous,
Le 13 janvier 2019, à la suite du mouvement des Gilets Jaunes et des cahiers de doléances citoyennes qui avaient commencé à se remplir dans nombre de mairies, Emmanuel Macron lançait le Grand Débat National. Plus de 19 000 cahiers, partout dans le pays, étaient noircis des espoirs et des colères de plus de deux millions de Français-es.
Un véritable trésor national : d’abord parce que ces doléances constituent un exercice de démocratie directe d’une ampleur inédite et comparable aux Cahiers de doléances de la Révolution Française. Ensuite parce qu’elles racontent une France qu’on n’entend peu dans les débats publics et politiques. Celle des déserts médicaux, du manque de transports et de services publics, celle des inégalités face à la crise écologique, celle d’une promesse Républicaine abîmée, d’un profond sentiment d’injustice sociale et fiscale.
Mais, alors que le Président de la République s’était engagé à ce que ce Grand Débat soit celui de tou-tes les Français-es, et à publier les doléances, 5 ans plus tard, cette promesse n’a pas été tenue.
Fin 1903, sous l’impulsion de Jean Jaurès, l’Assemblée nationale engageait la recherche et la publication des cahiers de doléances de la Révolution de 1789, dans un acte fondateur de notre histoire républicaine.
A notre tour, nous demandons la publication en open source de ce trésor national !
Aux côtés de 15 député-es de 7 groupes parlementaires, nous avons déposé une proposition de résolution transpartisane pour que les 2 millions de doléances ne restent pas lettre morte.
Ensemble, demandons à Emmanuel Macron de tenir sa promesse, et de publier les doléances 👉 https://petition.qomon.org/doleances/
Le combat de la semaine : pour plus de services publics !
Vendredi, je me rendais dans trois communes de la circonscription pour une journée de rencontres sur les services publics et l’accès aux droits en ruralité, face à la fermeture progressive de ceux-ci dans nos territoires ruraux !
Je suis d’abord allée rencontrer la directrice de l’EHPAD Blanchelaine accompagnée du directeur départemental de l’UDAF26 qui gère l’établissement, et de ses résidentes et résidents. Cet établissement de petite taille (36 résidents) propose un accueil familial.
La proximité des personnes avec leur lieu de vie d’auparavant, les projets avec la vie du village et la cuisine sur place permettent des conditions de vie particulièrement favorables pour ses résidents. Malgré cela, le modèle financier (comme 85% des EHPAD) est déficitaire. Il est temps d’investir largement dans le mieux vieillir pour le bien de nos aînés !
Je suis ensuite allée à la mairie de Saillans pour échanger avec le maire, la secrétaire générale de la mairie et les secrétaires de mairie. Urbanisme, paie, état civil, vie du village et futurs projets…
Les secrétaires de mairie, faisant preuve d’une grande polyvalence, représentent un guichet priorisé pour tous types de demandes par les habitants, notamment des communes rurales où les services publics ont souvent disparu. Nos communes ont définitivement besoin d’elles (car oui, c’est un poste à grande majorité féminin) !
Je me suis ensuite rendue au Forum de Saillans, un lieu accueillant plusieurs activités : espace de vie social, espace numérique, France Services et relais de poste. Enfin, à Dieulefit, même rengaine. Les services publics ont déserté et c’est l’association Le Lien 26 qui gère l’Espace de Vie Sociale, l’Espace Numérique et l’Espace France Services.
Trop faiblement subventionnées, trop faiblement accompagnées, trop faiblement formées : voilà avec quoi doivent composer ces associations qui font de leur mieux pour que toutes et tous aient accès à leurs droits !
L’accès à nos services publics est un droit fondamental à défendre dans notre pays. Ici, dans la Drôme, les bureaux physiques et points d’accès ont disparu petit à petit, allant vers toujours plus de dématérialisation malgré une part importante de la population qui souffre de l’illectronisme. Je continuerai à me battre pour de vraies politiques ambitieuses pour les ruralités, et notamment pour des services publics présents dans nos territoires ruraux, quels qu’ils soient : santé, éducation, accès aux droits, transports… Nous ne sommes pas des sous-citoyens, la promesse républicaine doit être la même pour tous et partout, et le gouvernement doit en faire une priorité !
L’intervention en hémicycle : non aux accords de libre-échange !
A l’heure où la révolte gronde partout en France, il est bon de rappeler, parfois, les combats que nous menons à l’Assemblée, depuis le début du mandat, pour notre agriculture. Alors, la semaine prochaine, je reviendrai plus longuement, bien évidemment, sur les défis des mondes agricoles dans ce journal de bord, en attendant, vous pouvez relire nos propositions.
La semaine passée, en hémicycle, j’intervenais en semaine de contrôle dans le cadre d’un débat sur les accords de libre-échange ! UE-Mercosur, UE-Nouvelle-Zélande… : les accords de libre-échange ne sont pas soutenables, ni pour nos agriculteurs, ni pour nos conditions de vie sur Terre !
Nous, Écologistes souhaitons que la France continue de s’opposer à ces accords destructeurs, négociés dans l’opacité la plus totale. Le mandat de négociation pour l’accord avec le Mercosur donné en 1999, ainsi que les négociations qui ont suivi, ont été tenus secrets jusqu’en 2019 : à ce jour, nous n’avons accès à aucun texte alors que l’accord pourrait être finalisé le mois prochain ⚠️
L’accord avec la Nouvelle-Zélande soumettra les éleveurs ovins européens à la concurrence de 38 000 tonnes de viande supplémentaires, soit quasiment 50 % de la production des éleveurs français spécialisés, vendue à des prix imbattables: 10 euros le kilo l’agneau néo-zélandais contre 23 euros le kilo pour le français.
Et là bas, c’est pire. Pour répondre à la massification des échanges, la spécialisation et l’intensification des pratiques agricoles sont inévitables, et avec elles l’utilisation accrue de produits phytosanitaires, l’effondrement de la biodiversité, la baisse de la fertilité et l’érosion des sols. 30% des pesticides utilisés au Brésil ne sont pas approuvés dans l’union, ces mêmes pesticides toxiques que nous interdisons ici, mais dont les firmes de l’agroindustrie continuent de tirer profit à l’export.
📣 Il est temps de dire STOP à la course à une mondialisation effrénée et de faire passer les humains et le vivant avant le marché ❌
Le débat de la semaine : indexez les salaires sur l’inflation !
J’ai aussi eu l’occasion de questionner le gouvernement sur leur politique sur les salaires ! Les prix augmentent, les marges des entreprises explosent mais les salaires ne suivent pas et la perte du pouvoir d’achat s’accentue. Plus d’un demi-million de Français ont basculé sous le seuil de pauvreté en 2021, autant que toute la population de la Drôme.
A côté de ça, à Davos, se réunissaient ces derniers jours 5 milliardaires dont la fortune a, ces 3 dernières années, enflé de 14 millions de dollars par heure. Un constat implacable : les ultra-riches n’ont jamais été aussi riches, alors qu’en France 90% de la population a vu ses revenus baisser en 3 ans.
Même le FMI le dit désormais : une augmentation générale du taux des salaires n’affectera pas les prix des marchandises, mais pourra entraîner une baisse du taux général de profits.
Parce que je crois en la politique, la vraie, celle qui agit pour l’intérêt général et cesse ses courbettes aux intérêts des plus grands, j’ai demandé à la nouvelle Ministre du Travail (mais aussi de la santé et des solidarités, rien que ça !), quand ce gouvernement comptait-il enfin rétribuer l’effort et le travail, en indexant les salaires sur l’inflation !
La Drôme en images 📸
Jeudi, à Luc-en-Diois 📍 j’ai participé aux vœux de la communauté de communes du Diois, avec l’ensemble des élu-es mobilisé-es pour les habitant-es et le bien vivre.
Les défis sont immenses, avec en premier lieu le défi climatique, celui de l’installation agricole, avec 16 fermes sans successeurs 👩🏽🌾, celui de l’isolement de nos aîné-es, avec 25% des personnes âgées dans la communauté de communes isolées, celui de la bataille pour le bien vivre de chacun, avec 40% des familles monoparentales du Diois sous le seuil de pauvreté. Les batailles sont nombreuses, et c’est ensemble que nous pourrons y faire face !
Puis, à Die 📍, nous échangions en présence de Nicolas Haeringer responsable des campagnes à 350.org sur les conséquences de la COP28 🌎 . Alors que le climat n’a même pas été mentionné dans le discours d’investiture du Premier Ministre, que les puissances fossiles bloquent tout changement, que la France a accordé des permis d’exploration en Gironde (!!!), l’urgence d’un accord international n’a jamais été aussi palpable. C’est là le rôle de la politique : réguler, poser des cadres de discussion permettant l’aboutissement de l’intérêt général. On ne lâchera rien.
Ce dimanche, je me rendais à Buis-les-Baronnies à l’occasion de la 20ème édition de l’olive et l’huile en fête ! L’occasion d’échanger avec les oléiculteurs de nos territoires et célébrer la richesse de notre patrimoine agricole. J’ai d’ailleurs une surprise à ce sujet que je vous réserve pour bientôt 🫒
Dimanche, avec 2500 Drômois-es à Valence📍, nous marchions contre la Loi immigration ! Il n’y a pas de vies qui valent moins que d’autres. On n’a rien à gagner à retirer des droits à nos semblables – on ne peut qu’y perdre une part de notre précieuse humanité. Vive la Drôme, et merci pour votre mobilisation !
Mon agenda cette semaine 🗓
Lundi, après une réunion d’équipe, je rencontrais le porte parole du Collectif “Nos Services Publics”, puis je siégeais en en hémicycle sur le texte de loi sur l’accélération et la simplification de la rénovation de l’habitat dégradé. Mardi, après la réunion du groupe écologiste, je participais à la séance de questions au gouvernement, sur l’avenir de notre agriculture.
Mercredi, j’interviendrai en commission développement durable et aménagement du territoire sur le rapport de la mission d’information sur les dynamiques de la biodiversité dans les paysages agricoles et l’évaluation des politiques publiques associées des rapporteurs Manon Meunier et Hubert Ott. Je participerai aussi à la réunion du groupe d’études à vocation internationale France-Palestine et je serai en séance pour l’examen du texte sur la constitutionnalisation de l’Interruption Volontaire de Grossesse ! Enfin, je co-marraine le colloque transpartisan du Collectif Nourrir sur la future loi d’orientation agricole avec les députés Dominique Potier (Socialiste) et Frédéric Descrozailles (Renaissance).
Jeudi, je visiterai la ferme Lafouasse, à Pecqueuse, dans l’Essonne📍, avec les députés Aurélie Trouvé (France Insoumise), Julien Dive (LR), Richard Ramos (Modem) et Stéphane Travert (Renaissance); pour parler de nos solutions face à la crise de la filière bio. De retour à l’Assemblée nationale, j’animerai un cycle agricole avec le député David Taupiac (LIOT) sur la viabilité économique de l’agroécologie.
Vendredi, de retour dans la Drôme, je participerai à la cérémonie des vœux de la chambre d’agriculture de la Drôme, avant de me rendre à l’école de Chabeuil📍 pour rencontrer les élèves de CM2 qui participent cette année au Parlement des enfants. Enfin, je me rendrai à Die📍 pour l’ouverture des Rencontres “Ecologie au Quotidien”. J’y retournerai d’ailleurs dimanche pour écouter la table-ronde “Pour un soulèvement écologique” !
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