Journal de Bord #95

Bonjour à toutes et à tous,

J’avais l’honneur, mercredi dernier, d’accueillir et d’intervenir lors du colloque TETRAA avec Dominique Potier, Sandrine Le Feur, AgroParisTech et la Fondation Daniel et Nina Carasso. Partir des territoires et des communes pour piloter la transition agroécologique (comme dans le Val de Drôme qui y était représenté 🥰), bâtir une Europe politique, capable d’accompagner la fierté et la protection (ça va ensemble !) d’un modèle agricole rémunérateur et ancré dans les limites planétaires, et oeuvrer au niveau national, pour renforcer les solidarités paysannes et les pratiques les plus vertueuses financièrement, pour que les producteurs comme l’écologie cessent d’être les variables d’ajustement de l’agro-industrie : voilà le cap !

 

Bien malheureusement, la loi d’orientation agricole, vide de toute mesure sur le foncier, sur le revenu, sur la transition (le mot « agriculture biologique » n’apparaissait même pas dans le texte avant nos amendements!), ni sur la lutte contre la concurrence déloyale et les accords type UE-Mercosur, ni sur l’installation – avec AUCUN objectif et AUCUNE mesure d’évaluation – ne répond pas du tout aux enjeux que vivent ou vivront bientôt les agriculteurs sur leurs fermes. Et demain, on se demandera pourquoi on n’en a plus, dans nos villages…

Une transition agricole à partir des territoires, c’est une agriculture protégée des accords de libre-échange, à l’image de l’accord UE-Mercosur, un accord “viande contre voitures”, qui libéralise d’un côté le commerce de bœuf, de poulet, de soja ou d’éthanol du Mercosur vers l’Europe, et de l’autre celui des biens industriels, des marchés publics et des services de l’Europe vers le Mercosur. Je vous invite à lire notre tribune dont je suis l’une des premières signataires,  appelant la France à mettre son véto à cet accord commercial dangereux pour l’environnement et notre agriculture, ici et là-bas ! Nous étions également plus de 600 parlementaires, du Sénat, de l’Assemblée nationale et du Parlement européen à rappeler notre opposition à cet accord dans Le Monde ! C’est une position que j’ai, comme tous les écologistes, porté en cohérence depuis toujours : en juin de l’an passé, je défendais déjà une résolution transpartisane contre l’accord UE-Mercosur devant l’Assemblée Nationale.

Pendant que certains poussent pour saccager notre agriculture en la livrant en pâture aux quatre vents de l’ultralibéralisme dérégulé, pendant que les agriculteurs manifestent partout en France ces jours-ci sur les ronds points, nous serons résolument à leurs côtés et continuerons à résolument faire le choix de protéger notre agriculture, qui fait la fierté de nos territoires ruraux et l’installation de tant de jeunes agriculteurs-rices, résiliente, durable, rémunératrice, nourricière, paysanne et familiale !

 

Pour la mémoire de la Grande Guerre

Lundi, je participais aux commémorations de la fin de la Grande Guerre, à Die📍 et à Saillans📍 Le soir du 11 novembre, il y a plus de 100 ans, Georges Clémenceau confiait : “Nous avons gagné la guerre et non sans peine. Maintenant il va falloir gagner la paix, et ce sera peut-être encore plus difficile”. La mémoire du sacrifice des poilus ne doit pas nous faire oublier, surtout dans ces instants incertains de notre Histoire, la leçon la plus précieuse qu’ils nous ont offerte.

Quelqu’amoureux de la France qu’ils fussent, ils ont traversé la peur, le froid, la boue, la maladie, la souffrance et la mort, en dépit de tout bon sens individuel, car jetés dans un bain de sang par de graves irresponsables politiques. N’oublions jamais, parce que les poilus ne l’ont jamais oublié, que cette guerre, comme toutes les autres guerres, fût une folie criminelle qu’il nous faut haïr davantage que les mobilisés de la tranchée d’en face. 

Jacques Prévert le disait avec d’autres mots que moi, en tout cas avec une autre poésie :“Quelle connerie, la guerre”.

Je crois que celle-ci, que nous commémorons aujourd’hui, est symbolique de ce mouvement qui a conduit des millions d’hommes qui n’avaient rien fait, rien demandé, à se fracasser les uns aux autres sans que l’on sache bien pourquoi, sans même que l’armistice qui y mit fin soit juste et puisse éviter d’autres massacres.

Plus que jamais, n’oublions pas que nous partageons une mémoire collective avec les Nations amies du continent, et avec celles de par le monde qui furent et continuent d’être, elles aussi, meurtries par la folie de certains hommes, des adorateurs de l’expansionnisme, du nationalisme, du militarisme.

Vive la paix. Vive la République. Et Vive l’Europe !

 

L’association de la semaine : CAP Chabeuil

Jeudi matin, je rendais visite à Chabeuil Aide et Partage – CAP Chabeuil, qui accompagne depuis 1995 de manière inconditionnelle les personnes vulnérables et précaires du canton de Chabeuil📍. Ici comme dans d’autres associations d’aide alimentaire, « c’est pas facile de passer la porte« .

Alors, les 457 adhérents dont plus d’une centaine actifs sur l’ensemble des activités et événements organisées par l’association mettent tout en œuvre pour aller vers, accueillir chacun-e, aider chaque parcours.  Et de fait, entre l’aide alimentaire, les mécanos du cœur, le Noël des enfants, le Réveillon du cœur, les bourses aux jouets et aux vêtements, la redonnerie solidaire, personne n’est laissé de côté. Et 75% des familles viennent à CAP Chabeuil 2 ans maximum, le temps de rebondir, et de s’en sortir. Bien évidemment, ici aussi le nombre de bénéficiaires s’accroît, du fait de l’explosion des inégalités et de la pauvreté qui s’installe. Merci à CAP Chabeuil de m’avoir accueillie, et pour tout ce que vous faites pour aider et accompagner les habitant-es du canton de Chabeuil au quotidien. Vous êtes des essentiels !

 

L’émission de la semaine : LCP Légistream

La semaine passée, j’étais invitée sur l’émission Legistream de LCP pour débattre bien évidemment de l’élection récente de Donald Trump aux États-Unis, mais aussi des accords de libre-échange qui se multiplient au détriment de l’agriculture et du climat, et des reculs climatiques et environnementaux de la France et de l’Europe qui ne doivent cesser de nous mobiliser ! Merci beaucoup pour l’invitation 🙏 À revoir sous ce lien

 

 

 

La proposition de loi de la semaine : agir contre la désertification médicale sur nos territoires !

Nous déposions mercredi dernier notre proposition de loi pour lutter contre la désertification médicale 🏥

Près de 6 millions de nos compatriotes n’ont pas accès à un médecin traitant, et malheureusement le nombre de médecins actifs de moins de 70 ans va continuer à diminuer d’ici 2025. Depuis deux ans, avec plus de 230 de mes collègues, de tous les bords politiques républicains, nous avons travaillé et fait émerger des propositions de nos territoires, pour faire émerger des solutions aux déserts médicaux.

Notre texte de loi comprend notamment la suppression de la majoration des tarifs pour les patients qui n’ont pas de médecin traitant, la facilitation de l’exercice des PADHUE (Praticiens à diplôme hors Union européenne en France), le soutien au salariat dans les centres de santé notamment dans les territoires sous-dotés, l’obligation de la permanence des soins, la démocratisation des études de médecine et le fléchage à l’installation dans les zones sous-dotés des médecins traitants.

Avec 237 parlementaires de 9 groupes différents, nous sommes déterminés à avancer avec ambition pour l’égalité d’accès aux soins pour toutes et tous, qu’importe notre code postal ! 

 

Une semaine dans la Drôme 📸

Au lendemain des commémorations du 11 novembre, j’ai travaillé mardi toute la journée à Crest en équipe. Mercredi, je me rendais à Paris, avant, jeudi, de me rendre à  la Ferme du Grand Laval, à Montélier📍.

J’y ai rencontré Elsa Gartner et Sébastien Blache, paysans sur cette ferme bio en polyculture élevage, Brice Lemaire d’Agrinichoirs, Maxime ZUCCA écologue, et Baptiste Morizot, philosophe et maître de conférences à Aix-Marseille Université. Depuis 2020, ils portent ensemble un projet associatif, Réensauvager la Ferme, avec deux objectifs: tester, dans ce laboratoire à ciel ouvert, l’articulation entre bon sens paysan sur cette ferme familiale et l’approche écologique, loin d’une vie sauvage mise sous cloche, mais bien en interaction avec les activités humaines; et documenter, avec des protocoles suivis, les conditions de sa reproductibilité. Ici, on trouve 23 mares, 5 mâts avec des nichoirs pour diverses espèces (cigognes, chouettes…) et plein d’habitats ont été recréés.

Sur cette ferme viable économiquement (parce que le revenu, c’est la base!), agriculteurs et écologues travaillent ensemble pour « lâcher prise, accepter de perdre un peu le contrôle pour reprendre de l’autonomie et de la résilience.” Je les remercie pour leur accueil, et pour le travail incroyable qu’ils font sur cette ferme, et dans les solidarités paysannes qu’ils construisent ainsi !

Dans l’après-midi, je rencontrais la Ferme des Places, l’une des plus vieilles fermes de Chabeuil📍, reprise en GAEC grâce à un accompagnement de Terre de Liens, qui a racheté le bâtiment et les terres afin de préserver sa vocation agricole et sa spécificité en Agriculture Biologique.

En fin de journée, je siégeais à l’Observatoire des Dynamiques Rurales à la DSDEN de Valence📍 pour nos écoles, collèges et lycées en milieux ruraux. L’occasion de faire le bilan de la rentrée, un point de situation sur les “Territoires éducatifs ruraux” et l’évolution des effectifs à 3 ans dans nos petites écoles rurales.

Vendredi matin j’étais à la mairie de Die📍 pour tenir une nouvelle permanence parlementaire décentralisée. Rendez-vous un peu plus bas dans ce journal de bord pour connaître les prochaines dates et lieux de ces permanences.

A midi, j’avais l’honneur de rencontrer les « compagnons » et les salariés et bénévoles de l’association La Trame 26, autour d’un délicieux repas bio et local (avec des ravioles bien évidemment) dans leur restaurant d’insertion ouvert en septembre de cette année à Die📍 : Les Petits Fourneaux. Cette association, agréée OACAS (Organisme d’accueil Communautaire et d’Activités solidaires) travaille à l’accueil et l’insertion des personnes exclues et exilées, en proposant du travail, mais aussi un hébergement, des activités solidaires, des cours de français, un accompagnement social, administratif et juridique aux « compagnons » accueillis : bref, une vie digne, digne des valeurs de notre République. Merci à elles et eux. À leurs côtés pour un Diois ouvert et solidaire.

En fin d’après-midi, après avoir rencontré les équipes du Théâtre de Die📍, je rencontrais Sébastien Lecouvreux, Directeur Général et artistique de l’association Ça m’résille, à Saillans📍 qui produit et diffuse des artistes de la vallée et d’ailleurs, mais qui œuvre également en faveur de la médiation culturelle : des projets permettant aux personnes les plus précaires de sortir un peu des galères du quotidien, en lien avec les partenaires socio-éducatifs, médico et sociaux. «C’est le pari de mélanger des artistes avec des personnes accompagnantes ou accompagnées, si on secoue il va se passer des belles choses. C’est des rencontres, parfois on se dit se serait fou de faire un film avec … et on le fait, on pousse les freins ».

Dimanche, j’étais à la superbe et célèbre Foire aux Fruits d’Hiver à Saoû📍. L’occasion de retrouver des producteurs et artisans de la Drôme et de fêter notre terroir et le savoir-faire Drômois sous un magnifique soleil et dans une belle convivialité.

Le soir, j’étais auprès des habitant-es du pays de Dieulefit au Tiers Lieu du Parc pour la projection du film documentaire “Les Doléances” de Hélène Desplanques dont je vous ai tant parlé ces dernières semaines. Où sont passées nos galères, nos coups de gueule, nos demandes d’un revenu digne, que la justice soit une réalité concrète, que les privilèges cessent, que l’écologie soit pas juste un truc qu’on fait payer aux pauvres parce qu’on aurait trop d’amis qui ont un jet privé pour surtaxer leur kérosène ? Où sont passées les alternatives à nos voitures dont on ne sait plus payer ni le carburant, ni les réparations, où sont nos services publics, l’accès égal à la santé, la Poste, la possibilité de choisir sa vie peu importe où l’on vit ? Merci aux organisateurs de l’Assemblée Populaire de cette belle soirée d’échange.

Les prochaines permanences citoyennes 👫

Voilà le calendrier de mes prochaines permanences parlementaires décentralisées, notez les dates et n’hésitez pas à prendre rendez-vous (créneau de 20 minutes) pour que nous nous rencontrions et que je puisse vous accompagner au mieux :

👉 Le vendredi 22 novembre, à Buis-les-Baronnies📍, de 10h30 à 12h30, salle de l’auditoire, rue de la commune

👉 Le vendredi 29 novembre, à Dieulefit📍, de 10h30 à 12h30, salle Jeanne Barnier, La Halle

👉 Le vendredi 6 décembre, à Saint-Paul-Trois-Châteaux📍, de 10h30 à 12h30, bureau de l’evêché, rue de l’évêché

👉 Le vendredi 13 décembre, à Crest📍, de 10h à 12h30, Salle 1 Dumont, 17 rue Dumont

👉 Le vendredi 20 décembre, à Rémuzat📍, de 10h à 12h30, Mairie de Rémuzat

Pour prendre rendez-vous, veuillez nous écrire à marie.pochon@assemblee-nationale.fr ou nous appeler au 06 65 82 25 99. J’ai hâte de vous rencontrer ! (d’autres dates à suivre ! 📣)

 

Le programme de la semaine 🗓️

Lundi, nous tenions notre séminaire d’équipe à Paris. Mardi, après la réunion du groupe Écologiste et Social, j’intervenais en conférence de presse du groupe sur l’accord de libre-échange UE-Mercosur. Je participais ensuite aux questions au gouvernement, à la remise du prix de la Fondation Danielle Mitterrand à l’association A4 et à la soirée conviviale à l’occasion du Congrès des maires, avec les sénateurs, députés et élus écologistes de France. Mercredi, en commission, nous examinions la proposition de loi visant à instaurer un moratoire sur les projets routiers et autoroutiers. J’invitais ensuite les maires et élus de la troisième circonscription de la Drôme à un déjeuner et à une visite de l’Assemblée nationale. Jeudi, après une audition de la mission d’information sur le pastoralisme, je me rendrai au congrès des maires de France. Vendredi, je visiterai le Pôle Sanitaire Médico-Social du Nyonsais/Baronnies, je tiendrai une permanence parlementaire délocalisée à Buis-les-Baronnies, je déjeunerai à la MFR de Buis, je visiterai l’EHPAD de Buis, j’irai au festival contes et rencontres à Aubres et enfin, à la prise de commandement au SDIS de Saint-Nazaire-le-Désert. Samedi, je serai présente à la marche contre les violences faites aux femmes à Saint-Restitut et à l’inauguration de la stèle en hommage à Michèle Rivasi à Félines-sur-Rimandoule.

 

Au plaisir de vous (re)voir toutes et tous,

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