Madame la Ministre,
En janvier 2023, le Ministre Fesneau déclarait, à propos de la politique agricole qu’il entendait mener : “Ce sera aussi une méthode reposant sur la science et la raison, pas l’émotion, le simplisme ou le complotisme.”
La science et la raison, nous les avons cherché, quand vous avez décidé de contourner l’avis du Conseil Scientifique et Technique d’Ecophyto, qui préconisait exactement l’inverse de que vous faites du plan Ecophyto. Par simplisme et démagogie, et pour quelques points dans les sondages – drôle de “méthode” – vous changez d’indicateur afin de faire baisser les chiffres artificiellement, et votre “pas d’interdiction sans solution” nie, tout simplement, les raisons de ces interdictions : santé humaine, protection de la biodiversité, sûreté de l’alimentation, de notre eau potable.
Balayant, au passage, aussi, les coûts pour les contribuables. La Cour des Comptes estime que votre “méthode” est 2,5 fois plus coûteuse au mètre cube traité que la prévention.
On parle de 54 à 91 milliards d’euros de coût annuel du traitement des flux annuels d’azote et de pesticides. Jusqu’à 742 milliards pour la dépollution des nitrates en eaux souterraines, 105 milliards pour les pesticides.
Madame la Ministre, 847 milliards d’euros au total de votre mépris de la science, est ce que ça ferait pas un peu cher la “méthode” ?
Ces 40 dernières années, ce sont 4 300 captages d’eau potable qui ont été fermés pour cause de pollution, « principalement aux nitrates et aux pesticides” et 16% des captages d’eau ne bénéficient toujours pas de périmètre de protection. Loin du principe pollueur payeur, la dépollution des eaux, ce sont l’ensemble des français qui le payent.
A quand un engagement de l’Etat pour définir des points de prélèvement sensibles ? La France va-t-elle enfin exclure les pesticides des aires d’alimentation de captage où continuer à regarder les captages fermer et l’accès à l’eau potable entravé ?
Marie Pochon
