Je ne peux décrire l’émotion que je ressens devant vous ce soir. Elle est immense, elle est indescriptible. Alors je m’excuse d’avance : au-delà de mes mots, il y aura quelques tremblements, quelques balbutiements. Quelques larmes sûrement.
Comment décrire ces trois dernières semaines ? Le manque de sommeil, l’angoisse, la colère ? L’enthousiasme, la détermination, l’espoir aussi.
Trop souvent, ce fût le n’importe quoi absolu. Faut quand même se rappeler ce qu’on a vécu, en trois semaines. Faut se rappeler que, vexé par les mauvais résultats aux européennes, que tout le monde attendait sauf lui apparement, Emmanuel Macron a, tout seul, décidé de dissoudre l’Assemblée nationale.
Faut se rappeler également que, pendant ces 3 semaines, Ciotti s’est enfermé à clef dans son bureau pour sceller une alliance anti-Républicaine et bien opportuniste avec le RN, que ça ne dérange pas de se liguer avec les chantres de l’austérité, tant pis pour les plus pauvres.
Faudra se rappeler tout ce qu’on a découvert ces trois dernières semaines, sur les candidats du RN. L’une n’était pas xénophobe puisque son ophtalmo est juif ; l’autre se promène avec une casquette de nazi ; une dernière affirmait tranquillement que les français immigrés dormaient le matin, étant forcément assistés, oubliant au passage que ce sont sans doute ces mêmes immigrés qui ont goudronné les routes qu’elle utilise, qui ont fait le ménage dans ses bureaux, qui ont cueilli les fruits qu’elle mange le soir, qui prend soin de ses enfants quand elle rentre tard, ou de sa maman à l’EHPAD.
J’en oublierai presque de mentionner le candidat RN sous curatelle et inéligible mais quand même qualifié pour le second tour, celui qui veut écarter les bi-nationaux (enfin surtout les maghrébins) des hautes fonctions publiques, ou encore celle qui a braqué une mairie avec un fusil.
C’est un vrai calendrier de l’avent, chaque jour une nouvelle surprise et y’en a plus d’une centaine, sauf que c’est vraiment, vraiment pas du chocolat.
Mais il y a autre chose, dont il faut se rappeler.
Il faudra se rappeler, de l’union, à la fois si improbable et si évidente à la fois, de l’ensemble des mouvements de gauche et des écologistes, en si peu de temps, sur un programme solide et chiffré, le seul de cette campagne éclair.
Il faudra se rappeler de la responsabilité immense de centaines d’associations, des syndicats, des corps de métiers, qui ont, d’un coup d’un seul, appelé à la mobilisation générale pour changer la vie.
Il faudra se rappeler, et je m’en rappellerai toute ma vie, des centaines et des centaines de personnes qui ont déboulé dans ma vie d’un coup, à coller et tracter ma tête partout avec détermination, conviction, enthousiasme, et je vous jure que ça fait bizarre, vous avez été immenses.
Il faudra se rappeler de ces convictions, de cette détermination. Nous sommes une gauche et une écologie ancrée. Les deux pieds sur le sol, le regard à l’horizon. On sait d’où on vient, on connaît nos territoires, leurs habitants, on sait où on veut aller ensemble. On y grandit, on y vit, on les fait vivre, on y tient. On sait vivre ensemble, on pratique au quotidien le dialogue, l’altérité, les différences d’opinion, parfois importantes, le respect de chacun. Il faudra se rappeler de ces convictions, que vous avez porté partout ces 3 dernières semaines. Elles nous ancrent, elles nous rendent responsables et à la hauteur de l’histoire.
Il faudra se rappeler que ces derniers jours, Xavier Bertrand a appelé à un soutien franc et massif pour mon collègue PCF Sébastien Jumel, que des militants écologistes, insoumis, socialistes, se sont désistés au profit de Gérald Darmanin, d’Elisabeth Borne, ou même de Laurent Wauquiez. Il faudra se rappeler que tout le monde, dans le camp républicain, profondément républicain, était à son poste, tenait la ligne, avec toute la douleur et les déchirements que ça implique. Ici, Célia de Lavergne, députée honoraire de la majorité présidentielle à laquelle je m’opposais au second tour il y a deux ans, a appelé à voter pour moi. Je veux ici la remercier, elle et tous ceux qui ici en Drôme, ne partagent pas notre programme tout entier, mais partagent avec nous l’essentiel.
Ces trois dernières semaines n’ont pas été de tout repos, ni pour moi, ni pour aucun d’entre vous. Que vous ayez regardé tout cela de loin, et qu’on se rencontre ce soir pour la première fois ; que vous ayez été initié au porte-à-porte ; ou que vous ayez déchiffré les règles électorales sur le collage des affiches ces derniers jours; ou que vous soyez militantes ou militants de longue date, et je pense ici aux insoumis, aux écologistes, aux communistes, aux socialistes qui sont là depuis les premiers instants, et qui n’ont rien lâché. Je vous remercie car vous avez été un immense rayon de soleil au milieu de tant de brume.
Je remercie ici tous les élus que je vois dans vos rangs, tous ceux qui se sont excusés. Marie Pierre, une sénatrice si formidable qu’on a la meilleure de France ; Daniel, un allié essentiel sur le territoire, et l’allié de toutes et tous, toujours présent et je t’en remercierai jamais assez ; Christian, pour qui j’ai pas de mots tellement je suis heureuse et emplie de gratitude de t’avoir comme suppléant et que tu existes tout simplement.
Remercier les militantes les militants
Remercier mon équipe
Remercier Rodène
Remercier Olivier
Remercier Jean-Pierre
Remercier Simon et Latika pour ce tiktok qui n’aura jamais vu le jour
Que vous soyez ceci ou cela, qui que vous soyez en fait, d’où que vous veniez, que ce soit des Baronnies, du Vercors, du Royans, du Tricastin, du pays de Grignan, de Dieulefit, du Diois ou plus près d’ici, du Crestois, dans cette si grande et diverse circonscription. Que vous veniez simplement écouter, pour voir qui nous sommes – parce que vous viendriez encore d’ailleurs : du centre gauche, du centre droit, que vous soyez proche des Républicains ‘canal historique’ comme on dit aujourd’hui. À vous toutes et tous : vous êtes les bienvenus. Je sais que ça n’est pas évident, et je le dis au nom d’un certain nombre ici, à bien des reprises, nous avons dû voter à contre-coeur. Vous aussi, vous avez sans doute hésité, vous hésitez peut-être encore. Mais vous le verrez, nous avons du cœur, nous sommes généreux et accueillants et nous sommes, comme vous et c’est là l’essentiel, attachés à la République, car c’est elle qui nous réunit aujourd’hui.
Ceux qui me connaissent le savent – et pour les autres, vous êtes en train de le découvrir. Je suis pas la plus à l’aise à faire des discours, surtout devant autant de gens, et j’ai dû en faire bien trop ces derniers jours.
J’avais pas l’habitude d’en faire, on nous apprend pas à faire ça. J’ai appris sur le tas, à utiliser moi aussi des jolis mots, à essayer d’exprimer ce que d’autres que moi peuvent vivre, à leur donner vie quand je me retrouve seule au perchoir dans l’hémicycle et qu’il faut que j’explique à un gouvernement de millionnaires ce que c’est la vraie vie des gens.
La vraie vie des gens, parlons en.
Parler en public, c’est pas mon milieu au départ. Rien qu’aller à la fac, à Lyon, c’était un immense pas que vous n’imaginez pas, mais j’ai eu cette chance. C’est pas de moi que je veux parler. La plupart des filles avec lesquelles j’étais en primaire ont fait un tout autre chemin. Elles se sont mises à bosser tôt, dès qu’elles le pouvaient, parce qu’elles n’avaient pas le choix, parce que souvent, à l’orientation on nous donne pas tant d’options. Elles, mes copines de primaire, elles ont eu des enfants tôt. Elles appartiennent à la France qui a mal au dos, celle qui trime au boulot, qui à la maison ne trouve pas le repos et qui n’a plus vraiment le moyen de se faire plaisir quand viennent enfin les vacances. Celle qui travaille dur, qui cumule plusieurs petits boulots, les emprunts pour la voiture, du travail précaire, de l’interim par-ci, de la sous-traitance par-là. La galère, et le sentiment d’être bien seul.
D’autres que moi savent bien faire, les grands discours populistes, ils ont bien appris dans leurs média trainings, les dirigeants d’extrême droite : on les entend en continu sur les chaînes info, ils disent comprendre la vie des gens, soutenir le travail rémunérateur, des prix garantis pour les produits agricoles, ils disent protéger les femmes de notre pays, ils disent aimer la France, se battre pour une autre Europe. Sur chacun, chacun de ces points, c’est un odieux mensonge.
Je sais d’où je viens, et c’est pour ça que je pèse mes mots. Que je bute dessus parfois.
Que connaît le candidat ici au second tour face à moi, qui n’a connu la Drôme que lorsqu’il passait chez ses grands parents pendant ses vacances d’été, quand il faisait une pause entre deux fusions acquisitions à Paris ?
Ils prétendent défendre la valeur travail ? Ils ont voté contre toute augmentation du SMIC, contre toute indexation des salaires ou des retraites à minima sur l’inflation. Sur ma proposition pour des prix garantis pour que les agriculteurs puissent vivre dignement de leur travail : Ils se sont abstenus, lamentablement, quand ils n’étaient pas tout simplement absents. Sur l’obligation de viande française dans nos cantines : Ils ont voté contre.
Ils disent protéger les femmes de notre pays : j’ai pas besoin d’argumenter, Marie Pierre qui est une intarissable combattante des droits des femmes l’a bien fait avant moi.
Ils disent se battre pour une autre Europe : je peux vous le dire d’expérience : ils ne sont jamais là où il faut, jamais là quand il faut travailler. Ils font campagne (ou pas – ils n’ont même pas collé d’affiches partout, je crois qu’ils n’ont pas trouvé l’adresse de tous les villages de notre circonscription dans leur GPS), ils sont à la télé. Mais ils ne bossent pas.
Ils disent aimer la France. Eh bien moi je dis, que quand on prétend aimer la France, on fait tout, tout, pour renforcer l’unité de notre communauté de destin qu’est notre Nation, on l’aime et on la chérit, on la défend dans toute sa diversité, plutôt que de la fracturer. On lui propose de vrais programmes aux élections, on cesse la politique tiktok, SMS et fakenews pour apporter un peu de hauteur, on coupe les ponts avec le Kremlin, on se préoccupe du choc écologique plutôt que de le nier purement et simplement, on investit pas des branquignolles pour la représenter au Parlement, la France.
Bref, pour asseoir leur idéologie illibérale et mortifère, les atteintes à notre état de droit, la division de notre communauté nationale, la réduction du champ politique : ils disent n’importe quoi, se fichent de tout le monde. Ça me glace le sang.
Moi, comme d’autres, on s’en fiche pas. Je dis, comme d’autres, parce qu’il y vous, que ces 2 dernières années, j’ai eu l’honneur de porter vos voix, de venir à votre rencontre, de tenter de me mettre à votre place, d’essayer de vous représenter.
Je dis souvent que je suis la députée de la plus belle circonscription de France. Je ne pense pas seulement à ces paysages magnifiques, qui des gorges et falaises du Vercors jusqu’aux champs de lavande du Sud de la Drôme, en passant par forêts et rivières, qui sont un émerveillement permanent.
Mais porter vos voix, ça a été porter la créativité, le travail acharné et les initiatives de toutes celles et ceux qui habitent ce territoire, de cette terre d’accueil, de tolérance, de révolution et de résistances. Porter notre histoire, ce qu’elle nous a légué. Aux 4000 civils montés au Vercors, à la République qu’ils y ont fondé, au maquis des Baronnies, à celui de la Lance, pendant que le fascisme s’emparait de l’appareil d’Etat.
Porter le défi climatique, l’agroécologie, nos forêts, les milliers de ces solidarités informelles qu’ici nous tissons, l’accueil de celles et ceux qui fuient la guerre et la haine, le soutien aux plus vulnérables. Porter les voix des acteurs et actrices de l’économie sociale et solidaire, de la culture, de ceux qui font vivre notre tissu industriel local, des amoureux du vivant qui le protègent avec passion, de celles et ceux qui soignent, enseignent, cultivent, prennent soin.
Nous faisons face à de nombreux défis, à la fracture territoriale, à des difficultés immenses – mais nous avons du cœur et de la générosité.
Bien sûr, tout n’est pas rose et les difficultés sont nombreuses. Ici aussi, on galère. On galère pour se loger face aux résidences secondaires, aux loyers qui s’envolent, à la airbnbisation de nos territoires.
Quand on ne galère pas à trouver un logement, on galère à trouver un boulot.
Quand on ne galère pas à trouver un boulot, on galère à se déplacer : on est obligés d’habiter loin, puisqu’on ne peut plus se loger où on veut. Il n’y presque plus de TER, pas assez de bus et de toute manière ils ne vont pas partout, pas aux bons horaires. Alors on dépend de la voiture, mais ça coûte cher, et tout le monde n’en a pas les moyens.
Quand on ne galère pas pour se déplacer, on galère pour trouver un médecin. Notre si beau territoire est devenu un désert médical. Il faut attendre des semaines, des mois parfois pour avoir un rendez-vous. Et il faut souvent aller à Valence ou à Montélimar…
La galère pour l’accès aux soins, pour se déplacer, ce sont de jolies économies pour l’Etat, mais ça a un coût, terrible, que nous payons ici : notre espérance de vie, amoindrie de 2 ans par rapport aux habitants des grandes villes.
Et puis on galère pour vivre. 9 millions de français vivent désormais sous le seuil de pauvreté. Y compris ceux qui nous font vivre, justement : un cinquième des agriculteurs vit sous ce seuil. Certains vendent à perte, d’autres mettent la clef sous la porte. Nous avons perdu 100 000 agriculteurs, en 10 ans.
Mais il n’y a aucune fatalité là-dedans. Ça peut changer, ça doit changer.
J’y travaille. Nous y travaillons. Car ici, on sait ce que la politique peut construire.
Ça a été du travail, que de faire adopter une proposition de loi, dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, pour garantir des prix planchers rémunérateurs garantis négociés par filière pour les produits agricoles, qui devait enfin permettre aux agriculteurs et agricultrices de notre pays, de vivre dignement de leur travail.
Ça a été du travail, que d’assurer l’unanimité à Paris du soutien à notre loi permettant le réemploi des voitures aujourd’hui promises à la casse du fait de la prime à la conversion, pour qu’elles puissent être utilisées par les garages solidaires ou les personnes en situation de grande précarité dans nos campagnes. Pour qu’elles puissent, même quand le carburant est à 2 EUR le litre et qu’elles n’ont pas de sou en poche, aller chez le médecin, se rendre au travail, partager un dîner entre amis. Ça a été du travail que d’initier la première mission d’information transpartisane sur la défense du pastoralisme. Ou, avec d’autres, de la majorité et des oppositions (et toujours sans le RN), de travailler à la rédaction d’un texte de loi transpartisan pour lutter contre la désertification médicale.
Je sais bien que si vous regardez BFM ou Cnews, vous avez l’impression qu’une députée Nouveau Front populaire à l’Assemblée, c’est le le bruit et la fureur, que c’est la bordélisation de la vie politique.
Mais en vérité, une députée Nouveau Front populaire, c’est un engagement constant à vos côtés, sur le terrain, comme à l’assemblée. La seule bordélisation la vie politique, ce serait la bardellaisation de l’Assemblée. Nous pouvons encore l’éviter.
Oui, nous travaillons d’arrache-pied, en responsabilité et, dans le contexte actuel, nous sommes le camp de l’apaisement. Quelqu’un de bien plus intelligent que moi disait hier : Au premier tour, nous étions avec le Nouveau Front Populaire, l’outil de l’apaisement et de l’unité de la gauche. Au second tour, nous sommes l’outil de l’apaisement et de l’unité de la France.
Je ne suis pas très manuelle. Je ne sais pas vraiment coudre et je sais encore moins tisser. Pourtant, ce travail manuel, j’ai l’impression que c’est ce que j’ai fait ces 2 dernières années : c’est ce que nous devrons faire, collectivement, ces prochains mois et années. Recoudre, repriser, raccommoder, en un mot : réparer ce qu’ils ont détruit. Ça n’est pas très spectaculaire. Ça passe moins bien sur tiktok qu’une vidéo de Bardella.
Mais c’est ça, au final, qui change la vie, qui change vos vies.
Avant la dissolution, j’étais aussi au travail pour m’assurer que les doléances recueillies dans chaque mairie de France soient prises en compte par celles et ceux qui nous dirigent. Pour que la colère et le désarroi qui se sont manifestés avec les Gilets Jaunes puissent déboucher sur d’autres politiques, des politiques qui écoutent, qui tiennent compte, qui rendent compte. Qui tiennent leurs promesses. Qui réparent.
Il reste tant à réparer.
La chance que nous avons, c’est que chacune des relations que nous avons tissé le long de cette campagne est comme un fil et que de toutes ces pelotes rassemblées nous donnent de quoi raccommoder un peu ce pays.
Le commun, ce que nous savons si bien faire et protéger : Sans rien céder de nos convictions, de nos principes. Ces 2 dernières années, j’ai été l’une des seules députées de l’opposition parvenue à faire adopter deux propositions de lois, dans des démarches transpartisanes. En aucun cas c’était un reniement, mais c’était savoir où l’on pouvait travailler ensemble, pour ne pas sacrifier la défense de nos territoires ruraux en leur préférant la défense de nos petits prés carrés politiques. Alors que l’on agite sur tous les plateaux la peur d’une France ingouvernable, je crois aussi, que quand ils s’affranchissent des postures, et de leurs intérêts court termiste, que quand on fait de la politique avec un grand P, de la vraie politique, comme certains l’ont montré en s’opposant comme les députés LIOT à la réforme des retraites ou certains élus de la majorité à la loi Asile Immigration, le camp de l’intérêt général, de la justice sociale, de la transformation écologique est plus large qu’on ne le dit.
Le 7 juillet, quand nous l’emporterons avec toutes nos pelotes de laine de toutes les couleurs, nous serons du camp de l’apaisement, du commun – mais celui ci se devra d’être fidèle aux promesses, fidèle à la promesse que nous nous sommes faites ici, c’est-à-dire ancré dans des valeurs et des convictions solides, c’est à dire fondé sur une rupture avec tout ce qui a été fait jusqu’à présent, car c’est comme cela que nous pourrons réparer et faire face aux chocs à venir.
Ce que que nous pouvons atteindre le 7 juillet, c’est ni plus ni moins que la victoire d’une majorité et d’un Gouvernement de rupture qui dès cet été décrètera l’urgence sociale :
- en bloquant les prix des produits de première nécessité,
- en augmentant le SMIC, les salaires, les minimas sociaux
- en instaurant les prix plancher pour nos agriculteurs
- en abrogeant la réforme des retraites et celle de l’assurance chômage.
Un Gouvernement de rupture qui, dès cet été, commencera à réparer nos services publics à commencer par l’hôpital, l’école et la police de proximité.
Un Gouvernement de rupture, qui après l’été engagera 5 grandes lois cadres :
- sur le pouvoir d’achat et la justice fiscale
- sur la santé
- sur l’école
- sur la planification écologique
- sur la lutte contre le racisme et l’antisémitisme
Un Gouvernement qui au-delà engagera notamment un grand plan de rattrapage de nos services publics :
- des postes pour nos hôpitaux
- des accueils physique pour les services publics
- un service public de la petite enfance
- l’organisation d’états généraux des espaces ruraux pour construire une véritable égalité territoriale
Protection de l’eau bien commun, transition agricole, protection de la biodiversité : la liste des 150 mesures est longue : et oui je suis immensément fière de m’être battue pour elles ces deux dernières années, et je mettrai tout mon coeur à l’oeuvre pour elles encore quelques années encore, à l’Assemblée nationale. Ce gouvernement, sera celui de la vraie vie, de la fierté, de la générosité, de l’écologie, du travail qui paie, de la solidarité, de l’égalité, de la joie, de la République.
Et le plus important sans doute : on fera le constat d’une vie politique apaisée, de relations constructives entre la majorité du nouveau Front populaire et l’opposition républicaine, malgré les dérives et outrances des trop nombreux députés du Rassemblement national, dont le nombre se réduira à peau de chagrin aux prochaines échéances.
Alors voilà. Ça parait simple comme ça.
Mais en vrai, c’est possible.
Et ça commence ce dimanche. Et ça ne dépend que de vous, finalement, que de nous.
Alors, je suis devant vous, à la fin de cette courte et éprouvante campagne, et je mesure la responsabilité qui pèse sur mes petites épaules de jeune élue, je mesure l’attente et l’espoir. Je ne suis pas experte de quoique ce soit, je me suis engagée par conviction, parce que je voyais le monde brûler et des plus grands que moi, qui parlaient bien et avaient l’air bien experts de tout pourtant, regarder ailleurs. Et je vous vois, toutes et tous, là devant moi, et je suis super émue, parce que souvent je me dis que je serai jamais à la hauteur de ces immenses défis devant nous, que je m’engage là dans une bataille, non seulement la bataille écologique, la bataille sociale, mais désormais la bataille de la République, qui est tellement, tellement vertigineuse.
Et en même temps, je suis là devant vous, et je vous vois si nombreuses et nombreux et ça donne trop de force.
Certains parmi vous voteront pour faire barrage. D’autres par adhésion pleine et entière à notre programme. Je vois votre colère, vos doutes, je vois vos infinis espoirs, et l’État de notre pays et du monde peuvent bien être vertigineux, ce que nous avons accompli ensemble ces 3 dernières semaines complètement folles, chacun à son poste, je peux vous le dire, ça déplace toutes les montagnes du monde. Je suis tellement fière de ce que nous sommes, de ce que nous avons déjà accompli, de ce que nous ferons demain. Soyez le également. Je veux que vous partiez de cette salle ce soir en gardant très précieusement cette fierté, cette gratitude, celle d’avoir, chacun à son poste, contribué au bien commun.
Hier, j’étais sur le plateau du Vercors. Nous y commémorions la naissance, un 3 juillet, il y a 80 ans, de la République du Vercors. Là haut, sur le plateau à Saint Martin, en ce jour, des milliers d’hommes et de femmes s’affranchirent du régime collaborationniste de Vichy et le comité de libération nationale du Vercors restaura la République Française. A la fin de l’appel qui signifiait cette immense nouvelle à l’ensemble des citoyennes et citoyens du plateau, il était ajouté : “Habitants du Vercors, c’est chez vous que la Grande RÉPUBLIQUE vient de renaître. Vous pouvez en être fiers. Nous sommes certains que vous saurez la défendre.”
Leur appel a tant de résonance aujourd’hui.
Il nous reste 24h.
24h pour faire naître une opportunité historique, pour dédire tout ce qu’on nous prédit écrit d’avance, pour écrire le destin de notre pays. Nous sommes, au fond, chacune et chacun d’entre nous, face à nos responsabilités d’électeurs et d’électrices, de citoyens et citoyennes de cette si belle République.
Avant de terminer, parce qu’avec mon suppléant, on aime bien ça, je voulais à mon tour vous lire un poème,
J’ai ancré l’espérance
Aux racines de la vie
Face aux ténèbres
J’ai dressé des clartés
Planté des flambeaux
A la lisière des nuits
Des clartés qui persistent
Des flambeaux qui se glissent
Entre ombres et barbaries
Des clartés qui renaissent
Des flambeaux qui se dressent
Sans jamais dépérir
J’enracine l’espérance
Dans le terreau du cœur
J’adopte toute l’espérance
En son esprit frondeur.
Andrée Chedid
N’oublions pas que nous faisons tout cela pour ce qui nous est essentiel.
Nous faisons tout cela pour nos droits et nos libertés. Nous faisons cela pour la dignité humaine, pour des principes si grands et si beaux, que nos anciens sont morts pour que nous puissions les inscrire sur les frontons de nos mairies.
Nous faisons tout cela pour réparer ce qui a été cassé, pour protéger ce qui doit encore l’être.
Nous faisons tout cela pour la vie.
Pour que vivent nos campagnes, pour que vivent nos villages et nos villes.
Pour que nous vivions mieux.
On conclut mécaniquement les meetings par ces mêmes mots. Mais aujourd’hui, dans ce contexte là, ils ont une résonance particulière, et j’en tremble un peu : nous faisons tout cela pour que vive la Drôme, pour que vive la République.
Marie Pochon