MON DISCOURS A L’OCCASION DU 11 NOVEMBRE

Ce 11 novembre, il y a plus de 100 ans, à 11h, sonnèrent dans toute la France cloches et clairons, annonçant la fin d’une guerre qui aura fait pour l’ensemble des belligérants 18,6 millions de morts, d’invalides et de mutilés. 

Ce 11 novembre, il y a plus de 100 ans, c’est à 2h15 du matin qu’une délégation allemande, se rendit dans ce wagon de train français, pour négocier avec les alliés la fin d’une guerre qui aura détruit tant de vies, tant de possibles : l’armistice, d’abord temporaire, puis prolongé trois fois, puis pour une durée illimitée, sera signée avant 5h20 du matin. 

Ce 11 novembre, il y a plus de 100 ans, un million de personnes descendront dans les rues de Paris, de Berlin, du monde entier. “L’animation et la joie régnaient de partout”, selon les mémoires, pour qui cet armistice signait la fin de tant de souffrances. 

Cette joie de la fin de la guerre, continuons de la porter aujourd’hui, plus de 100 ans après, comme le meilleur hommage que nous pouvons porter à ces millions d’hommes et de femmes sommées de souffrir et de mourir pour protéger la France, protéger la République et la paix face à l’atrocité de la guerre. 

Cette mémoire que nous entretenons chaque année, depuis plus de 100 ans, dépasse largement sa vocation honorifique. Cette mémoire est, en elle-même, le ciment des murs de notre maison commune, le lien immortel qui unit tous les enfants de la France. A jamais, le 11 novembre rappelle aux Françaises et aux français leur devoir de fraternité, malgré les différences, les clivages, les fractures mêmes qui traversent parfois notre société. Cette mémoire qui nous unit, elle est éternelle, elle EST la France.

Mais il y autre chose. 

Le soir de ce 11 novembre, il y a plus de 100 ans, Georges Clémenceau confiait : “ Nous avons gagné la guerre et non sans peine. Maintenant il va falloir gagner la paix, et ce sera peut-être encore plus difficile”. 

La mémoire du sacrifice des poilus ne doit pas nous faire oublier, surtout dans ces instants incertains de notre Histoire, la leçon la plus précieuse qu’ils nous ont offert. Quelqu’amoureux de la France qu’ils fussent, ils ont traversé la peur, le froid, la boue, la maladie, la souffrance et la mort, ils ont massacré des frères d’armes, en dépit de tout bon sens individuel, car jetés dans un bain de sang par de graves irresponsables politiques. N’oublions jamais, parce que les poilus ne l’ont jamais oublié, que cette guerre, comme toutes les autres guerres, fût une folie criminelle qu’il nous faut haïr davantage que les mobilisés de la tranchée d’en face. 

Jacques Prévert le disait avec d’autres mots que moi, en tout cas avec une autre poésie :“Quelle connerie, la guerre”. Je crois que celle-ci, que nous commémorons aujourd’hui, est symbolique de ce mouvement qui a conduit des millions d’hommes qui n’avaient rien fait, rien demandé, à se fracasser les uns aux autres sans que l’on sache bien pourquoi, sans même que l’armistice qui y mit fin soit juste et puisse éviter d’autres massacres.

Plus que jamais, n’oublions pas que nous partageons une mémoire collective avec les Nations amies du continent, et avec celles de par le monde qui furent et continuent d’être, elles aussi, meurtries par la folie de certains hommes, des adorateurs de l’expansionnisme, de la compétitivité sans entrave, du nationalisme, du militarisme.

Aujourd’hui, ce n’est pas seulement la mémoire de la Grande Guerre que nous commémorons, c’est celle, à l’heure des guerres déshumanisées, par drone ou par IA, de toutes celles et ceux qui sont morts pour la France, et par là pour la liberté, l’égalité, la fraternité, la défense des plus vulnérables, la protection des civils face à la barbarie aveugle de la guerre.

Ce jour là, tout particulièrement, n’oublions jamais que l’Europe fut un combat et n’oublions jamais les raisons folles qui poussent des voisins à la haine l’un de l’autre, et avec quelle facilité elles peuvent détruire ce qui nous est commun.

Vive la paix. 

Vive la République, et vive l’Europe

Marie Pochon

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