Mon discours à l’occasion du 14 juillet 2024 à Nyons

Mesdames et messieurs, 

Cher-es Nyonsaises, chers Nyonsais,

C’est la première fois que je m’exprime ici, sous la Marianne de la République, merci Pierre de nous donner à Marie Pierre et moi cet honneur : j’en mesure toute la symbolique. J’en mesure d’autant la vertigineuse gravité qu’il n’était pas sûr du tout il y a une semaine de cela que je puisse être à vos côtés, en ce 14 juillet si particulier

Si particulier parce qu’il est celui des 80 ans de la libération, de la victoire de la République sur l’État fasciste, de la résistance sur l’infâme collaboration. 

Si particulier, également, parce qu’il se tient dans un pays sans gouvernement et sans assemblée nationale : dans des temps si troubles et si incertains, où notre Nation semble si divisée, qu’il est difficile de donner du sens, parfois, à ce qu’est la République, à ce qui nous est commun. 

Chacun, je crois, aura pu le percevoir dans sa chair ces dernières semaines : la République, elle n’est jamais acquise, c’est une conquête permanente. 

Alors, dans ces moments de troubles, où notre destin collectif semble si embrumé, je souhaitais nous rappeler le sens qu’elle a, cette République. 

Notre République, c’est la liberté. La liberté individuelle et collective d’exercer sa souveraineté, la liberté de conscience, la liberté d’expression, la liberté d’information. La liberté, c’est aussi de pouvoir s’émanciper de ce que la société nous assigne, la liberté d’aller et venir, d’avoir accès aux soins, à la culture, à l’instruction, de pouvoir poursuivre ses rêves, qu’on vienne d’un petit village enclavé ou d’un quartier populaire. De pouvoir aimer, de pouvoir voyager, travailler, ou ne pas travailler peu importe, de pouvoir vivre dignement. 

Notre République, c’est celle de l’égale dignité de toutes et tous. C’est chérir ce 3e pouvoir, celui de la justice, dont nous devons sacraliser l’indépendance parce que c’est elle qui garantit l’égalité de chacun, que vous soyez puissant ou misérable, devant la loi de la République. Il y a dans notre pays, des enfants qui n’ont pas les mêmes droits que les autres. Il y a, dans notre pays, des citoyens qui peinent à comprendre la promesse Républicaine, celle de Jaurès, de Blum, de Mendès France, parce qu’elle ne s’applique pas partout, et pour tous, de la même manière. Être français, c’est ne jamais oublier ce cap de l’égalité, de tout faire pour que nos petits villages soient revitalisés, que bureaux de poste, centres des impôts, structures d’accès aux droits, aux transports, à la culture, à la santé soient garantis. C’est tout faire pour défendre les services publics, le patrimoine de ceux qui n’en n’ont pas. 

Notre République, elle a une histoire. Et cette histoire, elle est profondément sociale : c’est celle de l’Etat Providence, de la redistribution, de la solidarité, de l’accueil inconditionnel, de la paix. On ne conçoit la grandeur de notre République qu’au sort qu’elle réserve aux plus démunis. On n’en conçoit la richesse qu’à l’engagement de millions d’hommes et de femmes, particulièrement là où l’Etat est le moins présent. C’est alors l’accès aux soins de proximité pour toutes et tous : la bataille pour que les françaises et les français qui vivent dans un petit village ne se voient pas retirer deux ans d’espérance de vie juste parce que certains choix politiques ont fermé les hôpitaux de proximité. 

Notre République est bousculée à une vitesse folle. J’ai moi-même grandi dans une forme d’insouciance face à l’effondrement du vivant : pourtant, toutes et tous, nous sommes en train de traverser le plus grand défi auquel l’humanité n’ait jamais été confronté – la chute de la biodiversité et le cataclysme climatique. La République du XXIe siècle, devra être une République Écologique, ou ne sera pas.

Notre République, c’est chacun, chacune d’entre nous. Elle ne se conçoit jamais de manière verticale, par la volonté d’un seul homme. Elle est un commun, que chacun d’entre nous écrit, que vous soyez puissant ou misérable, chaque nouvelle journée, au sein de cette bien vaste communauté qu’est la Nation qu’elle protège. La République n’exclut pas, elle ne réduit pas les humains en son sein : justement, sa grandeur est d’ouvrir, d’émanciper, d’être partagée. 

En ce jour de fête Nationale, rappelons nous de ce qui nous est commun, de ce qui nous est précieux, de ce qui nous tient ensemble. 

De l’histoire, douloureuse, qui nous unit. Du cap que nous avons en partage : celui de l’apaisement, du vivre ensemble, parce que c’est là la clef pour pouvoir résister aux chocs actuels et à ceux à venir, un cap d’espérance, de jours heureux, de dignité et de mieux vivre.

À nous, responsables politiques, élus, de nous montrer digne, de ne pas jouer avec le feu des haines, qui affaiblissent la confiance et l’attachement des françaises et français dans nos institutions et notre si importante République.

Que cette cérémonie de célébration soit le symbole de notre unité et de notre détermination à bâtir un avenir meilleur, où les valeurs d’égalité, de solidarité, de justice et de respect seront plus fortes que tout. 

Soyons-en les garants. Soyons à la hauteur. 

Très belle fête Nationale à toutes et tous.

Marie Pochon

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