MON DISCOURS D’INAUGURATION DES 23EMES RENCONTRES DE DIE

Chers toutes et tous, 

C’est avec un immense plaisir que je me tiens devant vous aujourd’hui, pour inaugurer la 23ème édition des Rencontres de Die, un événement qui, année après année, incarne un moment unique de réflexion, de partage et d’action collective autour de l’écologie et de la transformation sociale ; et de la transformation sociale que l’écologie commande. 

Cette année, la thématique de ces rencontres – « Coopérer pour un territoire vivant » – résonne particulièrement avec les enjeux auxquels nous sommes confronté·e·s, ici, dans notre région comme ailleurs : Qu’est ce qu’un territoire vivant ? Est ce celui de zones commerciales à perte de vue afin que nous puissions consommer plein de choses dont nous n’avons parfois – souvent – pas besoin, de déplacements toujours plus longs – en voiture si possible- pour aller au travail, chez le médecin; d’agriculteurs qui disparaissent; est ce un territoire où chacun se replie sur sa bulle, médiatique et sociale, où on connaît à peine ses voisins, nourrissant du ressentiment et des préjugés les uns sur les autres ? Ou bien est ce un territoire où l’on habite, on travaille, on coopère en agissant ensemble ? Ou l’on consomme peut être moins de biens, mais plus de liens, ou la résilience territoriale est centrale, la solidarité un fil rouge de nos relations : où l’État conduit l’action publique, en lien avec les collectivités, plutôt qu’avec le seul but de la croissance infinie, avec en son coeur la protection de chacun, et notamment des plus vulnérables?

La coopération, maintenant. Je sais que vous me voyez ici comme députée, et que la fonction que j’incarne n’inspire que très peu ce mot en ce moment.

Et pourtant : alors que se multiplient les attaques, les mensonges, sur l’ADEME, le CEREMA, l’agence Bio, l’Office Français de la Biodiversité, le CNRS, Météo France, l’INRAE, oui, la liste est très très longue..et je ne vous ai même pas parlé des coupes budgétaires de 50 milliards d’euros sur l’éducation, la solidarité, l’insertion, la santé, l’agriculture! –  l’existence même de tous ces thermomètres, de tous ces outils de la protection de la biodiversité et du climat, dit tout de la nécessité de coopération. Car toutes ces agences et organismes organisent la coopération humaine, entre entreprises, collectivités, associations, État, face aux plus grands défis que l’humanité n’aie jamais eu à affronter. Plus, elles organisent la coopération entre les humains et la nature, en ce qu’elles sont des outils pour que nos activités humaines ne menacent pas les conditions même de leur existence. 

La coopération, elle doit être au cœur de notre engagement, de notre vision du monde et de notre manière d’agir. Car, face à la crise climatique, à l’effondrement du vivant, au creusement des inégalités, face à l’emprise des idées de l’extrême droite des médias à l’algorithme même de nos réseaux sociaux, nous savons que les solutions ne viendront non pas d’une action isolée, mais du dialogue, de l’action en commun, de l’addition de toutes nos intelligences, citoyennes et citoyens, voisins, voisines, associations, entreprises, collectivités locales, et acteurs publics. C’est ensemble, et pas isolés les uns contre les autres, que nous pourrons créer un territoire vivant, résilient, juste et durable.

Je sais que cela se voit peu, mais nous essayons de porter cette coopération à l’Assemblée : toutes les démarches que je porte, des prix rémunérateurs garantis pour les agriculteurs aux solutions de mobilités pour tous, en passant par la défense du pastoralisme et des droits des femmes sur nos territoires; toutes ces démarches sont construites de manière transpartisane, et démocratique. En ces temps où bruisse l’antiparlementarisme sur fond d’austérité budgétaire, je profite de ma présence ici pour le dire : le parlement n’est pas le problème, c’est justement la solution. A condition d’y interdire le 49.3, la censure de l’expression de la représentation nationale : ce serait là une porte ouverte, la seule sans doute, vers l’obligation de la coopération, en deça des postures démagogiques et populistes. 

Je sais que dire tout ça peut paraître décalé alors que nous sommes là à l’ouverture des Rencontres de l’écologie. Mais rendons nous compte : entre la censure de Barnier et le gouvernement Bayrou, il y a un département français qui a été *intégralement rasé* par les conséquences du dérèglement climatique.

C’est vertigineux.  

J’y reviens donc. Ici. Dans le Diois, et même si vous connaissez aussi les postures, parfois, personne n’y échappe, vous donnez tout son sens à la coopération. Elle se trouve dans les initiatives locales qui réinventent les circuits courts, l’agriculture paysanne, la gestion collective de l’eau, la transition énergétique, mais aussi dans les actions menées pour l’accès à des services publics de qualité, à l’accès aux soins pour tous, à une éducation inclusive, à des logements dignes et abordables. Ce sont ces formes de coopération, également intergénérationnelles, qui nous permettent de bâtir un avenir durable, un avenir qui ne laisse personne de côté. 

Ce qui se joue ici, à Die, est porteur d’un message fort : l’écologie, c’est avant tout un projet de société. Un projet qui prend en compte la diversité des territoires, la spécificité des besoins locaux, mais aussi l’urgence de répondre aux défis globaux auxquels nous faisons face. Que vous soyez porteur·se·s de projets, bénévoles, militants, chercheurs, scientifiques, entrepreneurs, ou citoyens engagés, votre présence ici témoigne de cette volonté commune de faire avancer les choses, de bousculer l’ordre établi et de donner un souffle nouveau à nos territoires, pour qu’ils soient vivants, durables et solidaires.

Je vous souhaite à toutes et à tous une très belle édition de ces Rencontres de Die. Que ces journées soient riches en échanges, en idées et en projets ! Et puisqu’il me reste quelques heures pour le dire, je vous souhaite à toutes et à tous une très belle et heureuse année 2025.

Marie Pochon

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