Discours d’inauguration de ma permanence parlementaire

Published by Marie Pochon on

Bonsoir à toutes et à tous,

Quel plaisir d’être ici. 

C’est un honneur de vous voir si nombreuses et nombreux ici à Crest, Je suis ravie de revoir des visages, d’en découvrir de nouveaux, après ces mois – intenses – qui viennent de s’écouler depuis que je suis devenue députée de notre belle 3e circonscription de la Drôme. 

Nous sommes ici pour inaugurer ce local de permanence en circonscription. Je vous le dis ici. Je veux faire de ce local un lieu vivant, un lieu de combat, un lieu d’accueil et de rencontres et un lieu de construction d’un avenir désirable pour nous Drômoises et Drômois, et toutes celles et ceux qui en auraient besoin. 

Je sais la difficulté que de n’avoir qu’une permanence fixe dans un territoire si vaste comme le nôtre, car nous parlons d’une des plus grandes circonscriptions de France – mais je m’attellerai, comme je le fais déjà, à venir à votre rencontre partout, du Vercors aux Baronnies, en passant par le Royans, la vallée de la Drôme, le Tricastin, Dieulefit, Grignan, Chabeuil, à l’occasion de nos cafés citoyens et de nos permanences itinérantes, au travers de soirées publiques, de tractages, de porte à porte, de campagnes, d’initiatives et de luttes ; 

Pour la justice sociale, pour la protection de notre maison commune, pour le retour des services publics et pour plus de démocratie face aux défis de notre siècle. 

La dernière étude du CNRS et de météo France nous a annoncé une augmentation des températures en france qui pourraient atteindre 4°C d’ici la fin du siècle.

« Le contraste entre le calme avec lequel nous continuons à vivre tranquillement et ce qui nous arrive est vertigineux » disait Bruno Latour. 

Face à ces défis, trouver la joie et l’optimisme pour agir, se retrouver ensemble pour préparer un autre monde possible, pour la Drôme, pour nos droits, pour notre pays, et pour la planète est essentiel. Vous pouvez compter sur moi, comme je sais que je peux compter sur nombre d’entre vous pour porter ces combats. 

« ici y’a rien », disais-je quand j’étais jeune à mes parents. Entre injonctions à la mobilité, à la surconsommation, au “toujours plus”, parfois la vie dans nos territoires peut paraître décalée. Mais en fait, ici, il y a tout. Il y a ces terres si belles, que tant travaillent ici à rendre nourricières, entre vignes, olives, truffes, noix, fruitiers, lavande, fromages ; il y a ces solidarités informelles, héritières de l’esprit de la Résistance, qui maillent nos territoires pour protéger enfants, femmes, et celles et ceux qui sont dans le besoin, peu importe d’où ils viennent; il y a les centrales villageoises qui construisent notre autonomie énergétique, il y a ces 240 communes, ces petites républiques dans la grande, qui se battent chaque jour pour maintenir les services publics et garantir les droits de chacun. Alors que la COP27 s’achève ce soir, pour beaucoup de cette jeunesse qui a re-commencé à se lever ici un vendredi par mois pour le climat, ici il y a tout de ce que nous cherchons à écrire pour ce monde d’après qui se cherche dans un océan d’incertitude. 

Je l’ai beaucoup dit pendant la campagne : ce mandat n’est pas le mien

Ce mandat est celui de toutes les Drômoises et de tous les Drômois, et de toute personne qui veut s’investir à nos côtés. 

C’est celui d’une jeunesse et d’une génération entière qui aspire à un avenir de justice sociale et climatique et à bâtir un monde meilleur pour la protection des droits de toutes et tous 

C’est celui d’un accès égal à un système de soins et de santé partout sur les territoires, à l’heure où près de 70 % des Françaises et des Français déclarent avoir renoncé à des soins par impossibilité d’accéder à un médecin et face à une politique qui pose des rustines sur un système à bout de souffle. 

C’est celui d’une ruralité fière, engagée et agissante pour la fin de l’isolement de nos territoires, pour des services publics accessibles à toutes et tous, pour l’émancipation de notre jeunesse rurale, pour les droits des femmes en ruralité, la transition agricole, la préservation de ce qui nous est commun…  

Notre force c’est celle de la ruralité, j’y crois profondément. Je crois au fait que l’on peut porter une autre voix de la ruralité : celle des services publics, celle de l’accès aux soins, celle de l’action pour le vivant et la protection du climat, celle d’un autre chemin démocratique, et collectif, pour faire face aux défis de notre siècle. 

Tous ces sujets doivent être portés par une force politique de gauche et écologiste.

Je suis élue écologiste, et ma bataille sera celle de ce siècle, celle qui garantira, par tous les moyens, la justice et l’habitabilité de la terre dans 30 ans. 

Je suis aussi une élue de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale. Chaque semaine encore on nous dit que la NUPES ne tiendra pas. Mais n’ayez crainte, nous sommes uni-es, uni-es face à la crise sociale, face à la crise climatique, face à la crise démocratique.

Nous sommes uni-es avec nos singularités qui font notre force. 

Nous l’avons fait pendant la campagne électorale. Nous avons, nous écologistes, socialistes, insoumis, et communistes, tracté ensemble, oeuvré ensemble, porté nos voix, nos histoires et nos combats, en harmonie pour convaincre, pour insuffler cet autre monde possible que nous avons en commun. je veux remercier toutes celles et ceux, présents ici, qui ont donné de leur temps, de leurs sourires et de leur espoir, pour cette victoire qui est la leur. Cette permanence est votre maison. 

Alors nous continuons, ensemble. 

Ensemble, je suis certaine que nous pourrons inverser le cours des choses, de la casse sociale, de l’inaction climatique, des inégalités qui ne cessent de croître à cause d’une politique libérale qui fait la course aux profits et aux cadeaux aux plus riches et privilégiés quand des millions font la queue à l’aide alimentaire ou ne se chaufferont pas cet hiver, et quand les services publics disparaissent de nos territoires. 

Nous nous devons d’être uni-es pour contrer les offensives des mouvements réactionnaires. 

Car ce mandat est aussi celui de la lutte contre la haine, banalisée par l’élection de 89 députés du Rassemblement national, et le silence approbateur et coupable de la majorité dans l’entre deux tours. Nous savons que l’avenir se construit dans notre capacité à nous souvenir du passé, et en mémoire de celles et ceux qui nous ont précédé, du Vercors aux Baronnies, nous combattons ces idées mortifères chaque jour avec la plus grande force. Ils nous font croire qu’ils ont changé mais nous percevons jour après jour, à l’Assemblée, nous voyons leur absence de colonne vertébrale sans cheffe qui leur dit quoi faire ou dire, et leurs idées nauséabondes et racistes, quand elles s’expriment encore en hémicycle il y a quelques jours. Ils nous font croire qu’ils sont députés du peuple, qu’ils entendent la précarité et celles et ceux qui galèrent au quotidien, pris dans l’étau d’un système économique qui sert les profits plutôt que les humains. Mais ce sont eux qui votent contre le SMIC à 1600e, contre le retour de l’ISF, contre le gel des prix des loyers, contre l’indexation des retraites sur l’inflation. 

L’isolement dans nos campagnes c’est le terreau de l’extrême droite, du repli sur soi, de la haine des autres. 

Et alors, ce mandat doit être celui de toutes celles et ceux qui n’y croient plus. Je crois fermement en la capacité du politique à changer les choses, à changer la vie. Certains ont bâti notre impuissance : et l’on se retrouve, face à la pandémie, face à la crise économique, face à la crise climatique, à penser que l’on ne peut rien, à subir en se disant qu’on ne pourrait rien n’y changer, à renoncer à nos droits et en l’espoir d’une vie meilleure. 

Je passerai chaque jour du mandat à venir, à garder le cap de cet espoir. A aller “vers”, à la rencontre de celles et ceux qui gardent l’espoir tapi, en se disant que ce seront toujours les autres qui seront mieux servis. A construire la république partout, à porter non seulement ses principes, mais aussi ses actes partout sur les territoires. La verticalité de la Ve République qui gouverne désormais à coups de 49.3 abîme le faire ensemble, dont nous avons tant besoin. Je passerai, et nous passerons, avec toutes celles et ceux qui ici vivent de cet espoir et voudront nous rejoindre dans cette bataille, chaque jour qui vient à aller convaincre, en bataillant dans l’hémicycle, en bataillant pour porter un autre projet de société, un autre monde possible derrière chaque porte de la circonscription. 

Et alors, l’espoir chevillé au corps, avec courage et détermination, nous gagnerons toutes les batailles du monde; 

car ensemble, nous sommes une force immense ! 

Dans cette maison qui est la vôtre, 

Je vous souhaite la bienvenue et une excellente soirée. 

Vive la Drôme

Vive la République 

vive la France


0 Comments

Laisser un commentaire

Avatar placeholder

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *