Journal de Bord #117

Bonjour à toutes et à tous,

 

Il y a des jours où on est particulièrement fiers de siéger à l’Assemblée Nationale. Mercredi 7 mai, nous avons voté — enfin — une loi transpartisane, que nous portions collectivement depuis trois ans, pour lutter contre les déserts médicaux et, enfin, lutter efficacement contre l’aggravation des inégalités entre les territoires en matière d’accès aux soins.

 

 

Cela m’arrive régulièrement, qu’on me demande : « Mais qu’est-ce que la République fait pour nous ? » Cette loi est une réponse concrète. Elle dit que la santé ne peut pas être une variable du marché, soumise à la seule loi de l’offre et de la demande ; que l’accès aux soins ne doit pas dépendre de notre code postal. Cette proposition de loi entend créer une autorisation préalable à l’installation pour les médecins qui sera délivrée de droit dans les zones où l’offre médicale est insuffisante. Sont également prévus : une formation de première année de médecine dans chaque département,  la suppression de la majoration des tarifs à l’encontre des patients qui n’ont pas encore de médecin traitant ainsi que le rétablissement de la permanence des soins pour l’ensemble des médecins libéraux et salariés.

C’est une loi de bon sens, soutenue par des députés et députées de tous bords, et rien que cela, dans une Assemblée qu’on dit fracturée, c’est précieux. C’est aussi un signal fort : quand on choisit de travailler ensemble, avec humilité et persévérance, on peut faire bouger les lignes et ce, au service du bien commun, du plus grand nombre. J’ai pu, en séance et quelques minutes avant le vote, porter la parole de mon groupe, afin de saluer le travail inlassable de Guillaume Garot, qui a su fédérer, écouter, rassembler, et remercier les 256 parlementaires qui ont porté cette bataille, y compris celles et ceux qui, comme moi, viennent de circonscriptions rurales où l’on connaît trop bien le poids des déserts médicaux.

À celles et ceux qui ont déserté l’hémicycle mercredi soir — RN en tête — je le dis simplement : vos absences parlent. L’accès aux soins ne semble pas faire partie de vos priorités. Pour nous, c’est au cœur du contrat social.

La suite se joue désormais au Sénat. Mais quoi qu’il arrive, je continuerai de me battre pour que les habitantes et habitants de la Drôme — de nos villages, de nos vallées, de nos montagnes — puissent vivre dignement, avec un service public de santé accessible. Et dans les territoires les plus isolés, les soignants doivent pouvoir compter sur la solidarité de l’ensemble du corps médical pour garantir une prise en charge partout, pour toutes et tous.

 

Le combat de la semaine : face à la Proposition de Loi  Duplomb, ne lâchons rien !

 

La semaine dernière, nous avons mené un combat crucial en Commission du Développement Durable pour affaiblir la portée de la proposition de loi dite « Duplomb », un texte trompeusement intitulé « visant à lever les entraves au métier d’agriculteur ». Derrière ce titre séduisant, se cache en réalité une liste de mesures dangereuses, de la réintroduction de certains néonicotinoïdes à l’assouplissement de la réglementation sur les installations classées, et la fin de l’indépendance de l’ANSES, en passant par la remise en cause de la protection des zones humides — au profit, entre autres, des projets de méga-bassines.

 

Ces reculs environnementaux, sociaux et agricoles, je les refuse : car ce nivellement par le bas qu’ils construisent, sans aucune protection pour nos agriculteurs face à la concurrence déloyale, fragilisera des filières toutes entières, je pense aux filières pastorales, bio, apicoles, qui paieront le prix de ces choix court-termistes et allant à l’encontre de ce que la science nous enseigne.

Mardi, j’étais aux côtés des députés Sylvain Carrière, Loïc Prud’homme et Pierrick Courbon, pour accueillir à l’assemblée nationale l’Union Nationale des Apiculteurs de France 🐝 pour leur conférence de presse. Ils nous ont décrit leur alerte totale sur les dangers du vote de cette proposition de loi, pour tous les apiculteurs, mais également pour d’autres filières agricoles (du fait des menaces qu’elle fait peser sur les pollinisateurs) et pour la santé humaine.

Non, ce n’est pas en détruisant nos protections collectives, nos écosystèmes, nos labels de qualité que nous rendrons leur dignité aux agriculteurs. Ce n’est pas en nivelant tout par le bas que nous retrouverons notre souveraineté alimentaire. C’est en construisant une agriculture nourricière, paysanne, résiliente, juste et fière de sa diversité, dont nous savons revendiquer la qualité qui nous fait tant honneur, en plus de nous assurer de pouvoir continuer à produire demain.

Le combat continue. La semaine prochaine, c’est en Commission des Affaires Économiques que ce texte reviendra.

Ce texte n’est pas une réponse à la colère paysanne. Il en est une caricature cynique. Et je continuerai, de m’opposer à celles et ceux qui s’en servent pour détricoter les protections sans jamais toucher aux vraies injustices : la précarité agricole, les ventes à pertes, la concentration des terres, les accords de libre-échange, ou le mépris envers celles et ceux qui nous nourrissent.

Revoir ma déclaration générale pour l’examen de la proposition de loi dite « Duplomb » en Commission du Développement Durable et de l’aménagement du territoire.

 

Le podcast de la semaine : Violences faites aux femmes en milieu rural — France Inter

 

Un-tiers de la population vit en milieu rural, mais 47% des féminicides y sont perpétrés.

“La proximité sociale fait que parfois, les agresseurs sont très bien insérés socialement, ce qui rend plus difficile le fait de dénoncer les violences ; c’est difficile d’aller à la gendarmerie quand on sait que notre mari joue au foot avec les gendarmes tous les week-end par exemple”, note une responsable du premier réseau pour l’accès au droit des femmes en France, le CIDFF.

 

Dans les petites communes rurales, tout le monde s’identifie plus ou moins. Mais qui sait vraiment ce qui se passe dans l’intimité des foyers ? Certaines habitations sont isolées, et les amis que l’on pourrait alerter en cas de danger se trouvent souvent à plusieurs kilomètres. Ce qui rend les violences conjugales souvent encore plus difficiles à repérer ou signaler qu’en ville. A l’isolement géographique vient s’ajouter le fait que, en milieu rural, les femmes occupent plus souvent des emplois en contrats précaires (21%, contre 13% en ville), ce qui les rend plus dépendantes économiquement de leur conjoint. Et elles sont fragilisées, dans des déserts médicaux, avec moins de services publics, et donc moins d’oreilles neutres à qui se confier.

Associations rurales de lutte contre les violences faites aux femmes, élu-es local-es : heureusement, malgré le manque de moyens, la solidarité s’organise. Merci à celles et ceux qui bravent les difficultés pour sauver celles que la distance rend bien souvent invisibles. On continue !

Un podcast passionnant, d’Ariane Griessel, à écouter sur France Inter

 

La conférence de presse de la semaine : Présentation du livret “Cultures en campagnes”

 

“Enfant, je me demandais pourquoi le mot “temps” désignait à la fois l’écoulement des jours et la météo. Depuis que je suis paysan, je sais. Pour la même raison que le mot culture désigne tout à la fois le travail de la terre et notre rapport au monde”. disait Jean Noël Falcou, paysan installé  dans les Alpes Maritimes.

Mercredi, j’étais heureuse de retrouver mes collègues de la commission culture des Écologistes au 100 — Établissement culturel solidaire, à Paris📍, pour une conférence de presse essentielle sur l’accès à la culture dans les ruralités. À nos côtés, Monique de Marco, Marine Tondelier, Yvan Lubraneski de l’Association des Maires Ruraux de France, et de nombreux partenaires mobilisés pour défendre une culture exigeante, accessible, vivante, partout.

Nous l’avons rappelé ensemble : la culture est un droit, pas un privilège. Et aujourd’hui encore, ce droit est mis à mal, particulièrement dans les zones rurales. Entre la fermeture des lieux culturels, la raréfaction des financements publics, une concentration des moyens dans les grandes villes, nos territoires ultra-ruraux sont souvent les grands oubliés des politiques culturelles.

Notre réponse ? Un cap clair, des propositions concrètes, réunies dans le livret « Cultures en campagnes » : renforcer les compétences culturelles des collectivités, garantir un financement pérenne et équitable, et soutenir les acteurs locaux qui font vivre la culture au quotidien, avec courage et détermination. N’hésitez pas à le découvrir, et à en parler autour de vous : l’accès à la culture est un cap pour nos pays drômois, où nous sommes si fiers et si fières de ce qui nous rassemble et de ce qui nous émancipe !

 

Une semaine dans la Drôme

 

Lundi, je me suis rendue à Villeperdrix📍 pour rencontrer Louis Mege et Chloé Bonnefoy, fondateurs de Solarôme. Installé-es en 2020, ils cultivent de la lavande ainsi que d’autres plantes aromatiques qu’ils distillent pour en faire des huiles essentielles, de l’eau florale et d’autres produits cosmétiques grâce au traditionnel alambic. Le marché des PPAM étant malheureusement en souffrance, Louis et Chloé vont développer une activité pastorale qui leur permettra à la fois de diversifier leur modèle économique tout en réduisant l’utilisation d’intrants et de perpétuer les traditions pastorales propres à nos territoires.

 

 

Puis je me suis rendue aux Pilles📍 pour assister à l’assemblée générale du Pôle de Santé Médico-Social de Curnier📍, un établissement essentiel qui couvre 22 communes et près de 11 000 habitant.e.s. Dans ce territoire rural, ce sont des infirmièr.e.s, aides-soignant.e.s, médecins, aides à domicile qui, chaque jour, permettent à nos aînés de vieillir dignement chez eux, et à l’ensemble des habitant.e.s d’avoir accès aux soins, malgré l’avancée des déserts médicaux.

Alors que notre population vieillit et que les maladies chroniques augmentent, leur travail est d’une importance capitale. Je suis venue leur redire mon engagement : pour une meilleure indemnisation des frais kilométriques des soignantspour la régulation de l’installation des médecins afin de garantir une répartition plus juste, et pour des financements à la hauteur des besoins, notamment en matière de soins palliatifs, alors que nous entamons les discussions sur le texte fin de vie à l’assemblée.

Un grand merci aux personnels de soins, aux bénévoles, aux élu·es, qui font vivre ce service public de proximité, pilier de la solidarité et de la santé en milieu rural. Nous devons les accompagner et les soutenir, y compris au niveau national.

 

8 mai 1945 – 8 mai 2025

80 ans de la fin de la guerre, de l’occupation, de la bête immonde. En mémoire, en transmission, pour ne jamais oublier, pour que jamais l’horreur refasse sa place sur le vieux continent, pour que l’amitié entre les peuples et la paix soit toujours notre cap, jeudi 8 mai, nous nous retrouvions à Saint-Paul-Trois-Châteaux📍. Nous nous rappelions l’horreur de la collaboration et l’honneur de la Résistance.

Nous nous remémorions la bravoure de ces soldats qui ont combattu pour que nous puissions vivre libres et en amitié, nous honorions les victimes de l’atrocité humaine, de la haine, de l’antisémitisme. Mais malgré ces hommages et nos discours sur la solidarité, la paix, malgré l’horreur absolue qu’incarne le nazisme, comme le dit l’historien Nicolas Patin : « Les extrêmes droites sont revenues comme si de rien n’était ».

 

80 ans c’est à peine la durée d’une vie.

 

Au nom de toutes celles et ceux qui en ont tant souffert, au nom de notre continent réduit en cendres, au nom des millions de juifs, tsiganes, LGBT, communistes, assassinés pour ce qu’ils étaient et au nom d’une idéologie haineuse et de la différence; au nom de l’horreur érigée en système industriel, n’oublions pas que notre humanité nous la perdons à l’instant même ou nous nous laissons entraîner dans ces récits de haine.

Merci pour cette si belle cérémonie. Que vive la République et que vive l’Europe !

 

Quelle magnifique foire agricole de Grignan📍👏 Dimanche, comme l’an passé, j’avais l’honneur d’inaugurer, en présence du Préfet de la Drôme et de nombreux élus du territoire, la célèbre  Foire Agricole de Grignan.

Cet événement attire chaque année plus d’une dizaine de milliers de personnes pour découvrir notre gastronomie ardécho-drômoise, échanger avec les agriculteurs et les artisans du pays de Grignan, renouer avec les traditions ancestrales de convivialité, d’accueil et de bon vivre que nous avons su entretenir, ici sous le regard du magnifique château de Madame de Sévigné.

Ces moments de partage sont essentiels pour mieux connaître et mieux protéger notre agriculture et celles et ceux qui la font. Merci aux si nombreuses et nombreux bénévoles qui ont rendu possible cette si belle foire, aux services de la Mairie, aux artisans et paysans présents en nombre pour faire découvrir leurs productions, et aux habitant-es venu-es de toute la Drôme et d’ailleurs pour les découvrir.

Que vive Grignan ! Que vive l’agriculture drômoise !

 

Mes prochaines permanences parlementaires

 

Voilà le calendrier de mes prochaines permanences parlementaires décentralisées ! Notez les dates et n’hésitez pas à prendre rendez-vous (créneau de 20 minutes) pour que nous nous rencontrions et que je puisse vous accompagner au mieux :

👉 Vendredi 23 mai de 10h00 à 12h00 à Montélier📍

👉 Vendredi 13 juin de 10h00 à 12h00 à Bourdeaux📍

👉 Vendredi 20 juin de 9h30 à 11h30 à Crest📍

👉 Vendredi 27 juin de 10h00 à 12h00 à Luc-en-Diois📍

👉 Vendredi 04 juillet de 10h30 à 12h30 à Buis-les-Baronnies📍

👉 Vendredi 18 juillet de 10h00 à 12h00 à Saint-Paul-Trois-Châteaux📍

👉 Vendredi 25 juillet de 10h00 à 12h00 à Saint-Jean-en-Royans📍

Pour prendre rendez-vous, veuillez nous écrire à marie.pochon@assemblee-nationale.fr ou nous appeler au 06 65 82 25 99. J’ai hâte de vous rencontrer !

 

L’agenda de la semaine 🗓️

 

Ce lundi je participais à une table ronde organisée par l’association ANVITA sur la question de la montée en puissance et de la banalisation des extrêmes droites à Grenoble📍. Mardi, je me faisais représenter dans la Drôme au comité de pilotage du projet de territoire pour la gestion de l’eau à Allex📍.

A Paris📍, je participais au comité de pilotage de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires et, en commission DDAT, je poursuivrai l’examen de la proposition de loi dite “Duplomb”, cette fois en Commission des Affaires Économiques.

 

Jeudi, de retour dans la Drôme, j’interviendrai dans le cadre du séminaire “Genre, Travail, Ruralité” organisé par le CIVAM 26 à Bourg-lès-Valence📍 puis rencontrerai le Syndicat départemental de la fédération nationale des infirmiers avant de visiter deux fermes expérimentales : la Plateforme TAB à Etoile-sur-Rhône📍 et les vergers circulaires de Gotheron à Saint-Marcel-lès-Valence📍. Vendredi matin j’assisterai au comité de pilotage du Fonds de Développement pour la Vie Associative (FDVA) à Valence📍(si vous avez des dossiers, contactez moi à marie.pochon@assemblee-nationale.fr !) puis je rencontrerai le syndicat des producteurs de tilleul à Buis-les-Baronnies📍 avant de me rendre à La-Bégude-de-Mazenc📍 pour l’inauguration du centre d’incendie et de secours rénové !

Enfin, samedi, j’aurai l’honneur d’inaugurer le centre d’incendie et de secours de Saint-Paul-Trois-Châteaux📍puis la foire éco-biologique Naturellement de Nyons📍.

 

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