Journal de Bord #33

Bonjour à toutes et à tous,

La planète brûle, l’eau manque, les atteintes aux droits et libertés dénoncées par les associations et institutions de défense des droits humains de par le monde. Le moment que nous vivons collectivement interroge. Face à la très grande dignité des manifestations massives qui se déploient dans les rues de France depuis maintenant 3 mois, s’opposent 49.3, bras d’honneur dans l’hémicycle, insultes de factieux, et scandales à répétition des membres du gouvernement. À cette dignité-là, nous n’avons d’autre réponse que la dissolution de celles et ceux qui promeuvent un autre modèle, la coupe des subventions à ceux qui dénoncent la dérive.

Avec les 19 autres co-président-es de l’Association pour la Défense des Terres, l’association de soutien aux Soulèvements de la Terre, nous avons réaffirmé malgré les attaques gouvernementales dans Libération notre volonté commune et déterminée d’alerter sur l’urgence d’agir, de se révolter contre la destruction du monde et de s’organiser pour l’habitabilité de la Terre. Un autre modèle est possible – c’est d’ailleurs le seul modèle possible. Mercredi soir, j’étais à leurs côtés, pour réaffirmer, comme nous le faisons au travers de cette pétition, l’impérieuse nécessité de freiner l’artificialisation des terres, le saccage des écosystèmes, l’accumulation des richesses, de celles qui ne ruissellent jamais, dans les mains de quelques uns au prix de la dignité et de l’avenir de tou-tes.

L’écologie est désignée comme l’ennemi numéro un. Mais le gouvernement a aussi attaqué une institution historique et un pilier des libertés dans notre pays : la Ligue des Droits de l’Homme. Parce que la LDH ose avoir un regard critique sur la politique gouvernementale, les restrictions des libertés individuelles et collectives et les choix de maintien de l’ordre, le gouvernement menace de leur couper les subventions. La seule et unique fois qu’un gouvernement l’avait fait, c’était sous le régime de Vichy ! Avec plus de 1 000 personnalités, aussi diverses que Josiane Balasko, le président de la Confédération Paysanne ou Marc Lavoine, j’ai affirmé dans L’Humanité que les subventions sont indispensables pour garantir l’indépendance des associations et les préserver de l’arbitraire d’un pouvoir. Les remettre en cause pour des arrière-pensées politiques est une manière de faire taire les contre-pouvoirs et d’éteindre le débat public. Cette pratique, habituelle des régimes autoritaires, doit alerter tous les défenseurs de notre système démocratique !

Soyez certain-es que dans les jours, semaines et mois à venir, je serai très attentive à ce que la dérive autoritaire du gouvernement, déjà expérimentée lors des Gilets Jaunes, cesse. Ce soir nous saurons ce qu’il adviendra de la décision du Conseil Constitutionnel. Les rangées de policiers qui gardaient le lieu hier présagent d’un avenir dystopique dont nous ne voulons pas. Enfin, je l’espère ce soir, nous pourrons célébrer, ensemble, dans une société apaisée car un peu plus sûre de son destin, les droits, les libertés, la vie et la si belle démocratie qui les garantit !

 

Le combat de la semaine : dénoncer la criminalisation de l’écologie et le climat de violence ✊

Ces derniers mois, nous, écologistes, élu-es, activistes, paysan-es, sommes inquiet-es. J’ai eu l’opportunité d’interpeller lors de la séance de questions au gouvernement ce mardi Christophe Béchu, Ministre de la transition (et de l’inaction) écologique, à ce sujet. Car face aux sécheresses historiques, l’accaparement des terres et des richesses, et les menaces qui pèsent sur nos agriculteurs-rices, c’est à l’écologie que certains s’en prennent. Partout, les appels à incendier les fermes, les agressions de journalistes, les saccages de préfectures, les actions illégales et intimidantes pleuvent.

Entre autres accusations d’écoterrorisme de la part du gouvernement, invectives, coups de pression, le régime de terreur règne : le 18 novembre, un militant de Bassines non Merci a été roué de coups par deux hommes devant chez lui, sous les insultes d’« écolo de merde ». Le 30 janvier Paul François, agriculteur victime des pesticides a été cagoulé, ficelé et menacé par trois hommes qui en avaient “marre de voir sa gueule à la télé”. Quelle est la prochaine étape ? Attendent-ils des morts ?

En ne condamnant pas, en désignant via la cellule Demeter les écologistes comme leurs ennemis, ils affirment qu’en France aujourd’hui, il est normal et même bienvenu d’insulter, de menacer des militant-es, des élu-es, et même des fonctionnaires, puisque l’OFB de Brest a été incendiée, impunément. Comment s’étonner, dans ce climat d’impunité que beaucoup ne croient plus au dialogue ? Alors que certains menacent et agressent, parfois avec la complaisance, voire la complicité de l’État, le gouvernement est-il du côté de l’agro-business, qui détruit les terres et ceux qui les travaillent, ou de celui des paysans, de la planète et de celles et ceux qui la protègent ?

Retrouvez toute mon intervention en hémicycle ici et la réponse de Christophe Béchu ici.

Une semaine à Paris  🏛

La semaine dernière, avait lieu la première journée d’initiative parlementaire du groupe écologiste à l’Assemblée nationale. La journée du jeudi 6 avril a donc été placée sous le signe des batailles à mener, contre une majorité qui ne semble pas vouloir entendre l’urgence que nous crions ! Nous avons commencé cette journée par notre texte sur le mieux-manger pour toutes et tous, qui proposait une prime alimentaire pour aider les plus précaires à faire face à l’inflation, une mesure de bon sens, pour l’accès de toutes et tous à une alimentation saine. Mais ils ont tout fait pour rejeter ce texte, à seulement 9 voix ❌ Mais nous n’avons rien lâché ! Notre deuxième texte était celui de l’indemnisation du retrait-gonflement des argiles : phénomène lié à la sécheresse et au changement climatique qui pourrait toucher dans les prochaines années 50% des maisons en France. C’est une immense victoire pour garantir aux victimes de ces dégâts une indemnisation à la hauteur de leurs préjudices !

L’interdiction des vols en jets privés a conclu notre journée de niche. Résultat : Renaissance, LR et le RN se sont alliés, une fois de plus, pour voter la suppression de l’article 1 et défendre les plus riches, au nom du… désenclavement des territoires ruraux 🤷‍♀️ Partout, tout le temps, nous continuerons à porter des solutions concrètes pour protéger les vies et notre dignité en garantissant la qualité de vie et l’accès aux besoins essentiels !

Cette semaine, en commission, nous avons pu débattre du suivi des engagements de la France dans les COP 👉 l’occasion de rappeler que notre pays doit doubler son rythme de réduction et qu’il se base toujours sur un objectif de réduction des émissions de GES de – 40% en 2030 par rapport à 1990, alors que l’Europe a adopté en 2021 une hausse de l’objectif à -55%. Entre une rencontre avec les représentant-es des YPG et YPJ, parties prenantes des Forces Démocratiques Syriennes qui tiennent bon face à Daesh au Kurdistan Syrien, et la projection-débat sur le devoir de vigilance des multinationales organisé par Dominique Potier, j’organisais, avec les ONG Réseau Action Climat, Humanité & Biodiversité, LIFTI, la Fondation pour la Nature et l’Homme et Notre Affaire à Tous, une formation sur les grands enjeux de l’objectif de zéro artificialisation nette des sols. Après le vote d’une proposition de loi au Sénat en mars et à l’aube de l’examen d’un texte sur le ZAN à l’Assemblée nationale, je suis heureuse de contribuer à la formation de mes collègues député-es pour que nous soyions à la hauteur du défi de la préservation des sols !

Enfin, j’ai également été invitée au ministère de l’Agriculture avec d’autres parlementaires de gauche pour un échange avec Marc Fesneau autour de la future loi d’orientation et d’avenir agricoles et j’ai participé à un dîner avec des élu-es des territoires de montagne.

Une semaine dans la Drôme ⛰

 

La semaine dernière, je me suis rendue à la rencontre des éleveurs et éleveuses sur la commune de Pradelle, où avec la Fédération Départementale Ovine, nous avons parlé statut du chien de protection, attaques de loup, difficultés administratives, disparition du milieu naturel, conflits avec les randonneurs, non-renouvellement de la profession, et mal-être paysan. Entre deux agnelages, j’ai pu déguster les produits locaux de nos éleveurs, et apprécier leur savoir-faire qu’il nous faut protéger et garantir : ce sera ma bataille dans les mois à venir ! Après avoir rencontré le cluster Bio Auvergne Rhône-Alpes qui m’a fait part de ses difficultés à pérenniser l’agriculture biologique 🌱 , j’ai évoqué nombre de sujets qui concernent nos territoires avec Mme la préfète de la Drôme.

Samedi, je suis allée à la rencontre des habitant-es de Montbrun-les-Bains📍, lors du marché hebdomadaire, avant de me rendre à la cérémonie de passation de commandement du centre SDIS de ce même village, classé parmi les plus beaux de France. Une cérémonie qui met à l’honneur l’engagement de ces volontaires, et qui remercie leur disponibilité pour notre sécurité dans nos ruralités ! Merci à eux 🙏 J’ai pu ensuite rencontrer le Maire de Séderon📍 et une partie de son équipe municipale. Nous avons évoqué les sujets qui animent nos communes, particulièrement enclavées avant d’aller saluer le travail des bénévoles du centre social des Baronnies, qui organisaient la fête du troc à Arpavon : ça sent le retour des beaux jours !

Enfin, lundi, j’étais au Corso de Nyons, où 12 000 personnes étaient réunies pour ce grand moment festif et populaire, de ceux dont nous avons tant besoin en ce moment !

Et la suite ? 🗓

La quinzaine qui arrive, ce sont les vacances parlementaires. Une période où les député-es sont exempts de présence à l’Assemblée nationale et que je mettrai donc à profit pour me reposer, ainsi que l’ensemble de mon équipe. Vous pouvez nous joindre tout de même à marie.pochon@assemblee-nationale.fr mais nous serons bien moins réactifs, nous comptons sur votre compréhension !

Je serai de retour dans la Drôme dès le 27 avril, pour la belle opération De Ferme en Ferme, à votre rencontre, et puis dans les cortèges du 1er mai à Valence pour nos droits au travail !

 

Au plaisir de vous (re)voir toutes et tous,

A très bientôt,

Marie

 

ABONNEZ-VOUSAU JOURNAL DE BORD !

ABONNEZ-VOUSAU JOURNAL DE BORD !

En vous inscrivant, vous recevrez chaque semaine le détail des actions et réalisations de Marie Pochon.

Merci, vous êtes bien inscrit.e !