Bonjour à toutes et à tous,
A l’heure où la révolte des agriculteurs et agricultrices gronde partout en France, il est bon de rappeler que les raisons de la crise sont loin d’être nouvelles. C’est le bilan de 30 ans de libéralisation de l’agriculture et de mise sous pression des agriculteurs par l’industrie agroalimentaire et la mise en concurrence déloyale sur les marchés internationaux.
Depuis plusieurs décennies, l’Etat s’engouffre dans les injonctions contradictoires et faillit ainsi à rendre la transition agroécologique désirable et acceptable. Il n’est pas possible de demander en même temps à nos agriculteurs l’excellence, et leur imposer de produire à bas coût pour être compétitifs sur le marché mondial. Il n’est pas possible de laisser les prix agricoles s’effondrer et de refuser d’encadrer l’agro-industrie qui a vu ses profits doubler en un an, tandis que le prix de revient pour les agriculteurs baissait de 10%, et celui des denrées alimentaires augmentait de 10% pour les consommateurs ! Le bon sens, c’est la protection de l’excellence agricole française et Européenne, celle qui garantit des revenus, celle qui nourrit chaque français-e sainement et préserve nos capacités à produire demain. Il est temps, ENFIN de protéger les agriculteurs du libéralisme débridé. Et de faire un choix : Est-ce que notre horizon c’est vraiment d’avoir une agriculture compétitive avec les fermes usines brésiliennes qui détruisent l’Amazonie ? C’est ce que j’ai demandé dans ma question au gouvernement adressée à Marc Fesneau
Vous le savez pour vous qui me lisez, je suis mobilisée depuis le début du mandat pour le revenu paysan, pour l’installation en agriculture, pour l’accès de toutes et tous à une alimentation saine, pour le soutien aux femmes en agriculture, pour le pluralisme syndical. Le 13 novembre dernier, plus de 14 parlementaires Écologistes, aux côtés des élu-es régionaux et locaux s’étaient rendus dans toute la France à la rencontre des acteurs agricoles pour échanger sur notre livret de propositions Pour une agriculture des gens et du vivant, fruit d’un travail collectif de longue haleine.
Nos propositions, elles sont claires :
👉interdiction d’acheter les produits agricoles en dessous de leur prix de revient
👉encadrement et transparence des marges de la grande distribution
👉 passer de l’aide à l’hectare à l’aide à l’actif dans le cadre de la PAC
👉plus de soutien pour les modèles autonomes, nourriciers, économes, créateurs d’emplois, résilients aux chocs climatiques pour installer des paysans nombreux ! (car oui, quand on fait pas ça, ça veut dire qu’on fait payer aux agriculteurs le prix de la transition!)
Vendredi, face à la crise, le nouveau Premier Ministre faisait des annonces : un nouveau chapitre qui ressemble farouchement à celui qui nous a amené à cette crise : aucune mesure structurelle pour redonner de l’autonomie aux agriculteurs et leur assurer un revenu digne sur le long terme. Le bilan du statu quo de ces dernières décennies c’est : 20% des fermes qui captent plus de la moitié des aides européennes, un agriculteur sur 5 qui vit sous le seuil de pauvreté, 100 000 fermes qui ont disparu en 10 ans. Pour pallier ce manque de courage politique, le gouvernement recule sur la préservation de l’environnement alors qu’agriculture et écologie vont main dans la main. Sa réponse, bien peu structurelle, ne sera pas celle qui rendra l’autonomie et le revenu aux agriculteurs, ni celle qui permettra le renouvellement des générations si nécessaire. La souveraineté alimentaire, la dignité des paysans, le bien manger pour tous, et l’écologie attendront.
Lire nos propositions pour une agriculture des gens et du Vivant
Le combat de la semaine : à la rencontre et à l’écoute des agriculteurs 👩🌾
Il est difficile de prévoir ce qui sortira de cette crise agricole. Pendant que certains utilisent la détresse des agriculteurs pour freiner la transition agroécologique et diviser, nous continuons de travailler ensemble avec les filières pour concilier revenu et transition.
J’étais donc la semaine passée encore une fois pleinement mobilisée sur les enjeux agricoles, toujours dans l’optique de la préparation de la Loi d’orientation agricole, qui n’a désormais d’orientation que le nom (mais même le nom a changé 🙃)
A l’Assemblée Nationale, je co-marrainais avec Dominique Potier (PS) et Frédéric Descrozaille (Renaissance) un colloque organisé par le Collectif Nourrir (que je remercie !) sur la future loi d’orientation agricole. Nous, Écologistes souhaitons que cette loi d’orientation pose un cap : celui de la souveraineté alimentaire (pour de vrai, celle qui ne nous enferme pas dans d’autres dépendances !). Donc celui de pouvoir produire et manger ce qui est produit ici. La vague de renouvellement de génération d’agriculteurs et d’agricultrices est une opportunité pour s’engager dans la transition !
Jeudi, j’organisais, avec David Taupiac, député du Gers (LIOT) une audition transpartisane sur la viabilité économique de l’agroécologie. Merci aux intervenant-es de l’INRAE, de la FNCUMA, du Réseau Civam et du BASIC pour leurs précieux apports !
Dans le même temps, à l’Assemblée, Manon Meunier (LFI) et Hubert Ott (MoDem) présentaient leur rapport sur la Mission d’information sur les liens entre agriculture et biodiversité. L’effondrement du vivant, c’est la cause d’une perte croissante de rendements : et donc là se joue la possibilité même de produire demain. Dans cette dynamique, ne nous y trompons pas, la majorité des paysans et paysannes ont très peu de marge de manœuvre en étant pris en étau entre les charges contraintes, la concurrence internationale, par les prix tirés vers le bas par l’industrie agroalimentaire qui les empêche de tirer un revenu digne de leur production. Les pratiques agricoles en agroécologie, plus vertueuses demandent plus de temps, plus de main d’œuvre et quand les difficultés financières s’accumulent ce n’est pas gérable. Il faut en faire une priorité en termes budgétaires et d’accompagnement !
Par la suite, je répondais à l’invitation d’Aurélie Trouvé (LFI) et de la FNAB, à participer à une matinée de visite et d’échanges pour tenter de répondre collectivement à la crise de la filière bio, aux côtés de Mathilde Hignet (LFI), Dominique Potier (PS), Stéphane Travert (Renaissance) et Richard Ramos (MoDem) 🌾👩🏽🌾
Accueilli-es sur la ferme de Thomas Lafouasse en Essonne (330ha de production bio diversifiée : 10ha de maraîchage + 220ha de céréales), nous avons échangé longuement sur le constat de la crise de la filière et les solutions à porter. Déployer la bio c’est préserver l’eau, les sols, la biodiversité, notre santé et économiser des milliards d’€ de dépollution. Une chose est sûre 👉 il n’y a pas de solution unique. Mais nous pouvons agir sur plusieurs leviers :
- Sur la demande, en relançant la consommation de produits bio et surtout auprès du grand public, par des campagnes ciblées, des politiques alimentaires et le respect de la loi Egalim
- Rémunérer la vertu, et les agriculteurs bio pour les externalités positives via les Paiements pour Services Environnementaux 👉 au final c’est un coût immense de dépollution évité !
- Plus globalement, il faut aussi questionner la relation de l’agriculture avec le marché : veut-on vraiment soumettre notre modèle agricole et sa transition aux règles du marché ? La réponse est non !
Nous ne devons rien lâcher pour soutenir la filière malgré la crise ! Nous serons à leurs côtés !
De retour par chez nous, après un passage au barrage FNSEA de la LACRA avec la conseillère régionale écologiste Maud Grard , je me rendais à la Ferme des Volonteux 📍 pour la conférence de presse de la Confédération Paysanne, et aux voeux de la Chambre d’agriculture de la Drôme 👩🌾
La visite de la semaine : le Parlement des enfants à Chabeuil 🏫
Ce vendredi, les élèves de la classe de CM2 de l’école Gustave André à Chabeuil📍 me présentaient leur proposition de loi pour renforcer l’accès au sport pour les élèves de primaire, en cette année de Jeux Olympiques et Paralympiques dans le cadre de l’initiative « le Parlement des Enfants ».
J’espère qu’ils pourront venir la présenter à l’Assemblée Nationale où je les accueillerai avec grand plaisir !
Cette année, le Collège Sport Nature à La-Chapelle-en-Vercors fait aussi l’expérience du Parlement des enfants, les élèves doivent plancher sur le thème de la promotion de l’égalité femmes/hommes à travers le sport. J’ai hâte de les rencontrer !
L’événement de la semaine : Ecologie au quotidien à Die 🌍
Vendredi, j’ai eu le grand plaisir de participer une nouvelle fois à l’ouverture d’Ecologie au Quotidien, évènement qui fait battre encore un peu plus le cœur écologique et militant du Diois, de sa vallée et de la Drôme.
Certains voudraient enfermer les campagnes dans une sorte de “vraie France”, immuables, conservatrices, version “chasse, pêche, nature et traditions”, des campagnes où rien ne devrait changer, où rien n’aurait jamais changé. En oubliant leur histoire : car souvent, ces terres sont marquées par l’héritage de celles et ceux qui ont œuvrés successivement pour la République sociale et la Résistance, elles ont été à l’avant-garde des grandes transformations de notre pays.
Pourtant, sur nos territoires ruraux, il s’en passe des choses. Des choses innovantes, en avance sur leur temps, grâce à des citoyens qui s’organisent, qui se mobilisent, et des élu-es qui, travaillant en toute intelligence changent réellement le quotidien et façonnent un avenir durable pour nos territoires. Des exemples, on a la chance d’en avoir des tonnes dans notre département, derrière il nous faut une vision pour essaimer, pour accompagner, pour gouverner ! Un grand merci aux organisateurs de cette 22e édition !
Mon agenda cette semaine 🗓
Mardi, j’assistais à la déclaration de politique générale de Gabriel Attal et j’ai voté POUR l’inscription de l’IVG dans la constitution. J’ai aussi participé à la projection du film « Vivre avec les loups« . Mercredi, la mission d’information sur le pastoralisme dont je suis co-rapporteure, s’est constituée, après quoi j’ai pris la parole en commission pour interroger le secrétaire général à la planification écologique sur la territorialisation de cette planification.
Jeudi, après un dernier rendez-vous à Paris avec le directeur de l’Association des Maires Ruraux de France sur la mise en oeuvre du plan France Ruralités du gouvernement, j’étais de retour dans la Drôme pour assister à la projection du film de Secrets Toxiques sur le campus de l’Ecosite d’Eurre à 19h30, en présence du député Loïc Prud’homme.
Aujourd’hui, vendredi, je visite le garage solidaire de Valence avant de me rendre à Lyon pour intervenir en séance plénière au congrès du Parti Vert Européen sur les ruralités et l’écologie, où je serai également présente toute la journée du samedi.
Dimanche, je participe à la fête de l’alicoque à Nyons et je serai, à cette occasion, intronisée dans la confrérie de l’olive ! Et après la fête de l’olive je vous convie à un café citoyen à Nyons, pour discuter de l’actualité et répondre à vos questions sur mon mandat de députée 🗣️
📍 Rendez-vous à 15h30 à la Brasserie de la place, place de la libération.
Ce temps d’échange est ouvert à toutes et tous, n’hésitez pas à en parler autour de vous ! 👫
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