Journal de Bord #78

Bonjour à toutes et à tous,

Semaine de rentrée : autour des enjeux agricoles 👩‍🌾 J’ai passé avec mes collègues écologistes toute la semaine dernière, du lundi au samedi, en commission parlementaire pour débattre de la Loi d’Orientation Agricole. Nous l’attendions depuis 2 ans ! Pourtant, malheureusement, d’orientation et d’avenir,  cette loi en a perdu le nom et le fond, puisqu’elle ne fixe aucun objectif, et comporte pour partie des articles inutiles et vides de contenu, et pour autre partie des articles dangereux avec des reculs sur le droit de l’environnement.

En 10 ans, la France a perdu 100 000 agriculteurs et agricultrices. Les inégalités dans les mondes agricoles se creusent, et un agriculteur sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, n’étant pas en capacité de déterminer leurs propres prix dans une chaîne de valeur fixée par d’autres. Nous vivons la 6e extinction des espèces, et les changements climatiques entraînent crise sur crise, en premier lieu agricoles.

Pendant une semaine en commission, nous avons proposé des objectifs chiffrés plutôt que des incantations, des mesures concrètes sur l’accès aux terres, le revenu, la formation, l’installation, l’attractivité du métier plutôt que des leurres anti-écologistes démagogiques. Mais tout a été jeté à la poubelle par la majorité et le gouvernement. La seule bataille que nous avons gagnée est la suppression de l’article 12 qui créait les GFAI (groupements fonciers agricoles investisseurs), une disposition dont personne ne voulait et qui augmentait encore la financiarisation et la spéculation sur les terres agricoles.

La souveraineté alimentaire, c’est le contraire de celle de ne pas choisir, ligne du Gouvernement 👨‍🌾  Quand bien même certains modèles servent l’intérêt général quand d’autres le menacent. Quand bien même le mythe de la diversité des modèles n’en soutient en réalité qu’un seul, celui de l’agro-industrie, qui met à mort l’agriculture familiale, paysanne, pastorale, parce qu’elle ne peut faire face à l’agrandissement et la concentration des terres et des ressources aux mains de quelques-uns.

La sécurité en agriculture, ça n’est pas plus de moyens pour accélérer l’effondrement du vivant en faisant des feux de joie autour de “la diversité des modèles”. Assurer la sécurité des agriculteurs, c’est protéger leurs métiers, c’est protéger leur santé, c’est assurer qu’en regardant leurs enfants, ils puissent avoir envie de transmettre l’histoire d’une vie que représente souvent une ferme parce qu’ils savent qu’ils leur légueront des métiers rémunérateurs, où ils peuvent s’épanouir, expérimenter, s’inscrire dans des écosystèmes vivants, produire une alimentation saine et de qualité, en être fiers.

Les mots creux, les fausses promesses, les cadeaux empoisonnés, la “vision” pour l’agriculture du Président de la République qui devra attendre un an : tout cela ne permettra évidemment pas de répondre à l’immense enjeu de l’atteinte de notre souveraineté alimentaire ❌

Le gouvernement nous montre là l’image qu’il a des agriculteurs et l’horizon qu’il souhaite pour l’agriculture : des fermes-usines, des méga-bassines, des OGM, et la mort de notre agriculture familiale

Nous voulons tout l’inverse. Nous avons bataillé pour :

✅Sauver notre agriculture familiale, à taille humaine

✅Installer massivement des agriculteurs, autonomes dans la gestion de leur exploitation

✅Donner la terre aux agriculteurs plutôt qu’aux firmes et fonds de pension

✅Accompagner la transition agroécologique

Nous avons proposé des moyens de rendre efficace cette loi, des objectifs chiffrés, la transparence des données d’installation. Nous avons proposé un modèle : protection face à la concurrence déloyale, revenu digne, accompagnement de la transition, partage du foncier.

Pour toutes ces raisons, avec mon groupe, nous avons voté contre ce texte en commission, et je défendrai, ce mardi, au nom du groupe Écologiste, une Motion de Rejet Préalable de ce texte🌱  La semaine passée, en même temps que nos débats en commission, le chef de l’État annonçait réserver sa « vision » de l’agriculture à l’an prochain.

Nous ne pouvons attendre 1 an de plus. Cette motion de rejet préalable forcera le Gouvernement à revoir sa copie, et enfin fixer un cap.

Maintenant, pas dans un an.

Un 8 mai de commémoration à Grignan 🇫🇷

Le 8 mai 1945, Charles de Gaulle prononçait un discours radiodiffusé, pour annoncer la capitulation de l’Allemagne nazie face aux forces alliées. « Dans la joie et la fierté nationale, le peuple français adresse son fraternel salut à tous ces hommes et à toutes ces femmes qui, dans le monde, ont lutté, pâti, travaillé, pour que l’emportent, la justice et la liberté« , nous disait-il. Ce 8 mai, j’étais présente à Grignan📍, aux côtés du Maire, de l’équipe municipale, des sapeurs-pompiers et des habitant-es. Merci à elles et eux pour cette très belle cérémonie. N’oublions jamais !

Les articles de la semaine 🗞️

Cette semaine, il fallait lire Alternatives économiques qui revient sur l’enjeu des miels frauduleux mettant en danger l’apiculture, au travers de la conférence de presse que nous avions organisée à l’Assemblée en février. Il fallait aussi lire le Crestois pour découvrir des clichés inédits de Crest retrouvés en Saône et Loire ! Enfin, je vous invite à lire cette tribune du Monde sur le nouveau plan Ecophyto, et l’article du Monde sur l’absence de cap du chef de l’Etat sur l’agriculture.

La suite de mon agenda 🗓️

Ce lundi, j’accueille dans la Drôme David Cormand, eurodéputé Écologiste, et candidat en 2e place sur la liste Écologiste aux Européennes 🌻 Nous nous rendrons à l’épicerie coopérative de la Carline, à Die📍, puis je rencontrerai la directrice de l’Agence régionale de santé de la Drôme, et le directeur de la Direction départementale des territoires de la Drôme. Nous nous rendrons ensuite en Ardèche à Terre Adelice (miam 😋) !

Puis, pendant 2 semaines, à partir de mardi 14 mai, je serai nuit et jour mobilisée en hémicycle pour défendre une agriculture nourricière, rémunératrice, durable, une agriculture qui permet la vitalité de nos campagnes, la protection du vivant, une alimentation saine et choisie pour toutes et tous, des métiers attractifs et valorisés. Ce mercredi, j’accueille dans ce cadre la projection du film de Nathanaël Coste, La Théorie du Boxeur sur l’adaptation des agricultrices et agriculteurs au changement climatique dans la vallée de la Drôme et la résilience alimentaire des territoires.

Cette semaine, je participerai également à la suite des auditions de la mission d’information sur la préservation du pastoralisme, où nous entendrons les SAFER, la Fédération des associations de bergères et de bergers de France et les CIVAM.