Ma question à Annie Genevard, ministre de l’agriculture, sur la mobilisation des agriculteurs

 

Je voudrais d’abord exprimer toute ma solidarité aux proches de l’agricultrice décédée ce matin en Ariège. 

Ma question s’adresse au ministre de l’Agriculture. 

Monsieur le ministre,

Partout dans notre pays, la révolte gronde. 

Une révolte qui jusque-là couvait, loin de votre ministère, davantage habitué à recevoir les capitaines d’industrie. 

Les agriculteurs dénoncent un modèle qui ne fonctionne pas et l’impossibilité de vivre de leur métier. Les écologistes sont solidaires de leur lutte pour vivre dignement. 

Monsieur le ministre, depuis 30 ans, ceux qui nous gouvernent ont choisi de placer notre modèle agricole sur la voie de l’industrialisation, de la compétitivité à outrance et du libre-échange dérégulé. Résultat : 

  • Des inégalités immenses avec 20% des fermes qui captent plus de la moitié des aides européennes, un agriculteur sur 5 qui vit sous le seuil de pauvreté, 100 000 fermes qui ont disparu en 10 ans

On entend qu’il faudrait simplifier les normes, accélérer les procédures, au nom de la sacro-sainte “compétitivité”. mais est ce qu’on veut vraiment être compétitif avec les fermes-usines brésiliennes qui détruisent l’Amazonie? Cessons cette mise en concurrence qui ne fait que les affaires de grandes multinationales, qui fait disparaître les paysans, et détruit les conditions mêmes de notre capacité à produire, ici. 

Oui chers collègues, l’agriculture n’est rien sans écologie. Les agriculteurs le savent, eux qui voient la disparition des pollinisateurs et les impacts des changements climatiques, eux qui s’adaptent tant bien que mal à vos injonctions contradictoires.

Monsieur le Ministre, vous ne pouvez pas demander en même temps à nos agriculteurs l’excellence, tout en leur imposant de produire à bas coût pour être compétitifs face au marché mondial. Vous ne pouvez pas en même temps laisser les prix agricoles s’effondrer, et refuser d’encadrer les surprofits de l’agro-industrie, qui ont vu l’an dernier leurs profits bruts doubler de 3 à 7 milliards !   

Monsieur Macron parlait la semaine passée de bon sens

Le bon sens, c’est la protection de l’excellence agricole française, celle qui garantit des revenus, celle qui nourrit notre pays, celle qui préserve nos capacités à produire demain. Monsieur le Ministre, allez-vous enfin protéger les agriculteurs face à ce libéralisme débridé, ou préférez vous continuer à garantir les profits monstres de l’agro-business ? 

Marie Pochon

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