En septembre 2024, l’entreprise VENCOREX a été placée en redressement judiciaire à la demande de son principal actionnaire, le groupe thaïlandais PTTGC.
À ce jour, 461 emplois sont directement menacés. En cas de fermeture, ce sont aussi de nombreux emplois indirects qui seront menacés, chez Suez, Solvay, Arkema, Framatome, Tredi ou encore ArianeGroup. Car oui, on parle bien là de notre souveraineté, Monsieur le Ministre, notre souveraineté sur le carburant utilisé par la fusée Ariane, sur les éponges de zirconium utilisées pour le lainage des réacteurs nucléaires ou sur la fabrication des pastilles nécessaires au traitement de l’eau potable.
Tant d’emplois détruits, c’est autant de souveraineté perdue. C’est autant de composants, chlore, soude, tolonates, que nous devrons, demain, importer d’ailleurs. C’est du sel que nous cesserons de forer dans la mine drômoise d’Hauterives. Sur tout autant de composants, nous deviendrons dépendants d’autres puissances.
Il y a quelques années, le Président de la République le déclarait : « Il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie, au fond à d’autres, est une folie ».
Elle est plus grande encore, cette folie, au moment où les équilibres internationaux sont bousculés et que nous entrons dans un état de guerre sans plus savoir qui sont nos alliés ou si nous n’en avons aucun.
Monsieur le Premier Ministre, que nous avions interpellé, a dénigré la demande d’une nationalisation temporaire de cette industrie, une demande appuyée non seulement par 100 parlementaires, mais aussi par toutes les organisations syndicales et les élus locaux. Cette injure faite à leur mobilisation revient à accepter, sans rien faire, de fermer 2 plateformes chimiques sur les 18 que compte notre pays.
L’équilibre économique pour Vencorex serait, selon l’analyse indépendante, retrouvée en 2032.
Nous avons le choix, Monsieur le Ministre, face au dumping de produits notamment chinois : laisser partir, petit à petit, nos capacités de production et déliter notre tissu industriel; ou bien se donner la possibilité, grâce à nos savoir faire, nos compétences, nos outils industriels majeurs, de mettre autour de la table tous les acteurs afin de tenir financièrement jusqu’à 2032.
Dans deux jours, aura lieu le jugement de mise en liquidation de l’entreprise Vencorex au tribunal de commerce de Lyon. Que ferez vous pour sauver cet outil ?
Marie Pochon