Monsieur le ministre de l’intérieur,
Votre ligne est claire, c’est vous qui le dites, c’est celle de la tolérance zéro. Vous entendez poser des actes fermes, afin de renforcer notre soutien à nos policiers et nos gendarmes, et d’enfin imposer le respect de l’autorité républicaine.
Pourtant, certaines infractions semblent n’avoir, pour votre Gouvernement, aucune valeur. Je parle là du commerce illégal du bois, des infractions sur l’usage de substances chimiques, de pollution des eaux ou des sols, du braconnage, ou du trafic d’espèces protégées, un détail sans doute, ce n’est que la troisième activité de criminalité transnationale organisée la plus lucrative au monde.
Oui, chers collègues, toutes ces infractions sont sous l’égide de la police administrative et judiciaire assurée par l’OFB, qui assure également la police sanitaire en lien avec la faune sauvage – là encore, un détail, quand on connaît les drames sanitaires que connaissent nos cheptels. Le reste de leurs missions, vous les connaissez, c’est la recherche scientifique, le suivi des espèces, les diagnostics sur l’état des milieux naturels. Encore un maudit détail, alors que nous entrons dans la 6e extinction des espèces.
Un vrai détail, qui vous échappe peut-être avec tout ce populisme, c’est celui du contrôle des exploitations agricoles, qui représente moins de 3000 contrôles sur les près de 22 000 conduits chaque année.
Le dernier détail, que vous ne mentionnez jamais, c’est l’entièreté d’un bâtiment de l’OFB ravagé par le feu à Brest, ce sont les plus de 90 actes de vandalisme qu’a subi l’office et ses agents depuis un an, c’est le sabotage de la voiture d’un chef de service dans le Tarn et Garonne, ce sont des insultes et des menaces quasi quotidiennes.
Il y a 10 jours, tous les agriculteurs de ma région, Auvergne Rhône Alpes, ont reçu un courrier, signé par l’exécutif régional et son “conseiller spécial” Laurent Wauquiez, appelant ouvertement à la suppression de l’OFB et au refus d’obtempérer face à ses agents.
Ces appels à la délinquance, à se soustraire au droit et à l’autorité de nos policiers sont le signe d’une dangereuse radicalisation d’une partie de cet hémicycle.
Ma question est donc simple, allez vous les rappeler à l’ordre, et apportez vous votre soutien à tous les agents de police de ce pays, ou bien faites vous de certains un simple détail, quitte à ce que, et l’autorité de l’État, et la grandeur de l’État de droit, en pâtissent ?
Marie Pochon