Ma question ouverte sur le soutien aux Centres de Santé Sexuelle départementaux

Lors de cette QOSD, j’interrogeais M. le Ministre de la santé et de l’accès aux soins, Yannick Neuder, sur le maintien et soutien aux centres de santé sexuelle départementaux.

Lundi, c’était jour de vote. 

Dans la Drôme, le Conseil départemental a adopté, au cœur de son budget, la fermeture des sept centres de santé sexuelle départementaux ruraux, ainsi que la réduction de 20% des budgets alloués aux 11 autres situés dans des hôpitaux ou portés par le Planning familial.

Ce sont des portes qui se ferment, un filet de sécurité qui craque pour des milliers de femmes, d’adolescentes et de familles, sur des territoires isolés et parfois enclavés. Le département, interpellé par des mobilisations massives, de l’ordre des médecins, des professionnels de santé, du planning familial,  mais également de plus de 500 personnes dont tant de jeunes dans la petite sous-préfecture de Die, a répondu par l’argument de la “rationalisation”. 

Il faudrait alors nous expliquer la “rationalité” de ne plus financer l’accès à la contraception, à l’IVG, à la prévention contre les IST ou l’accompagnement des femmes victimes de violences. 

Les Centres de Santé Sexuelle jouent un rôle essentiel. L’anonymat y est garanti et chacune, chacun, est accompagné et soutenu, sans rendez-vous, et gratuitement. On y donne accès à la prévention, au soin, on y délivre des moyens contraceptifs, on y répond aux questions, on accompagne lors de violences subies, en couple ou à la maison, à de l’écoute, à de la considération, sans jugement : sans eux, à Die, à Saint Jean en Royans, il faudra prendre le bus, pendant une heure, peut-être plus, pour pouvoir trouver un lieu équivalent. Avoir ce temps, cet argent pour le bus, espérer que nos parents ou des proches ne l’apprennent pas. 

La rationalité : d’une économie de moins de 300 000 euros par an, sur un budget de plus de 800 millions d’euros, d’un département excédentaire, et qui n’est pas affecté par les coupes initialement envisagées par l’État. La logique, qui est celle de votre Gouvernement également, que de couper les vivres aux actions de solidarité, et d’empêcher de fait, l’application des heures d’éducation à la vie sexuelle et affective. 

Ce vote n’est pas un choix rationnel, ni logique. C’est un choix idéologique. 

 « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant » disait Simone de Beauvoir. 

C’est le moment pour nous toutes, dans la Drôme, d’être vigilantes. Dans la constitution, la liberté d’avorter est garantie sur le papier. Mais pas son accès. 

Monsieur le Ministre, que pouvons-nous faire quand une idéologie y fait obstacle, pour assurer que toutes les femmes, également dans les zones rurales de ce pays, puissent se voir assurer leurs droits ?

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