Journal de Bord #28

Published by Marie Pochon on

Bonjour à toutes et tous,

Et voilà. L’examen en procédure accélérée de la réforme des retraites s’est achevé à l’Assemblée nationale vendredi à minuit. Deux semaines de débat dans un contexte souvent houleux, et peu digne des débats que devrait abriter l’enceinte du Palais Bourbon, où nous n’avons pu examiner le fameux article 7 prévoyant le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, malgré les demandes des syndicats, et de nombreux citoyens mobilisés.

Les Écologistes ont joué leur rôle : nous étions le premier groupe à retirer l’ensemble de nos amendements, suivis par les groupes communistes et socialistes. Cela n’aura pas suffi à un débat obstrué instrumentalisé par la majorité.

Le jeudi 16 février, les manifestations ont rassemblé 1,3 million de personnesselon la CGT. Alors que le Sénat examinera le texte à son tour dans un temps limité de 15 jours, le combat continue dans la rue, le 7 mars, uni-es face à un gouvernement, qui n’augmente pas les salaires, qui ne fait rien contre la crise du pouvoir de vivre, qui ignore que ce sont ces mêmes logiques de croissance et de surproduction qui nous conduisent à la crise climatique, et qui considère ses citoyens comme des lignes comptables que l’on peut bouger pour régler les problèmes de déficit, plutôt que d’agir concrètement pour une meilleure répartition des richesses et notamment face aux superprofits. 

Hier, Christophe Béchu le disait : nous devons nous préparer à des températures en France de +4°C (d’ici à 2100, par rapport aux niveaux de 1990). Le gouvernement assume, alors que nous nous dirigeons sans doute vers une des années les plus sèches de l’histoire, ne pas avoir le courage d’engager la rupture nécessaire vis-à-vis du modèle existant, exigée par tous les experts du GIEC. Il assume de faire de la réforme des retraites une urgence absolue, quitte à piétiner les assemblées (ici l’explication de la procédure utilisée), quand nous ne savons pas comment nous nourrirons les bêtes et irriguerons les cultures cet été et que nous n’avons que quelques années pour agir pour un autre scénario climatique.

Ils nous disent en creux, au travers du temps parlementaire limité à 50 jours, que nous n’avons pas le temps, quand ils volent deux années de vie, deux années de bonheur retrouvé et de repos mérité, à des millions de français-es. Ce temps, nous nous battrons pour lui : le 7 mars et ensuite nous serons toutes et tous mobilisé-es !

Le combat de la semaine dernière 📢

Je n’aurai malheureusement pas eu le temps de les défendre, mais je reviens ici sur les amendements que je souhaitais défendre en séance notamment pour les agriculteurs, les sapeurs-pompiers, les élu-es locaux et les travailleurs du nucléaire !

A peine trois ans après le début de la crise du Covid-19, le texte proposé par ce gouvernement prévoit de décaler l’âge légal à la retraite des hommes et des femmes, paysan-nes, aides-soignant-es, professeur-es et tous les métiers que l’exécutif considérait essentiels pendant le Covid.

Ça suffit les applaudissements, maintenant c’est la retraite à 64 ans”. Voilà ce que cette réforme nous dit.

Dans le groupe des écologistes, nous avions chacun-e déposé des amendements de suppression de l’article 7, autour de professions et travaux essentiels : mes collègues ont défendu les aides soignant-es, les auxiliaires de vie, les enseignant-es, les travailleurs-euses du bâtiment, les ouvrier-es de l’industrie, les indépendants… Pour ma part, j’ai choisi de défendre les professions agricoles, car cette réforme pénalise particulièrement les paysan-nes. Aujourd’hui, si l’agriculteur a cotisé suffisamment à l’âge de 62 ans, mais choisit de partir à 63 ans, il bénéficie d’une majoration de sa pension de retraite. Cette réforme annule ce dispositif et ne prend aucunement en considération les métiers qui usent physiquement. Aussi, mes amendements visaient à ce que les paysan-nes ne soient pas concernés par le recul de l’âge légal. Je m’étais engagée pour que les pompiers et sapeurs-pompiers volontaires, qui jouent un rôle crucial de service public de proximité sur nos territoires, soient exemptés de cette réforme injuste, tout comme les élu-es locaux, maires et conseillers municipaux, qui s’engagent dans la vie locale souvent à l’âge de leur retraite. Mon combat : respectons les personnes qui font vivre nos territoires et qui souffrent d’un manque criant de reconnaissance et de considération !

Une semaine à Paris 🏛

Cette semaine, nous nous sommes aussi battu-es pour la création d’un Défenseur de l’environnementvia une tribune publiée dans Le Monde. Émanant d’une proposition de loi de mon collègue socialiste Gérard Leseul, l’objectif est de créer une entité indépendante, au même titre que le Défenseur des droits, pour donner des avis et mener des enquêtes en cas d’atteintes et de menaces faites à l’environnement ! A l’heure où des jeunes crient leur impuissance face à l’anxiété d’un monde à + 4 °C, donnons les moyens à chaque citoyen d’avoir accès à la justice, et à la protection de ses droits en application des engagements de la France !

Deuxième actualité environnementale de la semaine : nous recevions Chantal Jouanno en commission développement durable et aménagement du territoire pour l’interroger sur son mandat de Présidente de la Commission nationale du débat public. L’occasion de lui demander, à l’heure des bouleversements climatiques, de l’effondrement de la biodiversité si elle considère que nous avons progressé en 50 ans en matière de démocratie environnementale, quand on se rend compte que notre politique énergétique, par exemple, est toujours le fait du prince… Car oui, nous voilà aujourd’hui en février, avec un débat public sur les EPR2 qui doit se terminer à la fin du mois, qui aura vu passer une loi d’accélération du nucléaire adoptée à la va-vite au Sénat, qui arrivera en commission à l’Assemblée d’ici quelques jours. Le coup est un peu brutal, pour des décisions qui vont avoir autant d’impact sur l’avenir de notre pays et des générations futures. Revoir mon intervention.

Et la suite ? 🗓

Cette semaine est une semaine de pause à l’Assemblée nationale. Je devais partir avec une délégation de sénateurs, sénatrices et député-es au Rojava, dans le nord-est syien. Malheureusement, du fait du séisme survenu il y a quelques semaines en Turquie et Syrie, le départ de cette délégation est décalée au 30 mars : je vous tiendrai au courant !

L’occasion donc de prendre un peu de repos après un début d’année intense, chargé et passionnant, pour recharger les batteries dans nos si belles montagnes et revenir en pleine forme le lundi 27 février, jour où j’accueillerai dans la Drôme, à Saint-Jean-en-Royans, cinq député-es tous bords politiques confondus pour la 2ème étape du Tour de France des déserts médicaux !

On vous donne rendez-vous à la salle La Parenthèse de Saint-Jean-Royans à 18h pour une réunion publique, où nous vous présenterons notre proposition de loi transpartisane contre la désertification médicale ! Nous invitons également les médecins qui le souhaitent à remplir ce formulairesur la régulation de l’installation des médecins.

Cette semaine à venir sera marquée par le salon de l’agriculture : l’occasion de découvrir les stands drômois et d’échanger sur l’installation agricole, alors que la loi d’orientation et d’avenir agricoles sera discutée à l’automne !

Enfin, la semaine se terminera en Ardèche, où nous organisons un meeting NUPES sur les retraites à la salle des fêtes de Cornas à 19h en présence de député-es, de représentant-es des partis de la NUPES, des syndicats. Ensemble, soyons un bloc uni pour ne pas laisser piétiner notre droit si essentiel à une retraite digne. Nous espérons vous y voir nombreuses et nombreux pour préparer la suite et notamment la prochaine grande mobilisation du 7 mars !

Pour toute question, appelez-nous au 06 65 82 25 99 !

Au plaisir de vous (re)voir toutes et tous,

A très bientôt


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