Journal de Bord #29
Bonjour à toutes et tous,
La bataille contre la réforme des retraites bat toujours son plein. Alors que le texte est arrivé au Sénat la semaine dernière, les mensonges du gouvernement ont été révélés au grand jour. Avant les débats à l’Assemblée, on pouvait encore croire que les membres du gouvernement pensaient naïvement que cette réforme allait dans le bon sens, que cette fable des 1200€ était une réalité. La vérité, c’est qu’à force de cuisiner le gouvernement, bien loin d’être un progrès social, on se rend compte que le minimum retraite de 1200€ ne s’appliquera à personne ou presque. Au départ, Olivier Dussopt nous racontait que personne ne partirait à la retraite avec moins de 1200€, maintenant, il affirme que cela concernera au mieux entre 10 000 et 20 000 personnes. Bien loin de défendre la valeur-travail, cette réforme, en réalité, s’y attaque : agriculteur-rices, éleveur-euses, ouvrier-es, aides à domicile, infirmières, pompiers, travailleurs du nucléaire, femmes… En effet, à l’aube du 8 mars, il est nécessaire de rappeler que cette réforme est aussi profondément injuste envers les femmes. Car, cette réforme va faire travailler les femmes encore plus longtemps que les hommes : l’étude d’impact du projet de loi affirme qu’elles devront travailler en moyenne 7 mois de plus pour celles nées en 1966 ! Aggraver les inégalités entre femmes et hommes alors qu’ils ont prétendu pendant 5 ans que c’était la grande cause du quinquennat : encore une belle entourloupe du gouvernement !
Nous devons mener le combat contre cette réforme ensemble face à une majorité à la déroute, face à la droite et à l’extrême-droite qui se cachent derrière notre opposition, massive, joyeuse, enthousiaste, en se fichant des plus petits. Oui, face à tous ceux-là, nous gagnerons ! Ensemble, participons massivement aux mobilisations et aux initiatives de l’intersyndicale, soyons dans la rue, en grève, donnons aux caisses de solidarité… !
Macron et son gouvernement ont bloqué le débat, à l’Assemblée comme dans la société, ce mardi 7 mars répondons-lui, plus fort-es, plus uni-es, et bloquons le pays !
Le combat de la semaine : pour la dignité des paysans 📢
Retour sur trois jours au Salon de l’agriculture 🌱 Trois jours de rencontres, et d’échanges sur l’état du monde agricole en 2023. Un monde où un Français sur cinq ne mange pas à sa faim, où 20% des agriculteurs-rices vivent sous le seuil de pauvreté, soit le double de la moyenne nationale.
Un monde où l’agriculture est le 2e secteur le plus émetteur de gaz à effets de serre. Un monde où 1 agriculteur sur 2 partira à la retraite et ⅕ des terres changera de main d’ici 10 ans. Un monde qui doit nous obliger à agir en responsabilité vis-à-vis de l’avenir et de notre souveraineté alimentaire.
Avec les Écologistes, on se retrousse les manches pour préparer l’avenir. Nous l’affirmons : nous sommes là pour être au service de l’installation agricole et du renouvellement des générations, de la dignité du travail et des retraites agricoles, de la préservation et du partage des terres et de l’eau, pour que chacun puisse manger des produits sains, de qualité, dans le respect de la terre et des travailleurs. 40 000 nouveaux paysans par an sont nécessaires pour remédier à la disparition des fermes et généraliser la transition agroécologique. Pour cela, nous devons agir pour la rémunération du travail de la terre, et lutter pour la dignité de celles et ceux qui nourrissent le monde ; et construire un nouveau modèle alimentaire pour lutter contre la malbouffe, et l’émergence des maladies chroniques qui sont une réelle menace pour la santé publique.
Cette semaine, au Salon de l’Agriculture, le gouvernement a mené une gigantesque opération de communication : la Macronie serait l’alliée de l’agriculture.
Comment peut-on y croire alors qu’ils ne font rien pour les agriculteurs et agricultrices, pour permettre aux jeunes agriculteurs de s’installer, et donc de partir plus tôt à la retraite, pour reconnaître la pénibilité et les potentielles maladies professionnelles, pour garantir une juste rémunération et pour assurer aux travailleuses et travailleurs de la terre, exploitants comme salariés, une retraite à la hauteur du service qu’ils nous rendent chaque jour !
A l’heure où un-e Français-e sur quatre n’est plus en capacité de manger à sa faim, où les prix des denrées alimentaires explosent pour tous les Français, de l’ordre de près de 13 %, les revenus des paysans n’ont toujours pas été revalorisés, les profits de l’industrie et de la distribution continuent d’augmenter, les prix au consommateur aussi. Face à cela, il nous faut rééquilibrer les négociations entre industriels et distributeurs et lutter contre l’opacité des prix dans l’évolution du tarif des industriels !
Sur le bio, sur la transition agricole, face à ces milliers d’agriculteur-rices qui font des efforts pour atténuer leur empreinte carbone et s’adapter face aux changements climatiques à venir, le gouvernement baisse les bras. Mais 2023 est une année pivot pour notre agriculture et son devenir ! ✊ Nous étudierons et voterons cette année la Loi d’Orientation Agricole, qui peut être majeure pour les années à venir 👏 Il nous faut collectivement agir pour permettre des changements majeurs dans la manière dont nous cultivons nos terres.
La taille moyenne des fermes a augmenté de 25% en 10 ans, favorisant toujours plus une agriculture intensive et spécialisée. Les terres sont de plus en plus soumises à l’accaparement par des grandes firmes dont les intérêts économiques priment sur le mieux manger et retardent la transition agroécologique si nécessaire. Aujourd’hui, 14% des surfaces agricoles utiles sont cultivées par des grandes firmes comme Auchan ou Fleury-Michon, une surface qui a doublé en 20 ans. Cette tendance nous mène vers moins de petites exploitations et plus de méga-fermes : c’est-à-dire, l’inverse que ce vers quoi nous devons tendre, l’inverse de ce que veulent construire celles et ceux qui s’installent aujourd’hui pour cultiver nos terres 🌱
Il en va de notre résilience alimentaire mais aussi de notre résilience face au dérèglement climatique, alors que cela fait 45 jours qu’il n’a pas plu dans le pays. L’agriculture fait face à un paradoxe : elle est à la fois le deuxième secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre en France, mais les paysans sont aussi en première ligne face aux changements climatiques. Considérer le travail paysan et soutenir l’agroécologie c’est agir pour notre souveraineté alimentaire, pour le climat, pour la biodiversité, pour la santé et pour le revenu des agriculteurs. Les Français-es sont prêts : 92% d’entre eux estiment qu’une évolution du modèle agricole est nécessaire et 87% des Français voient dans les modèles agroécologiques une alternative viable et souhaitable. Alors, allons-y !
Une semaine à Paris 🏛
Cette semaine à l’Assemblée, en commission développement durable et aménagement du territoire, c’était le début de l’examen du projet de loi d’accélération du nucléaire en commission, contre lequel nous, Écologistes, nous battons fermement. Car le gouvernement, par ce projet de loi, veut faire tomber les objectifs de diversification du mix électrique, tomber l’IRSN, tomber les normes environnementales et de sécurité sur le nucléaire, au mépris des travailleurs, de la sécurité des Français-es, de leur avis et de leur argent. D’ailleurs, personne ne veut financer ce nouveau programme, d’où l’idée 💡 de financer la relance du nucléaire avec nos Livrets A, qui devaient servir.. à la rénovation thermique des logements 😭 Vous pouvez retrouver mes amendements ici, rendez-vous la semaine prochaine pour l’étude en hémicycle !
En commission encore, j’ai pu interroger les membres du conseil d’orientation des infrastructures qui viennent de remettre leur rapport sur la révision de la programmation des investissements dans les infrastructures de transports. Quelques mois après nos amendements rejetés au PLF, tout d’un coup la majorité présidentielle se rend compte de la nécessité d’investir massivement dans la planification ferroviaire 🙃 Ce sont 100 milliards d’euros qui devront être investis pour le rail français, ENFIN 👏 J’ai pu alerter de la multiplication, partout en France, de projets d’extension routière financés à grands coups d’argent public, à l’heure de l’urgence climatique et à l’heure aussi du carburant à deux euros le litre qui conduisent, pour beaucoup en milieu rural, au renoncement à la mobilité. Il est urgent de proposer des alternatives de transports, pour faire face au plus grand défi que l’humanité ait jamais eu à affronter, via des investissements dans l’autopartage, le covoiturage, dans les infrastructures de vélo pour garantir à nos concitoyens dans les zones enclavées et de montagne le droit de se déplacer.
Enfin, un petit mot pour les agriculteurs et agricultrices drômois-es croisés au Salon de l’agriculture tout au long de la semaine. Je suis fière de nos traditions, le Picodon, le nougat de Montségur et de Montélimar, les ravioles du Royans, les olives de Nyons, le vin, la viande de chevreau, les truffes et j’en passe !
Une semaine dans la Drôme ⛰
Lundi, j’ai eu l’honneur d’accueillir 4 de mes collègues députés des groupes Les Républicains, Horizons, La France Insoumise, et Socialiste, pour la seconde étape du Tour de France des déserts médicaux à Saint-Jean-Royans : l’occasion de visiter la maison de santé et de rencontrer les professionnels de santé qui la font vivre. Ensemble, nous demandons à ce que notre proposition de loi transpartisane pour lutter contre les déserts médicaux soit inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée. Signez la pétition et retrouvez mes interventions dans la presse locale, ici, ici et ici.
Jeudi, j’ai été à la rencontre d’une dizaine de maires du Nyonsais pour évoquer l’ensemble des sujets locaux de vos communes : transition énergétique, coordination des services de secours, plan de développement de La Poste, gestion de la sécheresse – la Drôme et l’Ardèche viennent d’entrer en restriction ce jour -, ces moments d’échange sont précieux et nous permettent d’avancer ensemble ! Vendredi, j’ai eu la chance de rencontrer les initiateur-rices de l’IGP Abricots des Baronnies à Venterol📍, où nous avons pu échanger des difficultés liées aux changements climatiques et les pratiques de couverture végétale des sols. A l’occasion de la mobilisation internationale des jeunes pour le climat, j’ai participé à la manifestation des jeunes Crestois devant leur collège/lycée, qui s’inscrivent dans un mouvement international pour la fin de l’inaction climatique et la responsabilité des décideurs politiques.
Samedi, avant la manifestation anticipée du 8 mars pour les droits des femmes à Crest, j’étais présente à l’inauguration du Pôle “Petite enfance” en cœur de ville de Die, avec tou-tes les élu-es du territoire. Bravo à tou-tes pour la détermination à aller jusqu’au bout de ce beau projet pour Die et le Diois 👏
Enfin, comme il y aura du monde aujourd’hui dans toutes les rues de France, il y avait du monde à notre meeting Drôme-Ardèche NUPES sur les retraites à Cornas, sur les terres d’OIivier Dussopt, où, avec Pierre Jouvet (PS), Hervé Saulignac (PS), Manon Aubry (LFI), Elisa Martin (LFI), Cyrielle Châtelain (Ecolo) et Cécile Cukierman (PCF), 4 jours avant le 7 mars et les mobilisations massives dans tout le pays menées par l’intersyndicale, nous étions là pour montrer notre opposition résolue, joyeuse et rassembleuse à la brutale et injuste réforme des retraites imposée par le Gouvernement ! On ne lâche rien !
Et la suite ? 🗓
Cette semaine sera une semaine de mobilisation pour nos retraites et pour les droits des femmes aux côtés des Drômois-es 🙌 Elle a commencé hier à Châteaudoublepour une permanence itinérante de 15h à 17h30 et un café citoyen de 17h30 à 19h ! Merci aux habitant-es présent-es !
Mardi, c’est mobilisation générale ! Alors soyons présent-es partout dans la Drôme et en France pour montrer à ce gouvernement que l’on ne laissera pas passer une réforme si injuste ! Pour ma part, je serai à Crest et à Valence, à vos côtés !
Le mercredi 8 mars c’est la journée internationale des droits des femmes ! Pour l’occasion, je serai à la manifestation organisée à Nyons en début d’après-midi, avant d’aller à Buis-les-Baronnies au temps d’échange artistique “Pourquoi je suis féministe”, à 18h à la salle des fêtes La Palun. Je participerai aussi le 9 mars à un événement organisé par la Ville de Die pour intervenir, aux côtés notamment de la sénatrice Marie-Pierre Monier sur la thématique « femmes et ruralité ». La réforme des retraites va impacter en premier lieu les femmes : ne lâchons rien pour nos droits !
Dernière date à retenir cette semaine : le vendredi 10 mars, je serai à Romans-sur-Isère à la manifestation pour demander la réouverture du Musée de la Résistance en Drôme et de la Déportation. RDV à 17h à la gare de Romans !
Pour toute question, appelez-nous au 06 65 82 25 99 !
Au plaisir de vous (re)voir toutes et tous,
A très bientôt
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