Journal de Bord #54

Bonjour à toutes et à tous,

Est-ce que nous faisons face à la fin de la NUPES ? Cette question, nous sommes – et vous êtes – sans doute nombreuses et nombreux à vous la poser, au vu des événements de ces derniers temps pour les gauches et les écologistes, sur fond de crise internationale d’une ampleur et d’une violence inimaginable, sur laquelle je revenais dans le précédent journal de bord.

Alors que le PC de Fabien Roussel a décidé de quitter la NUPES (mais pas son groupe parlementaire), les Socialistes ont décidé d’un ‘moratoire’ total. Chez les insoumis, plusieurs voix s’élèvent pour demander plus de démocratie dans les choix stratégiques opérés, et Jean Luc Mélenchon, dans sa note de blog, déclare la NUPES terminée. Sur les réseaux sociaux, ou par voie de presse interposée, les attaques pleuvent.

Nous, écologistes, aurions plein de raisons de cheminer seul-es vers 2027 : nous faisons de l’écologie une priorité absolue, nous refusons les méga-chantiers inutiles comme celui de l’A69 ou des EPR qui ne nous permettront aucune souveraineté énergétique ; nous pensons que nos organisations doivent refléter le monde que nous voulons voir advenir, et donc être démocratiques, respectueuses, bienveillantes. Nous ne fondons pas notre action sur la colère et la polarisation mais sur l’espoir, la co-construction, le fédéralisme, le dialogue.

Nous, écologistes, cependant, faisons de la présidentielle à venir une priorité absolue au vu des chocs que connaît notre société, au vu de la crise écologique majeure, du désespoir démocratique et des fractures sociales. Notre projet, pour cet horizon, doit être un projet radical et rassembleur : un projet de redistribution des richesses, un projet de justice, un projet qui place l’émancipation individuelle et collective au coeur, un projet écologiste qui porte un cap clair et une planification appliquée, un projet de paix et d’apaisement – c’est la seule voie face à ceux qui divisent, ceux qui attisent les haines et ceux qui les suivent sur ce chemin périlleux. Ce projet existe, c’est celui sur lequel j’ai été élue. 

En 2027, nous devons gagner, ensemble. Avec les défauts bien sûr (les nôtres y compris 😊) mais aussi les forces de chacun et chacune qui se reconnaît comme progressiste et humaniste dans le pays. Et nous sommes nombreuses et nombreux ! Espoir, co-construction, fédéralisme, dialogue : ce doit être notre méthode. Face aux annonces de tous les partis de la NUPES, mon groupe Écologiste-NUPES a proposé l’organisation d’une assemblée générale de l’ensemble des 151 député-es, pour faire avancer notre coalition – très solide à l’Assemblée – et être à la hauteur des crises. Ce n’est pas de “nous” et “des autres” dont il nous faut parler : c’est d’un grand “nous” qui refait Nation, autour d’un cap d’espoir et d’utopie d’un autre monde souhaitable et possible. Pour cela, il faut cesser  les pratiques politiques d’un autre temps, marquées par le présidentialisme et la verticalité. La NUPES appartient à l’ensemble des électeurs et des électrices écologistes, insoumises, socialistes, communistes, à l’ensemble de celles et ceux qui y ont trouvé l’espoir, un dimanche de juin 2022. Renouons avec le collectif, dans chacune des communes de France, continuons d’œuvrer en tant que député-es, à un travail programmatique commun à l’Assemblée nationale. Dialoguons, respectons, construisons avec chacune des personnes qui oeuvre, à son niveau, pour les solidarités, la justice, les valeurs Républicaines, la protection du vivant. L’avenir nous attend ! 🙏

PS : Si vous souhaitez vous engager, dans la Drôme, dans les actions de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale, n’hésitez pas à répondre à cet email – nous pourrons vous ajouter à notre boucle d’organisation ! 

Le combat de la semaine : contre un projet dangereux et sectaire en Ardèche ❌

Vous avez peut-être vu passer cette vidéo sur les réseaux sociaux, et dans la presse locale : celle d’une bonne soeur qui frappe un militant écologiste. A Saint-Pierre-de-Colombier 📍, en Ardèche, un projet de construction de 2 clochers de 50 mètres, d’un parc hôtelier et d’une basilique pouvant accueillir quelques 3500 fidèles de la mouvance sectaire Famille Missionnaire de Notre Dame, ressurgit.

Je me suis mobilisée sur le sujet, aux côtés des associations sur place qui suivent le dossier : ça se passe dans un petit village ardéchois de 400 habitant-es, en plein cœur du Parc naturel régional des Monts d’Ardèche, ce projet est de nouveau autorisé depuis le 29 novembre 2022, alors que l’Etat avait fait stopper le chantier en octobre 2020. La suspension devait permettre la réalisation d’une étude environnementale avant reprise du projet. La première étude de 2021 montrait qu’il restait des impacts résiduels significatifs sur plusieurs espèces protégées. Une demande de dérogation espèces protégées devait donc être déposée et la création d’un complexe religieux ne revêtant pas de raison impérative d’intérêt public majeur, il aurait été impossible pour l’État de délivrer cette dérogation  ⚠️

L’étude Faune Flore 4 saisons qui a été imposée après arrêt du chantier par les services de la préfecture, semble avoir été falsifiée car non seulement les impacts résiduels du projet sur les espèces protégées ont été modifiés artificiellement, mais également puisque la présence de l’espèce protégée Réséda de Jacquin, attestée sur le site avant le chantier et à nouveau attesté par l’OFB récemment, n’y avait pas été mentionnée. L’Association nationale pour la biodiversité et l’association des Amis de la Bourges ont condamné ce renversement injustifié et suspect qui a permis la réautorisation de l’édification du complexe religieux.

Au-delà des impacts environnementaux, les porteurs du projet sont tout aussi inquiétants : la Miviludes considère la Famille missionnaire Notre-Dame (FMND) comme étant un “sujet d’inquiétude” en raison notamment de “culte de la personnalité” à l’encontre de son dirigeant ❌

En février, j’avais déjà interpellé les Ministres Christophe Béchu et Gérald Darmanin, en leur demandant d’agir pour empêcher la construction de ce centre spirituel sectaire au sein d’un Parc naturel régional ré-autorisé grâce à une étude environnementale dont la falsification et l’insincérité ne fait aucun doute ! Aujourd’hui, alors que les travaux reprennent, j’ai de nouveau écrit au Ministre de la Transition Écologique pour lui demander d’intervenir. La préfecture et la DREAL doivent sortir de leur silence : un arrêté d’arrêt immédiat du projet est nécessaire ! 🛑

Une semaine… avec le Covid 😷

La semaine passée, j’avais de nombreux événements prévus, que j’ai dû en grande partie annuler pour cause de Covid très symptomatique ! Mon équipe a pu toutefois accueillir une délégation d’activistes du Mozambique qui se battent contre un projet de méga projet gazier de… TotalEnergies, qui au-delà d’être une énième bombe climatique, y contribue à des déplacements massifs de population, en plus de travailler au dépôt d’amendements pour le Projet de Lois de Finances.

J’en profite aussi pour vous suggérer la lecture de notre tribune collective avec mon collègue Sénateur Daniel Salmon et Benoît Biteau, député européen, sur la souveraineté alimentaire, à l’heure où le terme est de plus en plus dévoyé par les défenseurs du modèle agro-industriel, qui a été publiée dans La Croix !

Lundi, après notre réunion d’équipe hebdomadaire, j’ai rencontré plusieurs acteurs sur les sujets de la santé et de la psychiatrie dans la Drôme. A Paris, j’avais une semaine encore chargée en audition dans différentes commissions et groupes d’études (Ecophyto, forêts, pastoralisme…) et où je suis aussi intervenue, en commission des affaires européennes sur la proposition de résolution européenne contre le renouvellement de l’autorisation du glyphosate : je vous enverrai mon intervention sous peu !

Jeudi, je participais au congrès des maires de la Drôme aux côtés des (très) nombreux élus de notre territoire. Une belle manière de valoriser leur engagement ! Et j’étais ce jour, vendredi, en rencontre avec la directrice de l’ARS de la Drôme et la sous-préfète de Die nouvellement arrivée.

Enfin, je veux avoir un mot de soutien pour les associations d’aide aux exilés dans le Briançonnais, où les Terrasses Solidaires ont rouvert leurs portes, après une période de fermeture forcée faute de pouvoir assurer la sécurité des personnes accueillies et faute de responsabilisation de la part de l’Etat. Alors que les associations et les bénévoles agissent, seuls, à la frontière franco-italienne, il faut relayer leur appel à l’aide, n’hésitez pas à le partager !

Mon programme à suivre !

Je siégerai lundi et mardi en séance pour les débats sur le projet de Loi de Finances (malheureusement en attendant le prochain 49.3 ❌), et pour une réunion du Groupe d’Etudes sur les Sapeurs Pompiers 👩‍🚒 ! J’aurai aussi le plaisir d’accueillir à le Conseil Municipal des jeunes de Puy Saint-Martin : cette maison est la vôtre, n’hésitez pas à nous contacter pour vous aussi la visiter !

Jeudi, je serai de retour dans la Drôme pour des déplacements sur le thème des mobilités en ruralités 🚗, puis je me rendrai à partir de vendredi aux rencontres d’Actions Communes à Melle📍, qui cherche à fédérer des gens qui souhaitent s’engager à l’échelon municipal, pour transformer nos communes : je vous en dis plus bientôt !