Bonjour à toutes et à tous,
“Enfant, je me demandais pourquoi le mot “temps” désignait à la fois l’écoulement des jours et la météo. Depuis que je suis paysan, je sais. Pour la même raison que le mot culture désigne tout à la fois le travail de la terre et notre rapport au monde”.
Cette phrase, elle est de Jean Noël Falcou, un paysan installé dans les Alpes Maritime. C’est avec elle que je me suis rendue, lundi dernier, dans les Baronnies, où nous organisions une journée dédiée à la culture en ruralités aux côtés de Pascale Bonniel Chalier, conseillère régionale de la métropole de Lyon et Claire Peillod, membre de la commission Culture des Écologistes. Une journée sur le terrain à la rencontre des actrices et acteurs culturels qui font vivre nos territoires afin de leur offrir un espace d’expression, d’écoute et de co-construction mais aussi pour leur présenter le livret “Cultures en Campagnes : une ambition écologique” dont je suis l’heureuse marraine : un livret de propositions ambitieuses pour nourrir et soutenir l’accès à la culture dans nos ruralités ! Un enjeu qui peut paraître secondaire face à la crise climatique et à la guerre à nos portes : et c’est peut être pour cela que tous les budgets culturels sont coupés. Pourtant, la culture est un lien précieux : elle est ce qui nous tient ensemble, en tant que Nation; elle émancipe, elle permet d’entrevoir d’autres possibles quand tout semble bloqué. 🎭
Ensemble, nous sommes allées à la rencontre de celles et ceux qui font vivre la culture dans nos campagnes, avec engagement et passion.
Après une rencontre avec le Vice-Président en charge de la culture Roland Peyron au siège de la communauté de communes des Baronnies en Drôme Provençale, le Centre Social du Carrefour des Habitants du Nyonsais, et la coopérative culturelle La Baronne, à Nyons📍, nous avons organisé dans le village perché de Venterol📍plusieurs temps de rencontres inédites sur le territoire par et pour les acteurs de la culture.
L’après-midi, ce sont une quarantaine d’acteurs culturels des Baronnies ou d’autres territoires drômois qui se sont réunis dans l’ancienne salle du Temple reconvertie en galerie d’exposition de Venterol. Ce temps de travail collaboratif a permis de partager, d’informer et de faire des propositions pour dynamiser la vie culturelle dans nos territoires ruraux.
S’en est suivi le soir même également dans le Temple de Venterol, une réunion publique avec une affluence exceptionnelle avec près de 60 personnes, dont la sénatrice de la Drôme, Mme Marie-Pierre Monier, des élus régionaux, départementaux, de nombreux élus locaux et acteurs culturels, pour découvrir le fameux livret “Cultures en Campagnes” proposé par les Écologistes. Merci à toutes et tous pour ces temps d’échanges et de partage !
Le texte de la semaine : adoption d’une loi d’orientation agricole dangereuse
Mercredi était votée la loi d’orientation agricole, vers 23h30 alors que nous avions reçu le texte final issu de la CMP quelques heures plus tôt seulement. Un examen au pas de charge afin de permettre au Président de la République de ne pas arriver les mains vides au Salon de l’Agriculture, indigne de ce qui devait être, au départ, il y a un an quand elle était arrivée sur les bancs de l’hémicycle, une grande loi d’avenir pour notre agriculture, pour répondre au plus grand plan social que notre pays ait connu ces 50 dernières années, aux suicides tous les deux jours, aux rendements en berne, aux ventes à perte, à la désertification de nos villages, à l’effondrement du vivant.
C’est devenu, en un an, le pire recul environnemental depuis au moins une décennie. Alors, au nom de mon groupe Écologiste et Social, j’ai présenté une motion de rejet préalable sur ce texte.
Car une loi comme celle-ci, qui ne comprend rien sur la capacité des agriculteurs à pouvoir fixer leurs propres prix pour ce qu’ils produisent et vendent, rien sur leur capacité à pouvoir vivre de leur travail dignement, rien sur la spéculation foncière, rien sur le renouvellement des générations, rien sur la concurrence déloyale, rien sur l’adaptation au changement climatique, ne pourra pas répondre aux préoccupations des agriculteurs.
Par contre, elle en devient dangereuse sur le plan environnemental : elle consacre le principe démagogique et inapplicable du “pas d’interdiction sans solutions économiquement viable et techniquement efficace” en parlant des pesticides, alors même que la performance économique de l’agriculture industrielle est une illusion et représente un coût faramineux ; elle dépénalise les atteintes “non intentionnelles” à la biodiversité donnant tout simplement un permis de détruire la biodiversité, en réduisant à une simple contravention de 450 euros la destruction d’une espèce protégée ou son habitat – non pas pour les agriculteurs, mais pour tout le monde, industriels y compris (!!!) ; elle remet en cause le zéro artificialisation nette, et assouplit les règles pour créer des stockages d’eau.
Peu importe que cette loi ne parle pas d’installation agricole alors que 50% des agriculteurs partiront à la retraite d’ici 10 ans et qu’il y a un énorme défi à relever pour installer des paysans nombreux dans nos campagnes.
Heureusement, dans la Drôme comme ailleurs, nos agriculteurs et agricultrices nous montrent le chemin, courageusement, de ce qu’il est possible et nécessaire de faire pour transmettre, installer, produire durablement et fièrement notre alimentation. Je serai toujours à leurs côtés, pour me battre pour des lois qui les aident, et non pas qui entrave leur avenir et notre capacité à produire demain.
Retrouvez l’intégralité de mon discours
L’intervention de la semaine : motion de censure contre le gouvernement Bayrou 🛑
Mercredi, je portais la parole de mon groupe sur la motion de censure déposée par le groupe Socialiste.
Je vous en livre un extrait :
“Toutes les motions de censure depuis 6 mois, j’ai douté avant de les voter, du fait de cette habitude qui s’installe que de devoir accepter parce qu’il le faut des politiques et des budgets sans débat et sans vote de l’assemblée, de devoir accepter parce qu’il le faut les insultes à nos compatriotes, la fracturation de notre communauté nationale. De devoir accepter parce qu’il le faut les pires reculs environnementaux, la fin de l’agriculture paysanne et familiale, le silence et les mensonges sur des crimes pédocriminels.
Je les ai votées après de nombreux doutes, parce que je ne peux assumer cette accoutumance au pire dans laquelle nous sommes.
Monsieur le Premier Ministre, vous n’êtes pas écologiste, entendez que des français s’en préoccupent. Vous n’êtes pas de gauche : entendez que c’est là le bloc politique arrivé en tête aux élections. Entendez que les dividendes monstrueux versés par le CAC 40 cette année sont une insulte à toutes celles et ceux à qui vous demandez de faire des efforts, et qui le font, parce que les gens croient encore en la République.
Monsieur le Premier Ministre, vous vous dites démocrate : entendez ce que les défaites successives de votre camp, ce que la colère, la tristesse, l’impuissance, le désespoir, tous ces sentiments qui parsèment les sondages d’opinion, les doléances et les cérémonies de vœux dans nos circonscriptions le mois dernier veulent dire de la crise de régime que nous vivons. Entendez que cela ne peut conduire à la continuité, mais à un changement de cap.”
Retrouvez ma déclaration en entier ici
La question au gouvernement de la semaine
Cette semaine, j’interrogeais le ministre de la santé et de l’accès aux soins sur la prise en charge des frais kilométriques des infirmières et infirmiers en milieu rural. 👩⚕️🚗
En effet, en zones rurales, les déplacements des professionnels de santé sont particulièrement longs et indispensables pour garantir l’accès aux soins des populations locales, souvent isolées. Chez nous dans la Drôme, que ce soit dans les Baronnies, le Royans ou le Vercors, certaines aides à domicile et personnels infirmiers sont amenées à parcourir en moyenne 90 km/jour et jusqu’à 200 km/jour pendant les week-ends. Or, le système actuel de remboursement des frais kilométriques repose sur une enveloppe budgétaire fixe qui s’avère régulièrement insuffisante, et même fréquemment épuisée dès le milieu de matinée, contraignant les infirmiers à assumer eux-mêmes des frais de déplacement importants pour continuer à assurer leurs tournées et l’accès aux soins de tous. C’est anormal !
J’ai donc demandé au Ministre de la Santé (qui n’était pas là) lors des Questions Orales Sans Débat comment le gouvernement comptait adapter le mécanisme de remboursement des frais kilométriques aux réalités des territoires ruraux, notamment dans des zones géographiquement exigeantes. De même, j’ai demandé au gouvernement d’assurer une couverture budgétaire suffisante sur l’ensemble de la journée afin de garantir l’équité dans l’accès aux soins. On continue !
La proposition de loi de la semaine : lutter contre le frelon asiatique et protéger nos abeilles🐝
Mercredi, en commission développement durable et aménagement du territoire, je défendais les amendements et la voix de mon groupe sur la proposition de loi visant à lutter contre le frelon asiatique pour protéger les pollinisateurs et la biodiversité dans son ensemble ⤵️
Les cheptels d’abeilles sauvages disparaissent, sous l’influence des néonicotinoïdes tueurs d’abeilles qui ont fait une grande part de cette extinction. Un problème en appelant un autre, le réchauffement climatique aidant, l’espèce exotique du frelon à pattes jaunes (dit frelon asiatique) a prospéré et décime des milliers de colonies chaque année.
J’ai donc voulu, en commission, saluer une proposition de loi importante dont l’écriture a été réalisée avec les acteurs concernés : les organismes de veille sanitaire, les représentants de la filière apicole et des scientifiques spécialistes du sujet. Cependant, s’il est primordial de lutter contre cette espèce exotique envahissante, il serait temps qu’on apprenne de nos erreurs en cessant d’autoriser dans nos champs des produits qui massacrent les pollinisateurs. Car on serait alors contents d’avoir éradiqué le frelon asiatique, mais on aura aussi décimé les abeilles, et alors, on aura tout perdu.
Une semaine à Paris 🏛️
Jeudi, j’avais rendez-vous avec Patrick Mignola, Ministre des Relations avec le Parlement, et son cabinet. Voici le contexte de cette rencontre : il y a un an, nous déposions une proposition de résolution visant à la publication et la restitution des Doléances des Gilets Jaunes puis du Grand Débat National. Une dissolution, trois gouvernements et une crise démocratique immense plus tard, nous y voilà : notre résolution est inscrite à l’ordre du jour !
Prochaine étape, le 11 mars !
Ce même jour avait lieu la niche parlementaire du groupe Ecologiste et Social. Je suis extrêmement fière de nous toutes et tous et des victoires gagnées la semaine passée lors de cette journée !
✅ L’interdiction des polluants éternels (PFAS) dans la loi qui est peut-être la plus ambitieuse au monde, pour protéger notre santé, grâce à Nicolas Thierry !
✅ L’adoption d’un impôt plancher de 2% sur le patrimoine des ultra-riches : la possibilité de plus de recettes, dans un système fiscal (un peu) plus juste où ceux qui paient moins d’impôts que les gens de la classe moyenne contribuent (un peu) à l’effort collectif et à soutenir nos services publics et la transition écologique, grâce à Eva Sas et Clémentine Autain
Bien sûr, si la Droite et les Macronistes n’avaient pas fait de l’obstruction pendant toute la journée, on aurait pu également :
- Protéger les eaux de captage (pour assurer la qualité de l’eau que nous buvons)
- Instaurer une vaste expérimentation de la sécurité sociale de l’alimentation qui assure à la fois des revenus dignes aux agriculteurs mais également l’accès au bien manger pour toutes et tous
- Permettre aux demandeurs d’asile de pouvoir travailler les 6 premiers mois
- Protéger les travailleurs avec un texte interdisant les licenciements boursiers pour les très grosses entreprises ayant bénéficié d’aides publiques
- Assurer des conditions de travail dignes dans les métiers du nettoyage
OUI une autre politique est possible ! OUI nous continuerons à défendre nos valeurs et vos droits ainsi que des propositions de loi en faveur de plus de justice sociale, économique et écologique !
Une semaine dans la Drôme 📸
Lundi, au milieu de notre journée sur la culture en ruralités, j’ai eu la chance de rencontrer les élèves du CE1 au CM2 de l’école de Venterol📍, quelle joie de voir ces jeunes curieux et engagés, désireux de découvrir la fonction et les missions d’une députée !
Bravo à ces élèves et à leurs professeurs pour leur engagement au quotidien et leur volonté de faire la différence, j’espère avoir le plaisir de les accueillir à l’Assemblée nationale un jour !
Vendredi, j’ai eu plaisir à vous recevoir, vous écouter et vous accompagner face aux soucis du quotidien; mais également pour les projets que vous portez et qui vous tiennent à cœur lors de ma permanence parlementaire à Nyons📍.
L’occasion, également, de parler de ce qu’il se passe à Paris et des bouleversements du monde avec vous, d’être ensemble dans ces moments particuliers. Merci infiniment, ces rencontres hebdomadaires me permettent également d’être ancrée à vos problématiques du quotidien !
L’après-midi, j’assistais au défilé de la No Fashion Week du lycée Roumanille de Nyons📍. Dans une ambiance chaleureuse et avec tous les lycéens réunis, en présence du Maire, et d’élus du territoire, nous avons passé un moment joyeux et réflexif autour de la question « Faut il consommer pour exister? Qu’est ce que la fast fashion« ? Je retiens la citation d’un jeune, « quand on essaie de trop rentrer dans le moule on devient une tarte« ! En analysant ce que portait chacun-e, les notions de réemploi et d’impact de la mode sur notre société ont pu être partagées et discutées. Je salue le travail collaboratif du service jeunesse de la ville et des lycéens, pour l’organisation de cet évènement, et je suis ravie d’avoir défilé à leurs côtés, avec ma cape en laine achetée à la Fête de la Laine de Crest !
Enfin, je participais à une émission de web radio sur le thème du vote et de l’abstention, émission enregistrée dans le magnifique studio du lycée, animée par des lycéens et lycéennes de 1ères en sciences économiques et sociales, et brillamment orchestrée par des professeures motivées, impliquées et qui font un travail incroyable. Merci aux lycéens et à l’équipe enseignante pour ce temps d’échange riche sur la démocratie !
Enfin, vendredi soir, j’étais à Grignan pour une soirée-photos de retour de la délégation à laquelle j’ai participé en janvier en Israël et dans les territoires palestiniens. Je vous raconte la semaine prochaine car on avait déjà trop de choses à vous dire cette semaine 😉
Le média de la semaine : Mon interview dans Reporterre 🎤
“En consacrant la souveraineté alimentaire comme intérêt majeur de la France, les sénateurs ont complètement dévoyé ce terme. Ils veulent imposer une vision productiviste de l’agriculture avec toujours plus de pesticides, de techno-solutionnisme pour exporter toujours plus, sans assurer par aucun moyen ni les prix, ni les protections face aux concurrences déloyales, ni la durabilité, ni l’autonomie de la France, notamment vis-à-vis des intrants importés. On ferme l’horizon des choix aux agriculteurs, et on laisse la voie libre aux marchés dérégulés.”
A lire cette semaine, mon interview dans Reporterre sortie quelques heures avant la CMP sur le texte de la loi d’orientation agricole, qui avait lieu elle-même 5h après le vote au Sénat, et dont nous avons eu le texte final 5 heures avant son vote à l’assemblée : mais ouf, le gouvernement peut clamer qu’il a agi avant le salon de l’agriculture ! Et tant pis si ça ne changera absolument rien à la vie des agriculteurs et agricultrices de notre pays.
Les prochaines permanences citoyennes 👫
Voilà le calendrier de mes prochaines permanences parlementaires décentralisées pour le début de l’année 2025 ! Notez les dates et n’hésitez pas à prendre rendez-vous (créneau de 20 minutes) pour que nous nous rencontrions et que je puisse vous accompagner au mieux :
👉 Vendredi 14 mars de 10h à 12h à la mairie de Saint-Jean-en-Royans📍
👉 Vendredi 21 mars de 10h à 12h en mairie de Die📍
👉 Vendredi 28 mars de 10h à 12h en mairie de Dieulefit📍
👉 Vendredi 4 avril de 10h à 12h à Saint-Paul-Trois-Châteaux📍
👉 Vendredi 11 avril de 10h30 à 12h30 à Rémuzat📍
Pour prendre rendez-vous, veuillez nous écrire à marie.pochon@assemblee-nationale.fr ou nous appeler au 06 65 82 25 99. J’ai hâte de vous rencontrer ! De nouvelles dates arrivent bien vite pour la fin du premier semestre !
L’agenda de la semaine 🗓️
Lundi j’étais toute la journée en déplacement en Isère📍aux côtés de Cyrielle Chatelain et Guillaume Gontard pour venir en soutien aux salarié.e.s d’Arkema et de Vencorex.
La journée de mardi sera dédiée au salon de l’Agriculture à Paris📍 ! Avec une délégation écologiste nous rendrons visite au stand C’est Qui le Patron et à celui des races locales menacées. Puis je participerai à une table ronde organisée par Max Havelaar sur le thème “Prix planchers : au-delà des caricatures, quelles solutions ?”. Je ferais l’inauguration du stand du département de la Drôme et irai à la rencontre de différents acteurs (Synabio, Ferme en Vie..). Le reste de la semaine je serais en repos ainsi qu’une partie de mon équipe car c’est une période de pause parlementaire, quelques jours de congés bien mérités avant une reprise sur les chapeaux de roue avec notamment lors des prochaines semaines la préparation de plusieurs propositions de lois (eau et assainissement, licence IV, ou encore la publicisation des doléances du grand débat national !!).
Une très belle semaine à vous toutes et tous !
Au plaisir de vous (re)voir, |
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